Présentation de l'éditeur :
Madeleine Matou est une femme totalement inconnue en Nouvelle-France. Née dans un milieu modeste, très jeune elle devient domestique dans de riches familles de Montréal. Après un mariage prometteur avec Jean Hautdecoeur et la naissance de quatre enfants à Boucherville, la vie bascule pour cette valeureuse femme. Son mari commet un meurtre sordide et il est pendu en public dans la basse-ville de Québec.
Expulsée de Boucherville, remariée à un voyageur souvent absent et irresponsable, Madeleine Matou donne naissance à trois autres enfants. Dans la misère la plus complète, elle décède en couche à l'âge de trente-quatre ans. Son deuxième mari abandonne aussitôt ses enfants et s'enfuit aux Grands Lacs pour épouser une Amérindienne.
Humiliés par le crime de leur père, les enfants Hautdecoeur adopteront le patronyme du deuxième époux de leur mère. C'est ainsi que de nombreux descendants de*notre héroïne porteront le nom de Daigneault.
Marcel Myre s'est intéressé à l'histoire de Madeleine Matou. Il a parcouru les archives civiles, religieuses et judiciaires pour découvrir comment ses misères ont semblé l'emporter sur ses joies.
Ingénieur de formation, Marcel Myre a fait carrière principalement comme administrateur des services techniques dans des établissements du réseau de l'éducation et de la santé. Membre de plusieurs sociétés de généalogie et d'histoire, il préside actuellement le conseil d'administration de la Société de généalogie de Longueuil. Il est l'auteur de À la mémoire des Myre (2001), Le meurtre de Théodore Myre, forgeron de Sainte-Barbe (2002), L'Histoire du collège de Saint-Louis-de-Gonzague (2004) et L'Autre Marie Morin, femme abandonnée en Nouvelle-France, qui lui a mérité le prix Septentrion 2004.
Extrait :
L'ENFANCE DE MADELEINE MATOU
Philippe Matou est le père de Madeleine Matou. Il est originaire de la paroisse de Grisy-Suisne, archevêché de Sens en Brie à l'est de Paris. C'est à cet endroit qu'il est baptisé le 5 mai 1635. Il est le fils de Jacques Matou et de Paquette Moutier. On ne connaît ni l'année ni les circonstances de sa venue en Nouvelle-France. Ce serait probablement vers 1660 à l'âge de 25 ans.
À Québec, il fait la connaissance de Marguerite Doucinet qui deviendra la mère, disons-le, de notre héroïne Madeleine Matou. Elle est la fille de Pierre Doucinet et de Fleurence Canteau. De foi protestante, elle est baptisée au temple calviniste de La Rochelle, le dimanche 17 février 1641. Avant de venir au Canada, elle avait sans doute adjuré sa foi protestante, comme c'était l'obligation en vertu d'une ordonnance du roi. D'ailleurs, sa soeur Elisabeth, baptisée elle aussi au temple calviniste, épousera à Québec Jacques Bédard dont la famille était également de la même religion. On peut donc penser que, même après avoir renié leur foi, ces arrivants se regroupaient, étant peut-être un peu éloignés par les authentiques catholiques romains. On ne sait pas non plus l'année de la venue de Marguerite Doucinet en Nouvelle-France. Sans longues fréquentations, comme le préconise le clergé, Philippe Matou et Marguerite Doucinet passent un contrat de mariage à Québec devant le notaire Guillaume Audouart le lundi 4 décembre 1662. Il est rédigé selon la coutume de la Prévôté de Paris sans clause particulière. Puis, le mariage est célébré à l'église Notre-Dame de Québec, le jeudi 28 décembre 1662.
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