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Pailler, Alain Ko-Ko ISBN 13 : 9782915528268

Ko-Ko - Couverture souple

 
9782915528268: Ko-Ko
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Extrait :
En 1940, à quatre reprises, le boxeur Joe Louis conserva son titre de champion du monde des poids lourds en battant le même adversaire malheureux. Entre les mois d'août et de novembre de la même année, Orson Welles devait quant à lui diriger le tournage de son premier film, Citizen Kane, long-métrage dont il incarnait aussi le personnage principal, dans le rôle-titre. Diverses photos montrent l'une ou l'autre de ces deux célébrités en compagnie d'un troisième homme qui, cette année-là, permit à la musique de jazz de s'installer sur des sommets rarement atteints au cours de son histoire. Dans des domaines différents, Joe Louis, Orson Welles et Duke Ellington - puisque c'est de lui qu'il s'agit - incarnent une certaine idée de la civilisation nord-américaine en ce qu'elle put avoir de meilleur à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, et dont le prestige perdure peu ou prou soixante-dix ans après. Joe Louis, comme Jack Johnson avant lui, fait figure de boxeur mythique; Citizen Kane continue d'être régulièrement désigné comme le meilleur film de tous les temps et Duke Ellington passe à juste titre pour le compositeur le plus original que les États-Unis aient engendré en dehors de George Gershwin, Charles Ives ou John Cage. Ce qui n'est tout de même pas si mal pour un pays que nombre de ses contempteurs dépeignent à l'envi comme un creuset d'inculture peuplé de péquenots ignares et racistes, de charlatans illuminés et d'obsédés du billet vert. Mais dans le paysage musical nord-américain, Ellington apparaît un peu comme l'arbre qui cache la forêt. Si son art parvient à pleine maturité en 1940, le climat assez euphorique dans lequel se trouve le monde du jazz à ce moment de son évolution a sans doute favorisé l'élan de celui qui, parti de Washington à la conquête de New York vers le milieu des années vingt, parvint à gagner de manière durable les faveurs d'un public intelligent, bien au-delà des frontières nationales.
1940 consacre le triomphe du Swing. Auteurs d'un hold-up sur la musique noire souvent dénoncé, les big bands des Tommy Dorsey, Benny Goodman, Artie Shaw, Harry James et consorts, voire, parmi des centaines d'autres de moindre envergure, ceux des Sonny Dunham, Freddie Slack, Bob Chester, etc., rameutèrent les foules et remplirent les comptes en banque des principaux intéressés. Souhaitons leur d'en avoir profité. Car il suffit de réécouter ces ensembles aujourd'hui, sans préjugé, pour comprendre très vite que le jazz se faisait ailleurs. Chez Count Basie, Earl Hines, Jimmie Lunceford, Sidney Bechet, Louis Armstrong, Fats Waller, Nat King Cole, Lionel Hampton, Coleman Hawkins... Cela dit sans aucun mépris pour ces grands orchestres blancs (...) qui, par ailleurs, faisaient preuve d'un professionnalisme exemplaire mais dont la plupart des enregistrements, certes agréables à l'oreille, présentent désormais presque autant d'intérêt que nombre de nanars fabriqués à la chaîne dans l'usine à rêves hollywoodienne. Vestiges d'une époque. Des tonnes de guimauve et du swing industriel au kilomètre. Rien de plus pour l'essentiel. Il est des oreilles sensibles à ces succédanés jazzy. Nous ne chercherons pas à les en dégoûter. Néanmoins, les véritables réussites en matière de jazz à porter au crédit de ces musiciens accomplis se trouvent plutôt du côté des combos (formations réduites) qui officiaient en marge des grosses machines calibrées pour la danse. Comme par hasard, en faisaient justement partie quelques-uns des meilleurs solistes noirs de la période : Teddy Wilson, Charlie Christian, Hot Lips Page, Roy Eldridge...
Présentation de l'éditeur :
Le 6 mars 1940, Duke Ellington et son orchestre enregistrent Ko-Ko, couronnement du style jungle et sommet d'un parcours artistique qui s'étale sur près d'un demi-siècle, laissant une trace considérable dans l'histoire du jazz.

Aux racines de cette composition singulière, à sa miraculeuse éclosion, à ses avatars, à sa postérité comme à sa fécondité dans l'univers de la musique afro-américaine qui assume et revendique non sans fierté sa négritude, Alain Pailler s'est attaché avec une rigueur et une objectivité qui n'excluent ni l'empathie érudite ni la passion de l'amateur.

C'est à (re)découvrir la force incorruptible de Ko-Ko que nous convie l'auteur de cet essai, dont le regretté Frank Ténot avait tantôt déclaré qu'il était «un maître» dans l'exercice complexe consistant à faire partager la beauté d'une interprétation musicale au seul moyen des mots.

Écrivain, traducteur, chroniqueur de jazz Alain Pailler vit et travaille dans le Gard.

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  • ÉditeurAlter Ego
  • Date d'édition2011
  • ISBN 10 2915528268
  • ISBN 13 9782915528268
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages120

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