Verbe fait image (Le). Iconoclasmes, écriture figurée et théologie d - Couverture souple

Miller-Blaise, Anne-Marie

Couverture souple

ISBN 10 : 2878544951 ISBN 13 : 9782878544954

Editeur : SORBONNE PSN, 2010

A propos du livre

Extrait :

Extrait de l'introduction

En 1633, année où est publié le Temple de George Herbert, et où Laud est nommé archevêque de Cantorbéry, paraît un ouvrage de controverse de William Ames qui souligne la collusion entre cérémonies et idolâtrie. Les rites y sont dénoncés comme des images mensongères parce qu'ils ne sont rien d'autre que des objets d'invention humaine : «no human inventions are lawfull Parts of Gods Worship». Si l'auteur vit depuis plus de vingt ans aux Pays-Bas, il ne fait pas de doute qu'il attaque en particulier l'Église d'Angleterre. Loin d'être le pamphlet isolé d'un prophète exilé, son ouvrage témoigne du sentiment que partageaient un certain nombre de ses pairs en Angleterre et qui allait bientôt mener à la deuxième vague d'iconoclasme, d'une violence peut-être encore plus grande que celle déjà connue au XVIe siècle. Dès les débuts de la Réforme, l'Angleterre, qui sort à peine d'une controverse sur les images, lancée par les Lollards, est très sensible à la question de l'idolâtrie. Avant même que les écrits des réformateurs allemands, suisses et français n'exercent leur influence sur les îles Britanniques, on accueille avec enthousiasme la critique érasmienne des abus en matière d'images. Les positions se radicalisent à mesure que la Réforme progresse sur le continent. Au lendemain du règne de Marie Tudor, les exilés reviennent de Zurich et de Genève, forts d'arguments en faveur d'un dépouillement extrême des églises et des cérémonies. À l'égard de l'image, ce sont les positions de Zwingli, Bullinger ou Calvin qui prévalent en Angleterre. Il ne sera presque jamais question, durant la Réforme anglaise, d'une attitude plus nuancée comme celle qu'avait adoptée Luther dans son intime collaboration avec Cranach. Plus tard, au milieu du XVIIe siècle, Laud sera condamné pour avoir érigé à nouveau dans les églises des images, comme cette tapisserie du Christ qu'il avait placée au-dessus de l'autel dans la chapelle de Lambeth et dont William Prynne fait mention dans Canterburies Doome : «the Picture of Christ receiving his last Supper with his Disciples in a peece of Arras».

Présentation de l'éditeur :

Cet ouvrage propose une nouvelle lecture de l'oeuvre poétique de George Herbert (1593-1633), poète «métaphysique» et pasteur anglican. Il est replacé dans le contexte de l'iconoclasme anglais des 16e et 17e siècles, et dans celui de la crise plus fondamentale de l'image qui obsède l'âge baroque en Europe. La rhétorique et l'imaginaire iconoclastes sont au fondement du projet littéraire et religieux de Herbert, qui cherche à convertir et à purifier la poésie. Il contribue ainsi à façonner une nouvelle langue poétique et une pensée analogique paradoxalement fondées sur la résistance de l'image. Il s'agit de restaurer cette ressemblance de l'homme à Dieu qui semble avoir été perdue. La poésie aura pour tâche de la reconstruire intérieurement par une poétique efficace, dont le modèle absolu est la théologie de l'Incarnation, elle-même théologie de l'image.

Anne-Marie Miller-Blaise est professeur agrégé à l'université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et membre du laboratoire ESR

À propos de cette édition

• Éditeur: SORBONNE PSN
• Date d'édition: 2010
• ISBN 10: 2878544951
• ISBN 13: 9782878544954
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 420