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Hongrie 1956 : un soulèvement populaire, une insurrection ouvrière, une révolution brisée - Couverture souple
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Extrait :
Extrait de l'introduction
Avant de sombrer dans l'oubli du temps, l'insurrection de 1956 en Hongrie, militairement écrasée, ses acteurs décimés par la répression, dispersés par l'exil, a été ensevelie sous des couches de mensonges. Mensonges venus des deux côtés de ce «rideau de fer» qui séparait à l'époque deux blocs en guerre froide. L'insurrection eut lieu dans le bloc dominé par l'Union soviétique et elle fut écrasée par l'armée de celle-ci. Malgré la guerre froide et le virulent anticommunisme affiché à l'époque par les puissances occidentales, leurs dirigeants assistèrent, soulagés, à l'écrasement d'une insurrection ouvrière par l'armée d'un pays qui passait pour l'incarnation du communisme.
Au moment même où les chars soviétiques s'ébranlaient une première fois, dans la nuit du 23 octobre 1956, les parachutistes français et anglais se préparaient à sauter sur l'Egypte pour punir Nasser d'avoir nationalisé le canal de Suez. Et l'armée française, une des plus puissantes d'Europe occidentale, menait depuis deux ans une répression féroce pour empêcher le peuple algérien d'accéder à l'indépendance.
Malgré la guerre froide et par-delà les barbelés qui séparaient les deux camps, leurs dirigeants se retrouvaient dans la profonde solidarité des oppresseurs.
L'Union soviétique de Staline et de ses successeurs se présentait pourtant, à l'époque, comme le pays du communisme, comme la matérialisation du pouvoir de la classe ouvrière. Ses dirigeants se revendiquaient de l'héritage de la révolution du prolétariat russe en octobre 1917 et se référaient à Marx et à Lénine. C'est en tant que telle et au nom de l'anticommunisme que l'Union soviétique fut combattue par le monde occidental, de ses dirigeants politiques et militaires jusqu'à ses moindres serviteurs idéologiques.
Depuis la révolution d'octobre 1917 et la constitution de l'Union soviétique, il n'y avait pas eu de rupture très visible dans l'histoire de ce pays. Mais, derrière cette apparence de continuité, les rapports politiques avaient subi un bouleversement considérable. Le pouvoir d'État créé dans le bouillonnement de la révolution avait engendré une bureaucratie d'un poids social comme l'histoire n'en avait jamais connu auparavant. Cette nouvelle couche avait conservé les rapports sociaux issus de la révolution d'Octobre. Elle n'avait pas rétabli la propriété privée des moyens de production et de la terre. Elle avait développé l'économie dans le cadre de l'étatisme et par les méthodes de planification. Elle avait conservé le vocabulaire communiste. Derrière cette continuité cependant, la bureaucratie était devenue une couche privilégiée qui détournait à son profit, en utilisant l'appareil d'État, une partie de la richesse produite. Elle défendait ses privilèges bec et ongles contre la classe ouvrière qu'elle soumettait à une dictature féroce, incarnée par Staline jusqu'à sa mort, en mars 1953.
Expliquer le stalinisme et les transformations sociales qui lui servaient de soubassement n'est pas l'objet de ce livre. L'analyse de cette bureaucratisation de la première révolution ouvrière victorieuse, avec ses conséquences catastrophiques pour le mouvement ouvrier dans son ensemble, appartient à Trotsky. Disons seulement que, derrière l'apparente continuité, s'est déroulée une lutte politique féroce, au sens physique du terme, où tous ceux qui, au sein du mouvement ouvrier communiste soviétique, s'étaient opposés à la bureaucratisation, ont été massacrés ou sont morts dans les camps de concentration de Staline.
Présentation de l'éditeur :
Avant de sombrer dans l'oubli du temps, l'insurrection de 1956 en Hongrie, militairement écrasée, ses acteurs décimés par la répression, dispersés par l'exil, a été ensevelie sous des couches de mensonges. Mensonges venus des deux côtés de ce «rideau de fer» qui séparait à l'époque deux blocs en guerre froide. L'insurrection eut lieu dans le bloc dominé par l'Union soviétique et elle fut écrasée par l'armée de celle-ci. Malgré la guerre froide et le virulent anticommunisme affiché à l'époque par les puissances occidentales, leurs dirigeants assistèrent, soulagés, à l'écrasement d'une insurrection ouvrière par l'armée d'un pays qui passait pour l'incarnation du communisme.
Au moment même où les chars soviétiques s'ébranlaient une première fois, dans la nuit du 23 octobre 1956, les parachutistes français et anglais se préparaient à sauter sur l'Egypte pour punir Nasser d'avoir nationalisé le canal de Suez. Et l'armée française, une des plus puissantes d'Europe occidentale, menait depuis deux ans une répression féroce pour empêcher le peuple algérien d'accéder à l'indépendance.
Malgré la guerre froide et par-delà les barbelés qui séparaient les deux camps, leurs dirigeants se retrouvaient dans la profonde solidarité des oppresseurs.
