Le manuel de la passion solitaire - Couverture souple

Scliar, Moacyr

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9782907337830: Le manuel de la passion solitaire

Couverture souple

ISBN 10 : 2907337831 ISBN 13 : 9782907337830

Editeur : Folies d'encre, 2012

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227pages. 19x13x2cm. Broch�.

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Pr�sentation de l'�diteur :

� soixante-sept ans, le professeur Haroldo - un homme grand, mince, chevelure fournie, barbe �norme, un regard que ses rivaux, nombreux, n'h�sitent pas � qualifier de d�ment - est r�put� pour son caract�re excentrique et sa prodigieuse culture. Il ma�trise l'h�breu, l'aram�en, l'arabe, le latin, le grec ainsi que six autres langues, peut citer par coeur n'importe quel passage de l'Ancien Testament. Le professeur entame, lors du congr�s d'�tudes bibliques, une conf�rence magistrale � propos d'un manuscrit tout juste d�couvert, dit �le manuscrit de Sh�la� et tout aussi exceptionnel que ceux de la mer Morte. Le professeur, dramaturge � ses heures, organise sa communication sous la forme du �je� : la voix de Sh�la, fr�re de Er et d'Onan, fils de Juda et d'Hira, s'exprime depuis un �ge recul� de l'histoire. Et cette voix livre son t�moignage sur une exp�rience de vie singuli�re faite de r�ves, d'amour, d'�criture, de terre, de violence et de sexe.
Chef d'oeuvre du �r�alisme magique� sud-am�ricain, de la tragi-com�die et de l'humour juif, aujourd'hui classique de la litt�rature br�silienne contemporaine, Le Manuel de la passion solitaire conduit le lecteur de l'antiquit� � nos jours, bien loin d'une histoire qui s'�coulerait tel un long fleuve tranquille.

Moacyr Scliar (1937-2011), issu d'une famille d'immigrants juifs de Russie, m�decin, est l'un des plus c�l�bres romanciers br�siliens contemporains. Membre de l'Acad�mie br�silienne des Lettres, couronn� par plusieurs distinctions litt�raires, Moacyr Scliar est l'auteur d'une oeuvre foisonnante qui m�le tous les genres. Disparu le 26 f�vrier 2011 � l'�ge de soixante-quatorze ans, Moacyr Scliar a �t� qualifi� par le chef de l'�tat Dilma Rousseff de �ma�tre de la litt�rature nationale et latino-am�ricaine�.

Extrait :

Comme toujours depuis 1990, la commission charg�e de l'organisation du Congr�s d'�tudes bibliques - lequel se d�roule chaque ann�e dans une ville du Br�sil - a retenu un passage de la Bible comme th�me principal. Un texte du chapitre trente-huit de la Gen�se relatant l'histoire du patriarche Juda, de ses fils et d'une femme appel�e Tamar.
Le choix suscite un int�r�t inhabituel. Dans son discours introductif, prononc� devant quelques deux cents congressistes, dans l'auditorium d'un �l�gant h�tel en bord de mer, l'historien et pr�sident de la Soci�t� culturelle d'�tudes bibliques Jos� Domicio Ferraz, s'exprime en ces termes :
- Il s'agit, permettez-moi de le rappeler, d'un texte d�concertant. Tout d'abord, il s'ins�re dans une autre narration, celle de Joseph en �gypte, narration qui s'interrompt brusquement. Ensuite, se produisent une s�rie d'�v�nements surprenants, pour ne pas dire choquants. Tout commence lorsque Juda, l'un des fr�res de Joseph, s'�loigne de ses fr�res pour partager la demeure d'un homme appel� Hira. Il rencontre une jeune fille canan�enne qu'il �pouse et devient p�re de trois enfants : Er, Onan, Sh�la. Les enfants grandissent tant et si bien que Juda choisit pour son fils a�n� Er une �pouse, Tamar. Pour une raison quelconque que le texte ne r�v�le pas, Er m�contente le Seigneur et meurt avant d'avoir pu f�conder Tamar. Conform�ment � la tradition, si l'a�n� d�c�dait avant d'avoir pu concevoir des enfants, il revenait � son fr�re d'�pouser la veuve, ceci afin d'assurer la descendance. Onan, cependant, savait que l'enfant de Tamar ne serait pas consid�r� comme le sien. Si elle accouchait d'un gar�on, c'est ce fils qui deviendrait l'h�ritier du patriarche, pas son p�re. Aussi Onan r�sout-il la question � sa mani�re, provoquant, une fois de plus, la col�re divine. Reste le troisi�me fils. Toutefois, de crainte que le jeune homme ne connaisse un destin similaire � celui de ses fr�res, Juda prie Tamar de patienter quelques temps. Sh�la n'a pas encore atteint l'�ge de la maturit�. Tamar, comme on s'en doute, accepte ce d�lai de mauvaise gr�ce.

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