Présentation de l'éditeur :
Dans L'Art de jouir, on peut lire : "la volupté a son échelle". Et
c'est faire un mauvais procès à La Mettrie que de l'accuser,
comme Voltaire et consorts, d'immoralité ou d'amoralité. Le
philosophe libertin, certes, ne sacrifie pas à la morale de l'idéal
ascétique promue et défendue par le christianisme, et Voltaire
ou d'Holbach… Pour autant, il ne refuse pas la morale, au
contraire. Et il énonce une éthique de substitution, matérialiste
et hédoniste. Dans la hiérarchie des plaisirs qu'il propose, à la
base, on trouve les débauchés, au sommet, les voluptueux.
Qu'est-ce qui les distingue ? L'usage qu'ils font de leur
conscience, cette modalité subtile d'une partie matérielle
d'eux-mêmes et la distinction qu'ils opèrent, dans l'usage des
plaisirs, entre la quantité et la qualité. L'hédoniste vulgaire
donne dans l'abondance sans conscience, l'hédoniste
philosophe, dans la qualité avec conscience. Pour parodier
Rabelais, on pourrait avancer que, pour La Mettrie, jouissance
sans conscience n'est que ruine de l'âme. Eloge de la volupté,
donc.
Biographie de l'auteur :
Né en 1709 à Saint-Malo, Julien Offroy de La Mettrie fait ses
études à Coutances, Caen, Paris, puis Reims où il obtient son
diplôme de médecin. De retour à Saint-Malo, il y exerce la
médecine durant cinq ans. Il part ensuite pour Leyde où il
travaille sous la direction du célèbre médecin et chimiste
hollandais Hermann Boerhaave, dont il traduit plusieurs
ouvrages et auquel il consacre une étude, Système de M.
Hermann Boerhaave sur les maladies vénériennes, qui paraît
en 1735. En 1741, il revient en France où il devient médecin
des Gardes Françaises. Il publie alors divers ouvrages,
notamment: Saint-Cosme vengé (1744), Histoire naturelle de
l'âme (1745), La Politique du médecin de Machiavel (1746),
qui soulèvent de violentes polémiques et le contraignent à
s'exiler en 1746 à Middlebourg, puis à Leyde. La publication,
en 1748, de L'Homme-Machine, où il réaffirme ses théories
matérialistes, lui vaut d'être banni de Hollande. Il se place
alors sous la protection de Frédéric II qui le nomme lecteur et
médecin du roi et le protège jusqu'à sa mort en 1751, année de
la parution de L'Art de jouir.
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