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Extrait :
Extrait de l'avant-propos :
«Vous devriez avoir des papiers pour prouver qui vous êtes», me conseilla l'agent de police. «Je n'ai pas besoin de papiers, je sais qui je suis», répondis-je.
B. TRAVEN, Le Vaisseau des morts
IL ÉTAIT UNE FOIS le cas B. Traven, dit Arnolds, dit Barker, dit Hal Croves, dit Traven Torsvan, dit Traven Torsvan Torsvan, dit Traven Torsvan Croves, dit Ret Marut, dit Artum, dit Fred Maruth, dit Rex Marut, dit Richard Maurhut, dit Albert Otto Max Wienecke, dit Otto Feige, dit Adolf Rudolph Feige, dit Kraus, dit Martinez, dit Fred Gaudet, dit Lainger, dit Götz Ohly, dit Anton Ràderscheidt, dit Robert Bek-Gran, dit Hugo Kronthal, dit Wilhelm Schneider, dit Heinz Otto Becker... Un cas, vous dit-on.
«Personne ne sait quelle fut sa naissance ni comment il vint sur terre.» Ces mots de Marcel Schwob parlant d'Empédocle s'appliquent parfaitement à l'écrivain mondialement connu sous le nom de B. Traven. Son nom véritable reste, quarante ans après sa mort, l'objet de spéculations, et son prénom même, il l'a voulu réduit à une simple initiale, rejetant toute autre précision.
La sagesse viendra toujours trop rôt, la retraite toujours trop tard. Cet aphorisme pourrait s'appliquer à «l'anonyme célèbre» qui, entre 1926 et 1940, a publié sous le nom de B. Traven une quinzaine de volumes de romans et de nouvelles en allemand, aux éditions ouvrières de la Guilde du livre Gutenberg. Et ces livres, traduits dans une trentaine de langues, se sont vendus à trente ou quarante millions d'exemplaires et sont étudiés dans les écoles mexicaines. La fameuse exception culturelle française fait qu'on n'y dispose que du tiers de son oeuvre - et dans des traductions trop souvent contestables...
Traven semble s'être conformé toute sa vie au dicton tsigane : «Chacun a droit à sa place à l'ombre.» Qu'il ait été un rejeton de l'aristocratie prussienne égaré dans la plèbe ou un marin errant féru de poésie, il restera pour la postérité l'écrivain B. Traven. Et l'homme qui usa de ce masque pour s'adresser au public, après avoir pointé le nez sous le nom de Ret Marut, fut d'abord un aventurier. Un aventurier de la vie, de sa vie.
Cet insaisissable n'a pas manqué de faire couler des torrents d'encre et surgir des volcans d'hypothèses et d'interprétations concernant sa «véritable» identité, restée définitivement mystérieuse. Il avait résolu d'agir et d'écrire sans dévoiler son nom ni son origine, brouillant les pistes avec un art consommé - et pour des motifs qui n'ont pas tous été élucidés. Reste qu'il s'agit d'une décision délibérée s'appuyant, au moins en partie, sur des principes réfléchis et intangibles, dont il s'est expliqué ainsi :
«Je n'ai pas envie d'être de ces gens qui se tiennent sous les feux de la rampe. Comme travailleur, je me trouve immergé au sein de l'humanité, anonyme et obscur comme tout ouvrier qui apporte son lot de contribution pour faire progresser l'humanité. Je me sens comme un petit grain de sable dont la terre est composée. Mes oeuvres ont de l'importance, moi, je n'en ai pas, pas davantage que le cordonnier qui considère de son devoir de fabriquer pour les hommes de bonnes chaussures qui leur aillent.»
Présentation de l'éditeur :
«Vous devriez avoir des papiers pour prouver qui vous êtes», me conseilla l'agent de police. «Je n'ai pas besoin de papiers, je sais qui je suis», répondis-je.
B. TRAVEN, Le Vaisseau des morts
IL ÉTAIT UNE FOIS le cas B. Traven, dit Arnolds, dit Barker, dit Hal Croves, dit Traven Torsvan, dit Traven Torsvan Torsvan, dit Traven Torsvan Croves, dit Ret Marut, dit Artum, dit Fred Maruth, dit Rex Marut, dit Richard Maurhut, dit Albert Otto Max Wienecke, dit Otto Feige, dit Adolf Rudolph Feige, dit Kraus, dit Martinez, dit Fred Gaudet, dit Lainger, dit Götz Ohly, dit Anton Ràderscheidt, dit Robert Bek-Gran, dit Hugo Kronthal, dit Wilhelm Schneider, dit Heinz Otto Becker... Un cas, vous dit-on.
