Étudier l'échange en préhistoire : comment et pourquoi ?
L'échange : un moteur de cohésion sociale
Les échanges entre communautés sont primordiaux, parce que l'on ne peut vivre en totale autarcie, parce que l'on a besoin de prendre femme ou homme en dehors de son groupe d'appartenance, afin d'éviter les problèmes de consanguinité, parce que l'on désire, bien souvent, des choses qui ne se trouvent pas dans les espaces que l'on fréquente. Les échanges sont capitaux parce qu'il est tout aussi nécessaire de maintenir une emprise sur son propre territoire et qu'ils permettent de tisser des relations entre les groupes, d'assurer un certain équilibre, une normalisation des rapports entre populations différentes.
Les sociétés de chasseurs-cueilleurs du Paléolithique ont de tout temps développé des réseaux de contacts et d'échanges intercommunautaires, indispensables à leur survie. Les preuves de ces relations ne manquent pas. La diffusion de techniques, de savoir-faire, de biens et de matériaux sont le témoignage de l'existence d'un véritable maillage territorial, permettant à tous ces groupes de ne pas se retrouver en situation d'isolement et de pouvoir compter sur autrui pour recueillir les informations indispensables quant à la situation des troupeaux de ruminants, dont la chasse était le moteur de l'économie vivrière. L'enjeu pour ces groupes de chasseurs était alors d'anticiper le déplacement des troupeaux et de préparer des interceptions, notamment lors des grandes migrations printanières et automnales. Toutefois, durant ces temps paléolithiques, les relations économiques n'étaient probablement que peu développées, les communautés assurant elles-mêmes la subsistance des individus qui la composaient, la majeure partie de l'année.
Au début de l'Holocène, il y a 12000 ans, la sédentarisation de certaines sociétés du Proche-Orient a conduit à une véritable mutation du système économique alors en vigueur, entraînant par là même de profonds bouleversements dans l'organisation sociale des communautés humaines. Le développement des activités agropastorales a permis une augmentation considérable de la biomasse et donc, l'explosion démographique de ces groupes qui se retrouvaient nettement moins limités par la disponibilité des ressources alimentaires. Ce nouveau mode de vie imposa néanmoins de nouvelles contraintes, comme une plus grande dépendance vis-à-vis d'autrui pour l'acquisition de biens et de denrées originaires de régions éloignées du domaine exploité, qui occupait désormais une surface restreinte, correspondant aux zones de culture et d'élevage autour des villages.
Cette transformation du paysage socio-économique, que nous appelons «néolithisation», s'est traduite par une appropriation physique des terres exploitées et un processus d'expansion inhérent au besoin de produire toujours davantage pour une population toujours plus nombreuse. Et comme les terres disponibles autour d'un habitat sont toujours limitées en superficie, ces groupes du Néolithique se sont morcelés, s'accaparant de nouvelles terres, édifiant de nouveaux villages et, ainsi de suite, ont gagné l'Occident, par voies terrestres et maritimes, transformant en quelques milliers d'années le pourtour méditerranéen en une vaste mosaïque de terroirs exploités.
Cette roche volcanique vitreuse d'un noir intense, une fois taillée, est la plus tranchante de toutes les pierres existantes. Ses qualités techniques, pour réaliser des outils efficaces, mais aussi esthétiques, firent de l'obsidienne un matériau précieux, un bien d'échanges valorisé à travers toute la Méditerranée préhistorique.
Dès 6000 av. J.-C, les rares gisements d'obsidienne connurent une exploitation organisée, à grande échelle : de véritables centres de production émergèrent et leurs produits se diffusèrent sur tout le pourtour méditerranéen. Comment cette obsidienne était-elle alors distribuée ? Sous quelle forme ? Selon quelles modalités ? Quels rôles avaient ces ateliers spécialisés dans l'organisation du commerce méditerranéen ? Quel statut avaient les objets qui circulaient ? C'est à cet ensemble de questions que l'ouvrage tente de répondre, en décortiquant chaque analyse, puis en replaçant les informations dans le contexte social et économique des communautés de cette Méditerranée préhistorique.
Cet ouvrage n'est pas seulement une synthèse des données sur l'obsidienne, il est aussi le fruit d'un travail de recherche sur la manière dont étaient exploités les gisements préhistoriques d'obsidienne et présente quelques hypothèses novatrices sur l'organisation de ces productions, dont la grande complexité n'a pas fini de nous étonner.
Laurent Jacques Costa, docteur en préhistoire, a dirigé entre 2003 et 2006 un programme de recherche CNRS sur cette question des échanges préhistoriques en Méditerranée. Il est également l'auteur de plusieurs ouvrages sur la préhistoire méditerranéenne, dont Corse préhistorique (2004) aux éditions Errance et Questions d'économie préhistorique (2006) aux Éditions du CRDP de Corse.
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