Extrait :
Extrait de l'introduction :
Une tendance se dessine depuis quelques années : celle de «traiter» le moins possible dans les jardins, et de traiter bio. On s'est rendu compte, en effet, que les jardiniers contribuent de manière non négligeable à la pollution de l'eau avec les 6400 tonnes de pesticides qu'ils épandent chaque année sur leurs lopins, rien qu'en France. Sans compter les dégâts collatéraux sur les abeilles, la vie sauvage en général, la santé humaine... Depuis peu, certains réseaux de jardineries ont réduit volontairement leur offre de pesticides, voire affichent leur conversion au bio. Une directive européenne baptisée Reach, entrée en application en 2007, rend plus contraignante la mise sur le marché de composés toxiques.
Pendant ce temps, les «bio-agresseurs» des jardins (champignons, insectes, limaces, etc.) ne désarment pas, au contraire, Le changement climatique étend l'aire de répartition de certains insectes. La multiplication des échanges à l'échelle planétaire favorise la dissémination des «pestes». Rien que pendant durant la rédaction de ce livre, plusieurs nouveaux nuisibles ont été signalés en France. Pire encore : on voit apparaître des souches d'insectes et de champignons pathogènes incroyablement virulentes du fait de leur résistance acquise aux insecticides et fongicides.
Alors que faire ? Et par quoi remplacer les pesticides tant honnis ? La réponse coule de source : jardiner bio et adopter des produits ou procédés plus doux. Dans ce cadre, un profond renouvellement est en cours. Il touche même certains produits utilisés traditionnellement par les jardiniers bio, finalement écartés compte tenu des risques désormais connus qu'ils font peser sur la santé et sur l'environnement. C'est le cas, par exemple, des insecticides végétaux à base de roténone ou de nicotine, et des granulés anti-limaces au métaldéhyde. La bonne vieille bouillie bordelaise elle-même est dans le collimateur, comme les autres fongicides à base de cuivre, car ce métal est mauvais à long terme pour le sol.
On voit heureusement se développer de nouvelles gammes qui n'existaient pas il y a vingt ou trente ans :
► agents de lutte biologique, comme les coccinelles, les chrysopes, les nématodes, etc.;
► moyens «biotechniques» tels que pièges (colorés, à phéromones...), barrières, répulsifs;
► «phytostimulants» et «éliciteurs», produits à large spectre à base d'extraits végétaux capables de stimuler les défenses naturelles des plantes face aux maladies, ravageurs et accidents climatiques.
Des développements sont en cours dans le domaine de la «chimie végétale». Ainsi extrait-on de notre bon vieux géranium des balcons un composé - l'acide anacardique - qui agit spécifiquement sur les redoutables doryphores. La caféine tue les limaces. Les extraits d'ail ou d'akènes de fraises protègent les plantes contre les maladies... Sans doute verra-t-on bientôt ces molécules naturelles apparaître dans la composition des produits de jardinage.
Biographie de l'auteur :
Jean-Paul Thorez est ingénieur agronome, spécialisé dans l'environnement et le jardinage bio. Jardinier lui-même, il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur le jardinage biologique et il a participé à la création des magazines Les 4 Saisons du jardin bio et Nature et jardin.
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