Présentation de l'éditeur :
Un soir de Noël, un savant solitaire hanté par un douloureux passé reçoit la visite d'un fantôme (son double) qui lui propose d'effacer de sa mémoire tous ses mauvais souvenirs et de lui accorder le pouvoir de faire oublier leurs souffrances à tous ceux qu'il approchera.
Mais le héros ne tarde pas à se rendre compte que ce don est un cadeau empoisonné : à son contact, les gens qu'il croyait aider changent de caractère et de comportement. En perdant le souvenir de leurs souffrances, ils perdent aussi leur sensibilité et leur faculté de compassion.
Seule une femme, incarnation de la bonté, parviendra à vaincre la malédiction et fera comprendre au savant la valeur de la souffrance et du chagrin.
Dans cette nouvelle moins connue que le Conte de Noël ou Le Signaleur, Dickens met en scène, avec la verve et l'humour qui le caractérisent, toute une série de personnages pittoresques, entre autres un gamin des rues, véritable enfant-monstre, qui est le seul à résister à l'influence néfaste du héros...
L'Homme hanté est moins une histoire de fantôme à proprement parler qu'une illustration du rôle essentiel que jouent l'inconscient et les souvenirs refoulés dans le psychisme humain. Dickens pressent ici les futures découvertes de la psychanalyse (le texte date de 1848), tout en réfléchissant sur les relations entre la mémoire, la vie morale et les responsabilités sociales, un thème qu'il développera par la suite tout au long de son oeuvre.
Extrait :
Le don imparti
C'est ce que tout le monde disait.
Le Ciel me préserve de prétendre que les dires de tout le monde sont nécessairement vrais : tout le monde peut avoir tort autant qu'avoir raison. En commune pratique, il est si souvent arrivé que tout le monde ait tort et, dans la plupart des cas, il aura fallu si longtemps pour découvrir à quel point, que cette haute autorité se révèle rien de moins que faillible. Parfois, il se peut que tout le monde ait raison ; mais «ce n'est pas de règle», comme le dit le fantôme de Giles Scroggins dans la ballade.
Le redoutable mot, FANTOME, me rappelle au fait.
Tout le monde disait qu'il avait l'air d'un homme hanté. Si dans ce cas précis je me réclame de tout le monde, c'est que, sur ce point, tout le monde avait raison. Il avait assurément l'air hanté.
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