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Metz et Guillaume II : L'architecture publique à Metz au temps de l'empire allemand (1871-1918) - Couverture souple

 
9782876926486: Metz et Guillaume II : L'architecture publique à Metz au temps de l'empire allemand (1871-1918)
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Extrait :
L'extension de la ville de Metz

Un modèle d'urbanisme du Second Empire allemand

La situation de Metz, à quinze kilomètres seulement de la nouvelle frontière franco-allemande, incita le ministère de la Guerre à y concentrer son potentiel militaire. Il s'agissait de contrer l'objectif de la France qui était de récupérer ses provinces perdues. L'installation du 16e corps d'armée et le rôle stratégique de Metz dans le plan Schlieffen conduisirent à la transformation de la ville en l'une des forteresses les plus vastes et modernes du monde.

Après l'annexion, dans un premier temps, les intérêts militaires freinèrent tout déve­loppement urbain. La ceinture de remparts et les limitations de construction sur la zone des glacis ne laissaient à la ville aucune possibilité d'extension. L'activité du bâtiment se concentra sur les installations militaires, tels les forts extérieurs, les casernes, une gare et une église de garnison protestante. Le blocage de l'extension urbaine provoqua une stagnation du développement économique, une crise aiguë du logement et des problèmes sanitaires importants. En 1890, le maire, Alexander Halm, écrivait : «Le manque de logements est très important, la hausse des loyers est parfois énorme et la capacité à minimiser les exigences de confort étonnante.»

Des enquêtes effectuées à cette époque ont révélé que dans aucune ville d'Allemagne on ne vivait dans des conditions d'hygiène aussi déplorables. L'immigration allemande se poursuivant à Metz (en 1890, on comptait 18000 Messins et 20500 Allemands), le besoin de nouveaux logements devint toujours plus pressant. Les Messins redoutaient la germanisation de la ville et, par ailleurs, une baisse de la valeur de leur patrimoine immobilier.
Ce n'est qu'en 1886, alors que le conseil municipal était principalement constitué d'immigrés d'origine allemande, que la ville put entreprendre des démarches concrètes en vue de son extension. Au début des années 1890, l'administration municipale engagea des pourparlers avec le ministère de la Guerre pour obtenir la démolition d'une partie des remparts et la cession des terrains devenus disponibles. Pour tenter de gagner l'administration militaire à la cause de l'extension, le maire Halm argumenta en termes de politique nationale : «La prospérité du centre de germanisation de la Lorraine est dans l'intérêt général de l'ensemble de l'empire allemand.»

Malgré les pressions répétées, le ministère de la Guerre et le général commandant la place, le comte von Haeseler, s'opposèrent catégoriquement à l'extension. L'attitude rigide des militaires conduisit le nouveau maire, le baron von Kramer, à s'adresser à l'empereur Guillaume II, par un courrier du 6 janvier 1898. Ce courrier avait été précédé d'une pétition signée par 3721 habitants, parmi lesquels des Messins de souche.

A peine un mois plus tard, le 6 février 1898, Guillaume II autorisa la démolition des remparts est et sud, et manifesta son grand intérêt pour le projet. En tant que souverain du Reich et du Reichsland d'Alsace-Lorraine, il intervint en faveur des intérêts de la ville, à rencontre des autorités militaires et de l'administration des chemins de fer (Reichsbahn), voulant ainsi se donner une image de bienfaiteur et de promoteur de cette région frontalière.

Le problème de l'extension était encore compliqué par les différends qui opposaient la ville à l'administration des chemins de fer, à propos de l'emplacement d'une nou­velle gare de voyageurs et de marchandises. Après de longues tractations entre ces administrations, on aboutit, le 27 août 1901, à un accord et à l'acquisition par la ville de 64 hectares de terrain.

En décembre 1901 commencèrent les travaux de nivellement des profonds fossés, du port et de son canal d'accès à la Moselle, situés dans la zone d'extension. Un amphithéâtre romain fut alors mis à jour durant les travaux, lequel, avec une capacité de 25000 places, se révéla être l'un des plus grands de l'Antiquité. On renonça cependant à préserver les vestiges, pour ne pas retarder les travaux de construction sur le site des fouilles, étant donné l'importance stratégique du projet de la gare.
Présentation de l'éditeur :
A la suite de la guerre franco-allemande de 1870/71, la France perd l'Alsace et une grande partie de la Lorraine, dont les trois arrondissements de la Moselle (Metz, Thionville et Sarreguemines) et deux arrondissements de la Meurthe (Château-Salins et Sarrebourg). Ceux-ci sont réunis pour former le district de la Lorraine allemande au sein du Reichsland d'Alsace-Lorraine. Ainsi, jusqu'en 1918, une frontière sépare la Lorraine en deux : d'un côté la Lorraine annexée par le jeune empire allemand et, de l'autre, la Lorraine française. En raison de la position stratégique de la ville, et pour prévenir toute tentative française de reconquête, l'état-major allemand attacha une importance primordiale à l'annexion de Metz, devenue capitale de la Lorraine allemande. La ville de garnison, aux portes de la France, devint ainsi l'une des villes les plus fortifiées du monde. En même temps, les autorités allemandes s'efforcèrent de placer Metz et sa région sous l'influence culturelle de l'empire. Ce contexte tout à fait particulier se reflète évidemment sur l'architecture et soulève plusieurs questions : quels messages politiques peut-on trouver dans l'architecture des bâtiments construits à cette époque ? Existe-t-il un style «allemand prussien» et un style inspiré de la tradition française ? Peut-on globalement y voir une provocation ? Sont étudiées ici les constructions dirigées par des représentants de l'empire, dont les ministères d'Etat de Berlin et la maison impériale, d'une part et les projets initiés par des institutions régionales ou locales, comme le gouvernement d'Alsace-Lorraine à Strasbourg ou les conseils municipaux, d'autre part.

Niels Wilcken a fait ses études en histoire de l'art, histoire et langues romanes aux universités de Kiel (Allemagne) et de Nancy. Après plusieurs vacations au Musée d'Orsay à Paris et un emploi aux Archives Municipales de Metz, il termina sa thèse de doctorat sur l'architecture publique en Alsace-Lorraine (1871-1918) en 1999. Aujourd'hui, vivant à Sarrebruck, il donne des cours à l'université de la Sarre et organise des voyages culturels.

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  • ÉditeurEditions Serpenoise
  • Date d'édition2007
  • ISBN 10 2876926482
  • ISBN 13 9782876926486
  • ReliureBroché

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