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Extrait :
Introduction
Contrairement à une majorité d'auteurs, il m'est plus facile de dire ce que n'est pas ce livre plutôt que ce qu'il est : ce n'est pas un guide touristique, ni un livre d'histoire ou un résumé de l'actualité, ni même un panorama culturel. Il y manque le bruit des brasseries qui vous envahit dès que vous en poussez la porte, l'odeur des villages d'hiver où l'on se chauffe encore au charbon et ce distique répétitif «Ukončete výstup a nástup/dvere se zavíraji» («Ne descendez pas et ne montez plus/les portes se referment») qui vous poursuit longtemps après être sorti du métro.
Ce livre, en revanche, depuis le début de sa rédaction, est un dialogue que je mène avec vous, cher lecteur : certes, je parle seul et j'observe votre regard approbateur ou contradicteur, mais je vous sais intelligent et curieux ; peut-être êtes-vous déjà allé à Prague ou dans ce pays qui s'appelait jadis la Tchécoslovaquie, peut-être avez-vous ouvert ce livre car vous aimeriez y aller un jour. Je vous le raconte comme je le connais : j'y ai vécu de longues années et il est toujours un peu le mien. Mon rapport à lui, aujourd'hui, est celui d'un prince de Ligne qui se disait Bruxellois à Vienne et Viennois à Bruxelles.
Les Tchèques aiment se référer à l'histoire et lui attribuer un sens qui détermine leur présent et leur avenir. Ils faisaient partie de l'État multinational autrichien et, il y a une vingtaine d'années, ils se sont séparés de leurs cousins slovaques. Ils ont été «kidnappés» par l'Est, comme dit Kundera, mais retrouvent, aujourd'hui, leur famille dans la grande Europe. Ils peuvent lui apporter leur part de diversité positive, l'expérience de longues années de manipulation et leur attachement au droit au respect des petits États. En contrepartie, ils devront se construire non plus comme victimes de ceux qui sont plus puissants, mais comme un peuple responsable de son destin.
La République tchèque est donc un jeune et un vieux pays à la fois. Il lui manque la mer et ainsi elle ne se mesure qu'avec les pays qui lui sont les plus proches. Les lointains, les Tchèques en rêvent plutôt qu'ils ne s'y rendent et, contrairement à leurs voisins polonais, ils se méfient de leurs compatriotes qui sont partis pour ne plus revenir. Le «chez-soi», ce domov qui est le leitmotiv de leur hymne national, représente pour eux le sentiment de bonheur et de sécurité.
Pour neuf millions de Tchèques et Moraves sur dix millions, il est injuste de réduire leur pays à Prague qui en est devenu une sorte de synonyme, surtout par le biais du tourisme. Chaque région a ses particularités, ses endroits magiques et ses patriotes locaux qui vous expliqueront, arguments à l'appui, que chez eux, c'est plus intéressant, plus paisible, plus romantique et plus sain qu'aux environs de la place Venceslas. Et ils n'ont pas toujours tort, je l'admets bien volontiers. La Moravie du Sud avec les vignobles autour des collines de Mikulov, la chaîne des Monts Géants (Krkonose), les forêts de la Sumava et tant de petites villes avec leurs places aux arcades baroques méritent d'être découvertes.
En y pensant, je me rends compte que ce petit livre pourrait être écrit à l'infini : en le feuilletant, on trouvera toujours quelque chose qui aurait pu être ajouté. Ainsi, il ne vous reste, cher lecteur, qu'à le compléter par vos propres soins, et de la façon la plus agréable qui soit : il suffit de prendre votre voiture, ou le train, et de partir à la découverte de ce pays.
Présentation de l'éditeur :
Contrairement à une majorité d'auteurs, il m'est plus facile de dire ce que n'est pas ce livre plutôt que ce qu'il est : ce n'est pas un guide touristique, ni un livre d'histoire ou un résumé de l'actualité, ni même un panorama culturel. Il y manque le bruit des brasseries qui vous envahit dès que vous en poussez la porte, l'odeur des villages d'hiver où l'on se chauffe encore au charbon et ce distique répétitif «Ukončete výstup a nástup/dvere se zavíraji» («Ne descendez pas et ne montez plus/les portes se referment») qui vous poursuit longtemps après être sorti du métro.
Ce livre, en revanche, depuis le début de sa rédaction, est un dialogue que je mène avec vous, cher lecteur : certes, je parle seul et j'observe votre regard approbateur ou contradicteur, mais je vous sais intelligent et curieux ; peut-être êtes-vous déjà allé à Prague ou dans ce pays qui s'appelait jadis la Tchécoslovaquie, peut-être avez-vous ouvert ce livre car vous aimeriez y aller un jour. Je vous le raconte comme je le connais : j'y ai vécu de longues années et il est toujours un peu le mien. Mon rapport à lui, aujourd'hui, est celui d'un prince de Ligne qui se disait Bruxellois à Vienne et Viennois à Bruxelles.
Les Tchèques aiment se référer à l'histoire et lui attribuer un sens qui détermine leur présent et leur avenir. Ils faisaient partie de l'État multinational autrichien et, il y a une vingtaine d'années, ils se sont séparés de leurs cousins slovaques. Ils ont été «kidnappés» par l'Est, comme dit Kundera, mais retrouvent, aujourd'hui, leur famille dans la grande Europe. Ils peuvent lui apporter leur part de diversité positive, l'expérience de longues années de manipulation et leur attachement au droit au respect des petits États. En contrepartie, ils devront se construire non plus comme victimes de ceux qui sont plus puissants, mais comme un peuple responsable de son destin.
