Présentation de l'éditeur :
"Alors mon brave, dit un officiel français à un émigré convalescent dans un hôpital de Bamako: toi content repartir en France regagner sous! Toi faire quoi en France?
-Je suis Professeur de littérature à la Sorbonne, monsieur"
Un Noir, n'est-ce pas, ce n'est pas très intelligent ni très cultivé. Il a certes de bons côtés: il se nourrit de manioc, il est rieur, enfantin, doué pour la musique (sauvage et rythmée, pas classique), mais c'est surtout sous -développé et ça compense par un membre surdimensionné...Tout le monde le sait.
Or, la France compte un nombre incalculable de ces individus qui font partie intégrante de la nation, comme Gaston Kelman. L'auteur vit depuis vingt ans en France et se définit avant tout bourguignon. Fort de son expérience, il dévide avec une verve féroce les lieux communs qui pèsent sur les Noirs, alternant le sérieux de son propos avec des anecdotes pathétiques, hilarantes et parfois cruelles. En véritable sociologue, il porte aussi un regard lucide sur les Noirs "qui se complaisent trop souvent dans le rôle de victimes".
L'exercice ne doit rien au masochisme: c'est en fait un exposé analytique des bases du racisme ordinaire, lequel frise le niveau intellectuel de l'homme de Neandertal.<
BR>Peu d'essais posent aussi brutalement la question à laquelle généticiens et anthropologues ont pourtant déjà répondu: tous les hommes, enfants de Lucie, viennent d'une même race.
Extrait :
Extrait de l'introduction
Est-ce que la couleur de la peau d'un homme a plus d'importance que la couleur de ses yeux ou celle de ses cheveux ? Est-ce que la race dote les individus de caractéristiques spécifiques qui détermineraient leurs comportements de toute éternité ?
Est-ce que les Noirs sont faits pour le sport ou les arts mineurs, et les Blancs pour le raisonnement logique et scientifique ? Césaire disait : «On avait fourré dans sa pauvre tête qu'une fatalité pesait sur lui qu'on ne prend pas au collet ; qu'il n'avait pas puissance sur son propre destin ; qu'un Seigneur méchant avait de toute éternité écrit des lois d'interdiction en sa nature pelvienne ; de croire honnêtement à son indignité, sans curiosité perverse de vérifier les hiéroglyphes fatidiques.»
Est-ce qu'une malédiction divine pèserait sur le Noir, malédiction qui en ferait un subalterne éternel ? Est-ce que l'histoire de Cham, fils de Noé, est mythe ou réalité ?
Aujourd'hui, ces théories qui ont fait le lit de la diabolisation du Noir sont encore présentes dans la société, française en particulier. Sinon, comment expliquer la traite des Nègres pas si lointaine que cela dans les esprits ? Sinon, comment expliquer le colonialisme, la mission civilisatrice de l'homme blanc ? Comment expliquer le choix de la main-d'oeuvre africaine pour des boulots subalternes et le mythe tenace de l'éboueur qui en a résulté ?
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