Extrait :
Québec
La limousine noire s'arrêta, en douceur, devant l'entrée principale de l'Assemblée nationale du Québec. Le Premier Ministre en sortit et les portes de l'édifice majestueux s'ouvrirent devant lui. Il n'eut pas un regard pour les statues de glace qui s'alignaient, en contrebas de la colline parlementaire, le long du trottoir qui conduit à la rue Saint-Jean.
Son directeur de cabinet s'approcha : «Il vous attend dans le bureau du président. Vous n'êtes pas requis en séance avant une demi-heure.»
Le Premier lui adressa un clin d'oeil complice et suivit l'huissier en grand uniforme qui le guida vers le lieu du rendez-vous.
Dans les couloirs chargés d'histoire, décorés de symboles attachés au passé mouvementé de la belle province, le personnel marquait sa déférence par son attitude, plus que par des saluts. Mais le Premier ne cherchait pas le contact visuel avec les quelques fonctionnaires qu'il croisait.
Parvenu au pouvoir après une cure d'opposition que son parti, le Parti libéral, avait trouvée interminable, Henri Delagrange en avait enfin terminé avec la composition de son gouvernement. Il en connaissait les points forts et les faiblesses.
Il savait les frustrations des laissés-pour-compte ; dans le regard des épouses de députés, il percevait l'acidité des rancoeurs, la flamme des jalousies. Il avait, à vrai dire, moins de problèmes avec les députées. L'euphorie de la promotion nécessaire des femmes dans l'exercice du pouvoir législatif et exécutif portait encore ses fruits. Il avait bien conscience que pour les anciens, ceux de tous les combats, perdus ou gagnés, depuis vingt ans ou plus, une fonction ministérielle était le couronnement attendu, espéré, réclamé, revendiqué. Mais si l'entrée au gouvernement était un couronnement, les couronnes n'étaient pas innombrables. Parmi ces vieux briscards de la politique québécoise, Jean-François Darmon avait peiné à s'imposer au sein même du parti. Son compétiteur, un quadragénaire au physique de jeune premier, avait failli lui rafler l'investiture dans les «caucus» qui adoubent les candidats. Dans sa circonscription montréalaise, le jour du scrutin, Darmon avait attendu le dernier décompte de voix pour être assuré de garder son siège. L'inquiétude des soirs d'élection était nouvelle pour lui.
Présentation de l'éditeur :
«J'ai atterri à Dakar, capitale au Sénégal, grande ville de plus de deux millions d'habitants. Le choc thermique encaissé, j'ai savouré le soleil, l'océan et ses gerbes d'écume, la familiarité des gens, la qualité du français que parlent les intellectuels. J'en étais là de mes émerveillements, quand un homme m'a pris par le bras, m'a entraîné à quelques pas du groupe qui m'avait accueilli. Il m'a demandé de l'écouter. Je l'ai écouté. Depuis ce moment, ses propos me poursuivent.»
Jean Denis, universitaire québécois, est chargé par le Premier Ministre de sa province d'explorer les possibilités d'une représentation diplomatique du Québec en Afrique francophone.
Il débarque à Dakar le 1er mars 2005. Le choc est rude : le milieu urbain africain, les obstacles diplomatiques, l'islamisme radical...
Les taxis de Dakar, c'est aussi un roman d'amour qui démarre sur un coup de foudre et se poursuit en opposant la fusion des corps et l'hiatus des cultures.
Pierre Hazette est né à Marneffe (Liège), en Belgique. Philologue classique, il est d'abord assistant à l'université de Liège, puis professeur de langues anciennes dans l'enseignement secondaire. Il occupe divers postes politiques avant d'entrer, en 1985, au Parlement en qualité de sénateur. En 1999, Pierre Hazette est appelé au sein du gouvernement de la Communauté française en tant que ministre des Arts et des Lettres et ministre de l'Enseignement secondaire.
Depuis 2004, il vit à Dakar, au Sénégal. Il représente les entités francophones de Belgique en Afrique de l'Ouest.
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