La République tchèque est donc un jeune et un vieux pays à la fois. Il lui manque la mer et ainsi elle ne se mesure qu'avec les pays qui lui sont les plus proches. Les lointains, les Tchèques en rêvent plutôt qu'ils ne s'y rendent et, contrairement à leurs voisins polonais, ils se méfient de leurs compatriotes qui sont partis pour ne plus revenir. Le «chez-soi», ce domov qui est le leitmotiv de leur hymne national, représente pour eux le sentiment de bonheur et de sécurité.
Pour neuf millions de Tchèques et Moraves sur dix millions, il est injuste de réduire leur pays à Prague qui en est devenu une sorte de synonyme, surtout par le biais du tourisme. Chaque région a ses particularités, ses endroits magiques et ses patriotes locaux qui vous expliqueront, arguments à l'appui, que chez eux, c'est plus intéressant, plus paisible, plus romantique et plus sain qu'aux environs de la place Venceslas. Et ils n'ont pas toujours tort, je l'admets bien volontiers. La Moravie du Sud avec les vignobles autour des collines de Mikulov, la chaîne des Monts Géants (Krkonose), les forêts de la Sumava et tant de petites villes avec leurs places aux arcades baroques méritent d'être découvertes.
En y pensant, je me rends compte que ce petit livre pourrait être écrit à l'infini : en le feuilletant, on trouvera toujours quelque chose qui aurait pu être ajouté. Ainsi, il ne vous reste, cher lecteur, qu'à le compléter par vos propres soins, et de la façon la plus agréable qui soit : il suffit de prendre votre voiture, ou le train, et de partir à la découverte de ce pays.
Cet ouvrage consacré à la République tchèque et à sa capitale propose une série de réflexions qui permettent de mieux connaître et de comprendre un pays finalement relativement proche.
Il s'agit d'un livre qui se lit tout aussi bien avant, pendant ou qu'après un voyage en République tchèque : les références aux personnalités qui ont façonné le pays (Masaryk, Havel) côtoient les sujets d'actualité puisque on y parle également de la prostitution, du nucléaire, des partis politiques et de la corruption. Certes, on n'oublie pas les touristes : Prague, ses monuments, ses places et ses commerces y sont bien présents, mais l'auteur ne se prive pas pour autant de donner son opinion, qui pourra être confrontée à l'expérience du lecteur.
Si Prague reste la destination principale de la majorité des voyageurs, l'intention de l'auteur est de montrer les aspects divers de la Tchéquie, ses autres villes, comme Carlsbad ou Brno, mais aussi de jeter un regard sur la Slovaquie - les différences et les similitudes entre deux peuples qui ont composé, jusqu'à 1993, un même État.
Exemples d'entrées : Charte 77, Dvorak, Roms, Sudètes, Kundera, Klaus, Montagne Blanche, Skoda, Moravie, Havel, Masaryk Thomas et Jan, Brno, Bata, Kafka, Coup de Prague, Terezin, Rodolphe II, Hockey sur glace, Munich, Golem, etc.
L'AUTEUR :
Jan Rubès est né en 1946 à Prague. Après avoir travaillé comme chercheur à l'Institut des littératures de Prague, il quitte, en 1980, la Tchécoslovaquie pour des raisons politiques et s'installe en Belgique où il devient professeur à la Faculté de Philosophie et Lettres et à la Faculté des Sciences sociales, politiques et économiques de l'Université libre de Bruxelles. Il est également professeur-visiteur à l'Université Charles de Prague.
Il s'agit d'un livre qui se lit tout aussi bien avant, pendant ou qu'après un voyage en République tchèque : les références aux personnalités qui ont façonné le pays (Masaryk, Havel) côtoient les sujets d'actualité puisque on y parle également de la prostitution, du nucléaire, des partis politiques et de la corruption. Certes, on n'oublie pas les touristes : Prague, ses monuments, ses places et ses commerces y sont bien présents, mais l'auteur ne se prive pas pour autant de donner son opinion, qui pourra être confrontée à l'expérience du lecteur.
Si Prague reste la destination principale de la majorité des voyageurs, l'intention de l'auteur est de montrer les aspects divers de la Tchéquie, ses autres villes, comme Carlsbad ou Brno, mais aussi de jeter un regard sur la Slovaquie - les différences et les similitudes entre deux peuples qui ont composé, jusqu'à 1993, un même État.
Exemples d'entrées : Charte 77, Dvorak, Roms, Sudètes, Kundera, Klaus, Montagne Blanche, Skoda, Moravie, Havel, Masaryk Thomas et Jan, Brno, Bata, Kafka, Coup de Prague, Terezin, Rodolphe II, Hockey sur glace, Munich, Golem, etc.
L'AUTEUR :
Jan Rubès est né en 1946 à Prague. Après avoir travaillé comme chercheur à l'Institut des littératures de Prague, il quitte, en 1980, la Tchécoslovaquie pour des raisons politiques et s'installe en Belgique où il devient professeur à la Faculté de Philosophie et Lettres et à la Faculté des Sciences sociales, politiques et économiques de l'Université libre de Bruxelles. Il est également professeur-visiteur à l'Université Charles de Prague.
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- ÉditeurAndré Versaille
- Date d'édition2011
- ISBN 10 2874951196
- ISBN 13 9782874951190
- ReliureBroché
- Nombre de pages240
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Prague et la Tchéquie de A à Z
Edité par
ANDRE VERSAILLE
(2011)
ISBN 10 : 2874951196
ISBN 13 : 9782874951190
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