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Extrait :
Extrait de la préface de Peter Ulrich
Un revenu de base pour tous - rêve irréalisable ou choix de société réaliste ?
«Impossible à financer !» - Voilà la réaction instinctive à presque toutes les propositions allant en direction d'une société plus juste (ou un peu moins injuste). Par contre, pas de problème de financement pour de nouveaux avions de combat pour l'armée ou des baisses d'impôt pour les personnes aisées. Bien entendu, ces réflexes fonctionnent aussi en sens inverse. Ce que l'on considère comme possible ou impossible à financer dépend toujours de jugements de valeur concernant ce qui est prioritaire et ce qui l'est moins et donc de présupposés normatifs. Dans la Realpolitik, comme on l'appelle, les disputes concernant la répartition des moyens financiers occupent le premier plan, tandis qu'à l'arrière plan s'affrontent des conceptions du monde, des projets de vie et des idéaux de société inconciliables. Dans un pêle-mêle inextricable de questions fondamentales d'orientation - A l'avenir, comment voulons-nous vivre ensemble une vie réussie et juste ? - et de questions pragmatiques de faisabilité - Comment réaliser concrètement et financer cela ? - les idées et orientations nouvelles restent bien trop souvent sur le carreau. Car dans la Realpolitik, ce sont ceux qui contrôlent les leviers financiers (et défendent leurs privilèges de manière appropriée) et non les têtes avec les meilleures idées qui décident.
1 Qualité et quantité
Pour y remédier, on peut tout d'abord essayer de démêler les choses mentalement. Avant de pouvoir discuter de manière sensée des possibilités de financement et de leurs limites, il faut expliquer de quoi il s'agit réellement, clarifier ce qui est en jeu. Dans ce but, il est utile de séparer la question qualitative de la signification fondamentale d'une idée comme celle du revenu de base, dans la perspective d'une société capable d'avenir, de la question quantitative de sa réalisation graduelle, donc du montant concret d'un revenu de base. Dans la mesure où l'on approuve le principe de cette nouvelle idée de progrès, le niveau quantitatif de son application dans la Realpolitik peut alors se discuter de manière tout à fait pragmatique. Ainsi, le montant correspondant peut, après un démarrage prudent du processus de réalisation, augmenter peu à peu, au rythme des expériences positives qui sont faites.
Il y a pourtant des liens mutuels entre la quantité et la qualité. Pour cette raison, l'approche méthodologique de BIEN-Suisse avec l'hypothèse de travail d'une quote-part sociale inchangée resp. d'une opération financièrement neutre en comparaison avec le statu quo pour cette nouvelle qualité du revenu de base inconditionnel, lors de sa mise en oeuvre quantitative, paraît d'emblée justifiée. Concrètement, on part de la prémisse que le rapport entre les prestations publiques existantes pour les affaires sociales et le produit intérieur brut resterait inchangé (voir les contributions d'Albert Jörimann et de Bernard Kundig dans cet ouvrage). De cette manière, on clarifie un point fondamental, quoique souvent incompris : Ce serait passer à côté de la signification sociale et politique essentielle de l'idée d'un revenu de base accordé sans conditions que de n'y voir qu'une nouvelle méthode de redistribution sociale ou même qu'un simple moyen de l'élargir quantitativement. En réalité, il s'agit avant tout de la transformation qualitative de principes fondamentaux de l'organisation sociale. Ma thèse de base est la suivante : Avec le revenu de base, nous quittons le domaine de la politique sociale conventionnelle de type compensatoire et développons une qualité fondamentalement nouvelle de politique d'émancipation sociétale.'
Présentation de l'éditeur :
Un revenu de base pour tous - rêve irréalisable ou choix de société réaliste ?
«Impossible à financer !» - Voilà la réaction instinctive à presque toutes les propositions allant en direction d'une société plus juste (ou un peu moins injuste). Par contre, pas de problème de financement pour de nouveaux avions de combat pour l'armée ou des baisses d'impôt pour les personnes aisées. Bien entendu, ces réflexes fonctionnent aussi en sens inverse. Ce que l'on considère comme possible ou impossible à financer dépend toujours de jugements de valeur concernant ce qui est prioritaire et ce qui l'est moins et donc de présupposés normatifs. Dans la Realpolitik, comme on l'appelle, les disputes concernant la répartition des moyens financiers occupent le premier plan, tandis qu'à l'arrière plan s'affrontent des conceptions du monde, des projets de vie et des idéaux de société inconciliables. Dans un pêle-mêle inextricable de questions fondamentales d'orientation - A l'avenir, comment voulons-nous vivre ensemble une vie réussie et juste ? - et de questions pragmatiques de faisabilité - Comment réaliser concrètement et financer cela ? - les idées et orientations nouvelles restent bien trop souvent sur le carreau. Car dans la Realpolitik, ce sont ceux qui contrôlent les leviers financiers (et défendent leurs privilèges de manière appropriée) et non les têtes avec les meilleures idées qui décident.
