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L'Italie entre le XXe et le XXIe siècle : la transition infinie : Edition bilingue français-italien - Couverture souple
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Extrait :
Extrait de l'avant-propos :
DEPUIS la fin de la Seconde Guerre mondiale et pendant un demi-siècle environ, l'Italie a offert à l'opinion nationale et internationale une image de stabilité et de continuité. Cependant, tout en reconnaissant que, au-delà de sa spécificité, l'Italie s'est inscrite dans la mouvance propre aux Etats européens à la fin du conflit, son providentialisme étatique, bénéfique à ce moment-là, a produit au fil des décennies une situation figée autour de certaines constantes et accentué quelques-uns des maux structurels du pays : une classe dirigeante inchangée et respectueuse de l'identité catholique de la nation ; une exclusion consensuelle du plus important parti de gauche (le PCI) des décisions des gouvernements qui se sont succédés de 1947 à 1992 ; une présence de l'Etat banquier dans la programmation économique, avec la confusion inévitable entre affaires publiques et affaires privées ; une économie publique qui, fût-elle souvent vecteur de progrès et pourvoyeur d'emploi, a atrophié le secteur privé et les innovations compétitives promues par le marché libre ; un Etat central qui, au niveau du territoire et du rapport centre/périphérie, a essayé de garantir une répartition et un contrôle raisonné des richesses et des aides publiques ; un rapport de confiance et une spécularité idéologique entre la société et ses organes représentatifs.
Au tournant des années 1990, de nombreux facteurs internationaux et nationaux provoquent la fin de la première République. L'effondrement du bloc soviétique et de l'idéologie communiste, la chute du mur de Berlin avec comme conséquence la réunification de l'Allemagne et d'autres éléments liés à la crise intérieure entraînent le démembrement du parti communiste italien, la fin de son rôle de principal parti d'opposition et, dans le même temps, celle de la Démocratie chrétienne en tant que gardienne de l'idéologie catholique conservatrice. La structure du panorama politique, qui s'inscrivait jusque-là dans le cadre de la guerre froide et de l'opposition idéologique Est/Ouest, se désagrège de l'intérieur. De plus, en raison des scandales financiers révélant une étroite collusion entre dirigeants publics et grands groupes industriels, elle subit, sous la poussée du phénomène Mani pulite en 1992, le coup de grâce qui vient mettre un terme à un système immobile, incapable de répondre aux questionnements du nouveau contexte mondial. La représentation au niveau de la classe dirigeante change quasi complètement. De nouveaux acteurs politiques issus du monde économique et technocratique apparaissent comme les sauveurs de l'«entreprise» Italie. La seconde République naît alors sous les auspices d'une remise en cause totale du système en place. Elle naît aussi sous le signe de la volonté de transparence, de règles nouvelles capables de redresser le déficit public et d'assurer l'entrée de l'Italie dans la troisième phase de l'Union européenne, et d'une fonction plus pragmatique de l'Etat.
Présentation de l'éditeur :
DEPUIS la fin de la Seconde Guerre mondiale et pendant un demi-siècle environ, l'Italie a offert à l'opinion nationale et internationale une image de stabilité et de continuité. Cependant, tout en reconnaissant que, au-delà de sa spécificité, l'Italie s'est inscrite dans la mouvance propre aux Etats européens à la fin du conflit, son providentialisme étatique, bénéfique à ce moment-là, a produit au fil des décennies une situation figée autour de certaines constantes et accentué quelques-uns des maux structurels du pays : une classe dirigeante inchangée et respectueuse de l'identité catholique de la nation ; une exclusion consensuelle du plus important parti de gauche (le PCI) des décisions des gouvernements qui se sont succédés de 1947 à 1992 ; une présence de l'Etat banquier dans la programmation économique, avec la confusion inévitable entre affaires publiques et affaires privées ; une économie publique qui, fût-elle souvent vecteur de progrès et pourvoyeur d'emploi, a atrophié le secteur privé et les innovations compétitives promues par le marché libre ; un Etat central qui, au niveau du territoire et du rapport centre/périphérie, a essayé de garantir une répartition et un contrôle raisonné des richesses et des aides publiques ; un rapport de confiance et une spécularité idéologique entre la société et ses organes représentatifs.
Au tournant des années 1990, de nombreux facteurs internationaux et nationaux provoquent la fin de la première République. L'effondrement du bloc soviétique et de l'idéologie communiste, la chute du mur de Berlin avec comme conséquence la réunification de l'Allemagne et d'autres éléments liés à la crise intérieure entraînent le démembrement du parti communiste italien, la fin de son rôle de principal parti d'opposition et, dans le même temps, celle de la Démocratie chrétienne en tant que gardienne de l'idéologie catholique conservatrice. La structure du panorama politique, qui s'inscrivait jusque-là dans le cadre de la guerre froide et de l'opposition idéologique Est/Ouest, se désagrège de l'intérieur. De plus, en raison des scandales financiers révélant une étroite collusion entre dirigeants publics et grands groupes industriels, elle subit, sous la poussée du phénomène Mani pulite en 1992, le coup de grâce qui vient mettre un terme à un système immobile, incapable de répondre aux questionnements du nouveau contexte mondial. La représentation au niveau de la classe dirigeante change quasi complètement. De nouveaux acteurs politiques issus du monde économique et technocratique apparaissent comme les sauveurs de l'«entreprise» Italie. La seconde République naît alors sous les auspices d'une remise en cause totale du système en place. Elle naît aussi sous le signe de la volonté de transparence, de règles nouvelles capables de redresser le déficit public et d'assurer l'entrée de l'Italie dans la troisième phase de l'Union européenne, et d'une fonction plus pragmatique de l'Etat.
Depuis 1992, à la suite notamment du phénomène Mani pulite et après la fin de la première République, l'Italie n'a eu de cesse de modifier ses institutions. La République parlementaire, issue du référendum de juin 1946 et de la Constitution du 1er janvier 1948 est constamment remise en question. S'interroger sur le devenir de la réalité institutionnelle, politique et économique de l'Italie constitue l'objet de ce volume. S'appuyant sur les dix dernières années, il cherche à comprendre une matière anthropologique et culturelle complexe et à en tirer une réflexion bilatérale.
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- ÉditeurPresses Sorbonne Nouvelle
- Date d'édition2006
- ISBN 10 2878543718
- ISBN 13 9782878543711
- ReliureBroché
- Nombre de pages187
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