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Extrait :
Extrait de l'introduction
Les pays arabes connaissent depuis le début de l'année 2011 de fortes turbulences et des bouleversements sans précédent qui ont surpris par leur soudaineté, leur ampleur et leur extension à l'ensemble du monde arabe. Les responsables politiques, à commencer par les gouvernements arabes eux-mêmes, ont été pris au dépourvu ; les diplomates ont été accusés de manque de lucidité ; les journalistes, pourtant très attentifs à l'évolution du monde arabe, évoquaient encore dans les premiers jours de 2011 des «troubles sociaux» en Tunisie alors que le président Ben Ali était sur le départ ; les think tanks étaient plus orientés vers les dossiers sensibles que sont, entre autres, la question palestinienne ou l'intervention américaine en Irak et ses suites que tournés vers les problèmes de politique intérieure. Pourtant, on était conscient que le monde arabe ne se portait pas bien et que les tensions s'aggravaient dans des sociétés qui supportaient de plus en plus mal des régimes dont l'échec était patent. Dès 2002, le Programme des Nations unies pour le Développement, le PNUD, basé à New York, a publié un Rapport sur le développement humain dans le monde arabe qui donnait un diagnostic accablant de la situation du monde arabe sur le plan politique et économique. Passé inaperçu en Occident, il a fait l'objet de vifs débats dans la plupart des pays concernés et naturellement de critiques de la part des gouvernements visés qui en ont contesté les éléments touchant leurs pays '. Le premier rapport - Créer des opportunités pour les générations futures - fut suivi de quatre autres, respectivement consacrés aux questions de l'éducation et du savoir (2003), aux libertés publiques (2004), à la femme dans le monde arabe (2005) et à la sécurité humaine (2009). Initiés par le PNUD, les premiers rapports ont été pilotés par Rima Khalaf Hounadi, directrice régionale pour les pays arabes et ancienne ministre jordanienne du Plan, puis par Amat Al Alim Alsoswa, ancienne ministre yéménite des Droits de l'homme, qui lui a succédé. Elles ont été assistées de rapporteurs et de nombreux contributeurs, tous arabes. Ce document se voulait «fait par les Arabes pour les Arabes». Cette initiative, encouragée à ses débuts et financée partiellement par les États-Unis, a ensuite été quelque peu freinée par l'administration Bush qui n'a pu éviter de vives critiques sur la question palestinienne et l'occupation en Irak. Ces cinq rapports constituent une somme de référence, qui, sous réserve d'une actualisation, conserve toute sa pertinence. Des livres publiés au début des années 2000 avaient averti des risques de troubles, voire d'implosion. En effet, les signes avertisseurs se multipliaient comme l'avaient constaté Alain Gresh et Dominique Vidal, Caroline Donati pour la Syrie ou Sophie Pommier pour l'Égypte.
On sait qu'une révolution éclate, par définition, brutalement et à l'improviste. Dans ce monde arabe statique, la première surprise est celle de son origine : la Tunisie apparaissait comme l'un des pays les plus stables, avec un régime qui combinait action répressive d'une efficacité brutale et gestion économique et sociale appréciée de l'Occident et des institutions internationales. La deuxième surprise est que la révolution soit partie d'un fait divers qui s'est déroulé dans une petite ville tunisienne de l'intérieur, Sidi Bouzid : l'immolation d'un jeune chômeur qui s'était vu confisquer le 17 décembre 2010 sa charrette de fruits et légumes a provoqué des troubles sociaux qui peu à peu se sont répandus dans tout le pays ; l'ampleur de la crise politique n'est apparue que quelques jours à peine avant le départ du président Ben Ali et de sa famille. Une autre surprise est que ces révolutions ont gagné très vite la quasi-totalité des pays arabes, les régimes autocratiques étant touchés par cette onde de choc même s'ils l'étaient avec des intensités différentes. Enfin, ces révolutions ont d'abord été pacifiques, sans chefs, avec des foules innombrables bravant des pouvoirs débordés : elles ont fait tomber le mur de la peur et libéré la parole.