1 Qualité et quantité
Pour y remédier, on peut tout d'abord essayer de démêler les choses mentalement. Avant de pouvoir discuter de manière sensée des possibilités de financement et de leurs limites, il faut expliquer de quoi il s'agit réellement, clarifier ce qui est en jeu. Dans ce but, il est utile de séparer la question qualitative de la signification fondamentale d'une idée comme celle du revenu de base, dans la perspective d'une société capable d'avenir, de la question quantitative de sa réalisation graduelle, donc du montant concret d'un revenu de base. Dans la mesure où l'on approuve le principe de cette nouvelle idée de progrès, le niveau quantitatif de son application dans la Realpolitik peut alors se discuter de manière tout à fait pragmatique. Ainsi, le montant correspondant peut, après un démarrage prudent du processus de réalisation, augmenter peu à peu, au rythme des expériences positives qui sont faites.
Il y a pourtant des liens mutuels entre la quantité et la qualité. Pour cette raison, l'approche méthodologique de BIEN-Suisse avec l'hypothèse de travail d'une quote-part sociale inchangée resp. d'une opération financièrement neutre en comparaison avec le statu quo pour cette nouvelle qualité du revenu de base inconditionnel, lors de sa mise en oeuvre quantitative, paraît d'emblée justifiée. Concrètement, on part de la prémisse que le rapport entre les prestations publiques existantes pour les affaires sociales et le produit intérieur brut resterait inchangé (voir les contributions d'Albert Jörimann et de Bernard Kundig dans cet ouvrage). De cette manière, on clarifie un point fondamental, quoique souvent incompris : Ce serait passer à côté de la signification sociale et politique essentielle de l'idée d'un revenu de base accordé sans conditions que de n'y voir qu'une nouvelle méthode de redistribution sociale ou même qu'un simple moyen de l'élargir quantitativement. En réalité, il s'agit avant tout de la transformation qualitative de principes fondamentaux de l'organisation sociale. Ma thèse de base est la suivante : Avec le revenu de base, nous quittons le domaine de la politique sociale conventionnelle de type compensatoire et développons une qualité fondamentalement nouvelle de politique d'émancipation sociétale.'
Le principe est séduisant, mais d'où vient l'argent ? - Dans ce livre, la question du financement d'un revenu de base inconditionnel en Suisse est posée pour la première fois concrètement ; trois contributions y répondent, chacune à partir d'une approche différente. Bernard Kundig présente un projet de financement mixte passant par la TVA et l'impôt fédéral direct, Albert Jörimann propose un financement par compensation limitant l'intervention dans les mécanismes de redistribution existants au strict minimum, enfin Daniel Häni et Enno Schmidt conçoivent le financement du revenu de base dans le cadre d'une réforme plus générale de la fiscalité axée sur une généralisation de la TVA. Les trois modèles adoptent le principe de l'opération financièrement blanche. En complément, cinq contributions provenant respectivement d'Allemagne (Ingmar Kumpmann et Ingrid Hohenleitner), de France (Marc de Basquiat), de Grande Bretagne (Anne G. Miller et Malcolm Torry) et d'Afrique du Sud (Pieter le Roux) informent sur quelques aspects de la discussion du financement menée sur le plan international.
Les auteurs
Marc de Basquiat, GREQAM, Université Paul Cézanne, Aix-Marseille
Bridget Dommen-Meade, socio-économe
Daniel Hani, entrepreneur, Initiative Grundeinkommen, Bâle
Ingrid Hohenleitner, Institut de l'économie mondiale de Hambourg (HWWI)
Albert Jörimann, consultant, président de BIEN-Suisse
Dr. Ingmar Kumpmann, Institut de recherche économique, Halle
Dr. Bernard Kundig, sociologue du travail, vice-président de BIEN-Suisse
Prof. Anne G. Miller, membre de la direction du Citizen's Income Trust, Londres
Prof. Pieter le Roux, directeur de l'Institut pour le développement social, Le Cap
Enno Schmidt, artiste, Initiative Grundeinkommen, Bâle
Malcolm Torry, directeur Citizen's Income Trust, London
Prof. Peter Ulrich, Université de St-Gall
Les auteurs
Marc de Basquiat, GREQAM, Université Paul Cézanne, Aix-Marseille
Bridget Dommen-Meade, socio-économe
Daniel Hani, entrepreneur, Initiative Grundeinkommen, Bâle
Ingrid Hohenleitner, Institut de l'économie mondiale de Hambourg (HWWI)
Albert Jörimann, consultant, président de BIEN-Suisse
Dr. Ingmar Kumpmann, Institut de recherche économique, Halle
Dr. Bernard Kundig, sociologue du travail, vice-président de BIEN-Suisse
Prof. Anne G. Miller, membre de la direction du Citizen's Income Trust, Londres
Prof. Pieter le Roux, directeur de l'Institut pour le développement social, Le Cap
Enno Schmidt, artiste, Initiative Grundeinkommen, Bâle
Malcolm Torry, directeur Citizen's Income Trust, London
Prof. Peter Ulrich, Université de St-Gall
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- ÉditeurEditions Seismo
- Date d'édition2010
- ISBN 10 2883510490
- ISBN 13 9782883510494
- ReliureBroché
- Nombre de pages204
(Aucun exemplaire disponible)
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