Extrait :
Dimanche 24 juin...
Thierry Lantin freine en souplesse. Le 4x4 vient se garer au centre de la place réservée. Impeccable, se félicite-t-il.
- Descends, ordonne-t-il d'une voix habituée à être obéie... Allez !... Tu ne vas pas te dégonfler ? C'est un peu tard. File ! L'ascenseur, là-bas, derrière la porte.
Il descend à son tour de son siège, lève le bras d'un geste ostentatoire pour lancer le clic qui verrouille les portières.
- Bonsoir, monsieur le professeur.
Il se retourne, furieux. L'une des copropriétaires, une vieille dame en tailleur Chanel, cheveux blancs platinés, agite un petit sac de plastique bleu qui lui sert d'alibi.
- Je vais porter ceci au container. Je n'aime pas laisser traîner des épluchures chez moi.
Quinze fois par jour, elle porte ses épluchures au container. Les fenêtres de son appartement sont les plus proches de l'entrée du garage et elle passe son temps à guetter les allées et venues de l'immeuble. Le professeur Lantin grommelle un bonsoir excédé et se dirige rapidement vers la porte qui lui permet d'accéder à l'ascenseur.
- Qui est-ce ?
- T'occupe. Une vieille fouineuse.
Le couple se fait hisser au premier étage sans échanger d'autres paroles. Lantin se tourne machinalement vers le miroir qui tapisse le fond de l'ascenseur. L'autre jour, sa secrétaire, en lui souhaitant son anniversaire, lui a dit qu'il ne faisait pas son âge. «Avec ce que j'investis là-dedans, il ne manquerait plus que ça !» Détaillent avec complaisance sa silhouette musclée, son bronzage, il passe une main dans ses cheveux coupés courts. Mais déjà la porte s'ouvre sans bruit sur le palier du deuxième étage.
- C'est là, en face.
Il tapote sur un digicode et la porte blindée de la garçonnière s'ouvre à son tour devant eux.
-Entre... Non, laisse ton blouson et ta casquette. T'as une gueule de voyou, comme ça. Une vraie petite frappe des fortifs.
- J'ai soif.
- Champagne ? suggère le chef de clinique d'un ton moqueur. C'est le breuvage qui convient à un aussi bel appartement, non ? Vas-y, tu peux visiter.
Après avoir déposé son blouson de cuir sur le dossier d'un fauteuil, Lantin passe de l'autre côté du comptoir qui sépare le coin salle à manger du coin cuisine et s'affaire à sortir une bouteille du frigo, saisir deux coupes de cristal gravé, verser les bulles.
- Qu'est-ce que tu cherches ?
- Le sabre dont vous m'avez parlé.
- Le sabre de Kill Bill, tiens donc ! Il est juste au-dessus de la cheminée... Ne touche pas.
- C'est vraiment le même que dans le film ?
- Bien sûr que non. Tu es vraiment d'une crédulité ! Cette fascination que vous avez pour les arts martiaux, vous les jeunes. Mais c'est quand même un authentique sabre de samouraï. Je l'ai ramené d'un séminaire au Japon. Tiens, ton verre. Ils boivent en se regardant dans le blanc des yeux.
- Un autre, s'il vous plaît.
- Ça prend même pas le temps de déguster... Tu ne dois pourtant pas en boire souvent du comme ça. De la confiture aux cochons.
Lantin verse une seconde coupe.
- Tourne-toi. J'adore tes petites fesses... Moulées dans ton cuir, mmm !
Présentation de l'éditeur :
«... Dans l'autocar qui la ramène à Lecelles, Jennifer a le cerveau en ébullition. Les images du site Internet ne la quittent pas. Elle comprend mieux le regard salace de Lantin qui fouillait sans gêne sous sa jupe, dans l'échancrure de son corsage. Le docteur Lantin pédophile, c'est un scoop. Elle se voit le traîner en justice. Clamer à la face du monde : Ce tortionnaire qui a abîmé des centaines d'enfants, ce boucher est également pédophile...»
Alors qu'il enquête sur le meurtre d'un directeur de clinique, le capitaine Flahaut se rend compte que la victime menait une double vie et se rendait fréquemment au Québec. Marc Flahaut, qui a toujours rêvé de découvrir le Canada, profite de ses vacances pour partir en Gaspésie sur les traces du mystérieux docteur Lantin. Sur place, il découvre que quelqu'un l'a devancé. Une inconnue, venue de Lille, a déjà mené sa propre enquête sur les activités de Lantin.
Romancière lilloise, Lucienne Cluytens signe avec Lille-Québec aller simple son quatrième polar. Comme dans son précédent roman, Les peupliers noirs, elle s'intéresse aux gens simples, victimes d'injustice. Sur fond d'erreur médicale et de pédophilie, l'héroïne de Lille-Québec aller simple a décidé de prendre en mains son destin et d'aller jusqu'au bout de sa vengeance.
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