Présentation de l'éditeur :
Les pays arabes connaissent depuis le début de l'année 2011 de fortes turbulences et des bouleversements sans précédent qui ont surpris par leur soudaineté, leur ampleur et leur extension à l'ensemble du monde arabe. Les responsables politiques, à commencer par les gouvernements arabes eux-mêmes, ont été pris au dépourvu ; les diplomates ont été accusés de manque de lucidité ; les journalistes, pourtant très attentifs à l'évolution du monde arabe, évoquaient encore dans les premiers jours de 2011 des «troubles sociaux» en Tunisie alors que le président Ben Ali était sur le départ ; les think tanks étaient plus orientés vers les dossiers sensibles que sont, entre autres, la question palestinienne ou l'intervention américaine en Irak et ses suites que tournés vers les problèmes de politique intérieure. Pourtant, on était conscient que le monde arabe ne se portait pas bien et que les tensions s'aggravaient dans des sociétés qui supportaient de plus en plus mal des régimes dont l'échec était patent. Dès 2002, le Programme des Nations unies pour le Développement, le PNUD, basé à New York, a publié un Rapport sur le développement humain dans le monde arabe qui donnait un diagnostic accablant de la situation du monde arabe sur le plan politique et économique. Passé inaperçu en Occident, il a fait l'objet de vifs débats dans la plupart des pays concernés et naturellement de critiques de la part des gouvernements visés qui en ont contesté les éléments touchant leurs pays '. Le premier rapport - Créer des opportunités pour les générations futures - fut suivi de quatre autres, respectivement consacrés aux questions de l'éducation et du savoir (2003), aux libertés publiques (2004), à la femme dans le monde arabe (2005) et à la sécurité humaine (2009). Initiés par le PNUD, les premiers rapports ont été pilotés par Rima Khalaf Hounadi, directrice régionale pour les pays arabes et ancienne ministre jordanienne du Plan, puis par Amat Al Alim Alsoswa, ancienne ministre yéménite des Droits de l'homme, qui lui a succédé. Elles ont été assistées de rapporteurs et de nombreux contributeurs, tous arabes. Ce document se voulait «fait par les Arabes pour les Arabes». Cette initiative, encouragée à ses débuts et financée partiellement par les États-Unis, a ensuite été quelque peu freinée par l'administration Bush qui n'a pu éviter de vives critiques sur la question palestinienne et l'occupation en Irak. Ces cinq rapports constituent une somme de référence, qui, sous réserve d'une actualisation, conserve toute sa pertinence. Des livres publiés au début des années 2000 avaient averti des risques de troubles, voire d'implosion. En effet, les signes avertisseurs se multipliaient comme l'avaient constaté Alain Gresh et Dominique Vidal, Caroline Donati pour la Syrie ou Sophie Pommier pour l'Égypte.
On sait qu'une révolution éclate, par définition, brutalement et à l'improviste. Dans ce monde arabe statique, la première surprise est celle de son origine : la Tunisie apparaissait comme l'un des pays les plus stables, avec un régime qui combinait action répressive d'une efficacité brutale et gestion économique et sociale appréciée de l'Occident et des institutions internationales. La deuxième surprise est que la révolution soit partie d'un fait divers qui s'est déroulé dans une petite ville tunisienne de l'intérieur, Sidi Bouzid : l'immolation d'un jeune chômeur qui s'était vu confisquer le 17 décembre 2010 sa charrette de fruits et légumes a provoqué des troubles sociaux qui peu à peu se sont répandus dans tout le pays ; l'ampleur de la crise politique n'est apparue que quelques jours à peine avant le départ du président Ben Ali et de sa famille. Une autre surprise est que ces révolutions ont gagné très vite la quasi-totalité des pays arabes, les régimes autocratiques étant touchés par cette onde de choc même s'ils l'étaient avec des intensités différentes. Enfin, ces révolutions ont d'abord été pacifiques, sans chefs, avec des foules innombrables bravant des pouvoirs débordés : elles ont fait tomber le mur de la peur et libéré la parole.
Depuis le début de l année 2011, le monde arabe est en révolution. Quelle donne géopolitique naîtra de ces bouleversements ? Quels régimes politiques apparaîtront dans ce monde tiraillé entre démocratie et contre-révolution ? Quel futur connaîtra sa jeunesse nombreuse, diplômée et contestataire ?
Dans cet ouvrage stimulant et lucide, Denis Bauchard présente, sans a priori, de nombreux éléments de réponse et propose un décryptage de ce nouveau monde arabe en gestation.
Dans cet ouvrage stimulant et lucide, Denis Bauchard présente, sans a priori, de nombreux éléments de réponse et propose un décryptage de ce nouveau monde arabe en gestation.
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- ÉditeurANDRE VERSAILLE
- Date d'édition2012
- ISBN 10 2874951854
- ISBN 13 9782874951855
- ReliureBroché
- Nombre de pages250
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Le nouveau monde arabe
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ANDRE VERSAILLE
(2012)
ISBN 10 : 2874951854
ISBN 13 : 9782874951855
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