Présentation de l'éditeur :
L'été de 1939 est chaud. Montréal connaît une vague de chaleur alors que de l'autre côté de l'Atlantique, l'orage se dessine : l'Europe semble se diriger vers une guerre inévitable. Au Canada, l'opinion publique est divisée; les francophones, dont plusieurs affichent une sympathie ouverte pour les régimes fascistes, réclament que le pays s'abstienne de toute intervention alors que la majorité anglaise souhaite un engagement aux côtés de la mère patrie.
Sur cette toile de fond menaçante et dramatique, la femme d'un médecin de religion juive, Arden Davidowicz, député libéral au Parlement fédéral, est trouvée assassinée dans sa demeure d'Outremont. Les premiers soupçons se portent sur l'époux infidèle pas tellement éploré. Mais rapidement, Renaud Daigle, l'avocat chargé du dossier, oriente son enquête vers les milieux montréalais d'extrême droite et les militants nazis dirigés par Adrien Arcand.
Voici une intrigue policière qui met en lumière les tensions sociales et ethniques d'une époque marquée par l'intolérance et le racisme.
Professeur de didactique de l'histoire à l'Université de Montréal, JEAN-PIERRE CHARLAND a rédigé plusieurs manuels et travaux scientifiques en histoire.
Parallèlement, il se consacre également à la fiction depuis plusieurs années. Déjà auteur de quatre romans pour adolescents et de trois pour un public adulte, L'Été de 1939 raconte, dans un style efficace et soutenu, un épisode sombre et étonnant de la récente histoire du Québec.
Extrait :
Extrait du prologue :
Papa, j'ai peur.
Myriam Bernstein se pressait contre la poitrine creuse de son père, terrorisée, le visage barbouillé de larmes. L'homme encerclait ses épaules de son bras pour la protéger, tout en disant d'une voix mal assurée :
Ce n'est rien, ce n'est rien. Nous partons.
Rien, dans le comportement de la foule, n'autorisait semblable optimisme.
Des gens se pressaient tout autour du taxi, tapaient sur le capot et le toit. A l'intérieur du véhicule, les passagers avaient remonté les glaces, verrouillé les portières. Le chauffeur jurait entre ses dents, faisait de grands gestes des mains pour que les badauds s'éloignent un peu. N'y tenant plus, il finit par abaisser sa vitre de quelques pouces pour demander au premier venu :
Qu'est-ce qui se passe ?
Un homme vêtu d'un uniforme brun, un brassard rouge orné d'une croix gammée sur le bras droit, s'arrêta pour répondre :
Une opération de nettoyage. Il reste encore des juifs dans la ville !
-... Mais je dois passer je dois conduire ces personnes au port.
Alors il faudra prendre un autre chemin.
Le chauffeur regarda dans son rétroviseur. Des gens marchaient au milieu de la chaussée, quelques véhicules immobilisés empêchaient absolument de faire demi-tour, ou de reculer
Vous pouvez me dégager le chemin ? demanda encore le conducteur.
Le membre des chemises brunes ne se donna même pas la peine de répondre, tout à son plaisir d'aller casser du Juif.
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