«Personne ne sait quelle fut sa naissance ni comment il vint sur terre.» Ces mots de Marcel Schwob parlant d'Empédocle s'appliquent parfaitement à l'écrivain mondialement connu sous le nom de B. Traven. Son nom véritable reste, quarante ans après sa mort, l'objet de spéculations, et son prénom même, il l'a voulu réduit à une simple initiale, rejetant toute autre précision.
La sagesse viendra toujours trop rôt, la retraite toujours trop tard. Cet aphorisme pourrait s'appliquer à «l'anonyme célèbre» qui, entre 1926 et 1940, a publié sous le nom de B. Traven une quinzaine de volumes de romans et de nouvelles en allemand, aux éditions ouvrières de la Guilde du livre Gutenberg. Et ces livres, traduits dans une trentaine de langues, se sont vendus à trente ou quarante millions d'exemplaires et sont étudiés dans les écoles mexicaines. La fameuse exception culturelle française fait qu'on n'y dispose que du tiers de son oeuvre - et dans des traductions trop souvent contestables...
Traven semble s'être conformé toute sa vie au dicton tsigane : «Chacun a droit à sa place à l'ombre.» Qu'il ait été un rejeton de l'aristocratie prussienne égaré dans la plèbe ou un marin errant féru de poésie, il restera pour la postérité l'écrivain B. Traven. Et l'homme qui usa de ce masque pour s'adresser au public, après avoir pointé le nez sous le nom de Ret Marut, fut d'abord un aventurier. Un aventurier de la vie, de sa vie.
Cet insaisissable n'a pas manqué de faire couler des torrents d'encre et surgir des volcans d'hypothèses et d'interprétations concernant sa «véritable» identité, restée définitivement mystérieuse. Il avait résolu d'agir et d'écrire sans dévoiler son nom ni son origine, brouillant les pistes avec un art consommé - et pour des motifs qui n'ont pas tous été élucidés. Reste qu'il s'agit d'une décision délibérée s'appuyant, au moins en partie, sur des principes réfléchis et intangibles, dont il s'est expliqué ainsi :
«Je n'ai pas envie d'être de ces gens qui se tiennent sous les feux de la rampe. Comme travailleur, je me trouve immergé au sein de l'humanité, anonyme et obscur comme tout ouvrier qui apporte son lot de contribution pour faire progresser l'humanité. Je me sens comme un petit grain de sable dont la terre est composée. Mes oeuvres ont de l'importance, moi, je n'en ai pas, pas davantage que le cordonnier qui considère de son devoir de fabriquer pour les hommes de bonnes chaussures qui leur aillent.»
Cette biographie de l'auteur du Vaisseau des morts, du Trésor de la Sierra Madre et de tant d'autres classiques du roman d'aventure est la première à paraître en français. Elle est l'aboutissement des longs travaux de Rolf Recknagel qui prouva le premier que le mystérieux B. Traven - vagabond et conteur établi au Mexique qui prétendait à l'anonymat complet - n'était autre que l'agitateur Ret Marut, pamphlétaire anarchiste munichois qui avait bravé la censure militaire pendant le premier conflit mondial et joué un rôle actif dans l'éphémère République des conseils de Bavière en 1919. Recknagel ne cessa d'affiner le portrait de ce chantre de la subjectivité, dont les oeuvres ont été traduites dans des dizaines de langues. C'est le récit d'une révolte créative, d'une intransigeance malicieuse - d'une odyssée insolite, surtout. Car on peut dire de Traven, à l'instar d'un Lord Byron ou d'un Jack London, que sa vie errante et pétrie de secrets fut au moins aussi romanesque que ses écrits.
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- ÉditeurL'Insomniaque
- Date d'édition2008
- ISBN 10 2915694362
- ISBN 13 9782915694369
- ReliureBroché
- Nombre de pages352
(Aucun exemplaire disponible)
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