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Paysges Urbains du Monde Lusophone - Couverture souple

 
9782878546507: Paysges Urbains du Monde Lusophone
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Extrait :
Extrait de la présentation de Jacqueline Penjon et Catherine Dumas

Ce numéro hors série des Cahiers du Crêpai regroupe le travail collectif de notre Unité de recherches sur le paysage urbain, dernier volet de notre axe thématique sur le paysage.

L'oxymore «paysage urbain», né en 1892 avec le roman L'avertissement de Bruges-la-morte de l'écrivain symboliste belge Georges Rodenbach, ne marque cependant pas l'entrée de la ville dans le paysage. Celle-ci, depuis 1857, lorsqu'est publié le poème «Paysage» qui inaugure les Tableaux parisiens de Baudelaire, occupe une place importante dans la littérature. En remontant plus loin dans le temps, certaines des contributions de ce volume montrent que, dès l'âge classique, la préoccupation de Yurbs en tant que modèle de civilisation dessine les coordonnées d'un paysage architectural autant que social ; celui-ci peut être lu à l'aune des théories sur le paysage qui nous sont les plus contemporaines. En effet, dès lors que lui est appliqué le concept de paysage, Yurbs prend une épaisseur historique. Lieu de mémoire, de sociabilité et de pouvoir, la ville est traversée par les transformations qui modèlent son paysage. C'est ainsi que Frei Heitor Pinto croque une Rome autant «regardée que rêvée», selon les termes d'Anne-Marie Quint, pour projeter la réforme de la capitale de son pays, la Lisbonne du XVIe siècle. A l'inverse, et grâce aux traversées chronologiques auxquelles nous invite ce volume, la Manaus actuelle apparaît comme un tissu de références qui en fait un paysage intemporel, kaléidoscope du «dedans et du dehors», selon Ana Amélia Guerra. Elle voit dans le roman de Milton Hatoum qu'elle étudie un plurivocalisme déconstructeur, pourtant «fécondé par le lyrisme et une certaine poésie».

La première section de ce livre est consacrée à la poésie, à commencer par la plus récente avec la contribution de Maria José Cardoso Lemos qui présente la conception par Marcos Scliar d'un sujet artiste interventionniste dans la ville qu'il habite. À son tour, le texte de Ida Alves se penche sur la jeune poésie portugaise et l'appareil critique et théorique qui permet d'y appréhender la crise du sujet urbain qu'elle met en scène. Cette crise remonte au Modernisme, et nous trouvons à ce propos les deux articles de Catherine Dumas et de Pedro Martins sur Fernando Pessoa et ses paysages de Lisbonne, et plus largement sur la revue fondatrice du modernisme portugais, Orpheu. Le Premier Modernisme portugais a déclaré sa dette envers le poète réaliste Cesârio Verde. Marie-Christine Pais-Simon montre bien comment les déambulations de celui-ci dans Lisbonne créent les modalités d'une poétique de la ville résolument moderne.

Dans la section «Paysage urbain et roman», deux contributions sur la capitale de l'île de Madère, Funchal, se répondent. L'une, signée par Leonor Martins Coelho, considère un corpus des plus actuels avec la «topographie affective» de la romancière et chroniqueuse Lucilia Andrade. Ana Isabel Moniz et Thierry dos Santos Proença brossent, quant à eux, un paysage aux mutations incessantes, reprenant la chronologie de l'histoire de cette ville. Agnès Levécot clôture cette partie en analysant l'oeuvre du grand écrivain et opposant au salazarisme, José Cardoso Pires. D'aucun ont écrit qu'il inaugure l'ère post-moderne dans la littérature portugaise. A. Levécot montre à quel point le paysage qu'il dessine d'une Lisbonne emblématique est empreint de sa vision idéologique.

«L'envers du décor» présente les contre-utopies de certains créateurs. Roxana Eminescu applique au paysage de la Lisbonne du cinéaste portugais João César Monteiro le concept de «finitude». Claudia Braga, quant à elle, étudie dans le théâtre de l'écrivain brésilien Nelson Rodrigues «la ville qui corrompt, la ville corrompue, la ville qui se dévoile aux yeux des lecteurs et des spectateurs, mais aussi des personnages». Leonardo Tonus présente un corpus très actuel avec les romanciers brésiliens Luiz Ruffato et Arlindo Gonçalves. L'oeuvre de ce dernier est «un projet romanesque plus vaste, composé de trois romans qui alternent récits brefs et images photographiques». L'ensemble donne à voir et à penser un impossible paysage urbain marqué par «l'insignifiant».
Présentation de l'éditeur :
Le monde lusophone ouvre d'intéressantes perspectives sur le paysage urbain, tant en Europe qu'en Amérique du Sud. La Lisbonne moderne du tournant du XIXe au XXe siècle a été exaltée, entre rêve et réalité, par les grands poètes Cesário Verde et Fernando Pessoa. En contrepoint, certains poètes contemporains portugais et brésiliens présentent la ville comme un espace fragmenté, voire clos.
Le paysage urbain fait aussi l'objet d'un mythographie incluant la vision utopiste, à partir de grands modèles comme la fondation de Rome ou, pour le Pernambouc au Brésil, la cité hollandaise. La fiction contemporaine prend en charge la déconstruction de ces mythes, de Lisbonne sous la dictature de l'État Nouveau à la mégalopole brésilienne taxée de ville-poubelle.
L'architecture ou le cinéma offrent, à l'instar de la littérature, à l'analyse notamment anthropologique autant de regards sur ces tensions entre privé et public, individu et trame urbaine, et sur les évolutions du paysage sociétal.

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  • ÉditeurPresses Sorbonne Nouvelle
  • Date d'édition2014
  • ISBN 10 2878546504
  • ISBN 13 9782878546507
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages226

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