L'Union soviétique de Staline et de ses successeurs se présentait pourtant, à l'époque, comme le pays du communisme, comme la matérialisation du pouvoir de la classe ouvrière. Ses dirigeants se revendiquaient de l'héritage de la révolution du prolétariat russe en octobre 1917 et se référaient à Marx et à Lénine. C'est en tant que telle et au nom de l'anticommunisme que l'Union soviétique fut combattue par le monde occidental, de ses dirigeants politiques et militaires jusqu'à ses moindres serviteurs idéologiques.
Depuis la révolution d'octobre 1917 et la constitution de l'Union soviétique, il n'y avait pas eu de rupture très visible dans l'histoire de ce pays. Mais, derrière cette apparence de continuité, les rapports politiques avaient subi un bouleversement considérable. Le pouvoir d'État créé dans le bouillonnement de la révolution avait engendré une bureaucratie d'un poids social comme l'histoire n'en avait jamais connu auparavant. Cette nouvelle couche avait conservé les rapports sociaux issus de la révolution d'Octobre. Elle n'avait pas rétabli la propriété privée des moyens de production et de la terre. Elle avait développé l'économie dans le cadre de l'étatisme et par les méthodes de planification. Elle avait conservé le vocabulaire communiste. Derrière cette continuité cependant, la bureaucratie était devenue une couche privilégiée qui détournait à son profit, en utilisant l'appareil d'État, une partie de la richesse produite. Elle défendait ses privilèges bec et ongles contre la classe ouvrière qu'elle soumettait à une dictature féroce, incarnée par Staline jusqu'à sa mort, en mars 1953.
Expliquer le stalinisme et les transformations sociales qui lui servaient de soubassement n'est pas l'objet de ce livre. L'analyse de cette bureaucratisation de la première révolution ouvrière victorieuse, avec ses conséquences catastrophiques pour le mouvement ouvrier dans son ensemble, appartient à Trotsky. Disons seulement que, derrière l'apparente continuité, s'est déroulée une lutte politique féroce, au sens physique du terme, où tous ceux qui, au sein du mouvement ouvrier communiste soviétique, s'étaient opposés à la bureaucratisation, ont été massacrés ou sont morts dans les camps de concentration de Staline.
Parmi les livres consacrés au soulèvement en Hongrie en 1956, qu'ils aient été publiés à l'époque ou cinquante ans après, bien peu ont été consacrés à la mobilisation de la classe ouvrière de ce pays et au rôle des conseils ouvriers.
Le monde était divisé à cette époque en deux blocs : l'un, la plus grande partie de la planète, était dominé par les États-Unis et les puissances impérialistes, l'autre par l'Union soviétique de la bureaucratie. Ni les uns ni les autres n'avaient intérêt à mettre l'accent sur cette caractéristique de l'insurrection de 1956.
Le rôle spécifique des travailleurs et celui des conseils ouvriers ont été, au contraire, enterrés sous un tombereau de mensonges venant de part et d'autre. C'est pourtant le soulèvement populaire de 1956 en Hongrie qui a fait surgir, pour la dernière fois dans l'histoire contemporaine, des conseils ouvriers jouant un rôle politique majeur. Et ce rôle est devenu plus important encore après l'intervention armée de la bureaucratie soviétique et sa victoire militaire.
L'objectif de ce livre est de réparer ces injustices et cet oubli.
Le monde était divisé à cette époque en deux blocs : l'un, la plus grande partie de la planète, était dominé par les États-Unis et les puissances impérialistes, l'autre par l'Union soviétique de la bureaucratie. Ni les uns ni les autres n'avaient intérêt à mettre l'accent sur cette caractéristique de l'insurrection de 1956.
Le rôle spécifique des travailleurs et celui des conseils ouvriers ont été, au contraire, enterrés sous un tombereau de mensonges venant de part et d'autre. C'est pourtant le soulèvement populaire de 1956 en Hongrie qui a fait surgir, pour la dernière fois dans l'histoire contemporaine, des conseils ouvriers jouant un rôle politique majeur. Et ce rôle est devenu plus important encore après l'intervention armée de la bureaucratie soviétique et sa victoire militaire.
L'objectif de ce livre est de réparer ces injustices et cet oubli.
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- ÉditeurLes Bons Caractères
- Date d'édition2011
- ISBN 10 2915727309
- ISBN 13 9782915727302
- ReliureBroché
- Nombre de pages368
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Hongrie 1956: Un soulèvement populaire, une insurrection ouvrière, une révolution brisée
Edité par
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(2011)
ISBN 10 : 2915727309
ISBN 13 : 9782915727302
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Description du livre Etat : Neuf. N° de réf. du vendeur 9782915727302
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Description du livre Paperback. Etat : NEUF. Parmi les livres consacrés au soulèvement en Hongrie en 1956, qu'ils aient été publiés à l'époque ou cinquante ans après, bien peu ont été consacrés à la mobilisation de la classe ouvrière de ce pays et au rôle des conseils ouvriers.Le monde était divisé à cette époque en deux blocs : l'un, la plus grande partie de la planète, était dominé par les États-Unis et les puissances impérialistes, l'autre par l'Union soviétique de la bureaucratie. Ni les uns ni les autres n'avaient intérêt à mettre l'accent sur cette caractéristique de l'insurrection de 1956.Le rôle spécifique des travailleurs et celui des conseils ouvriers ont été, au contraire, enterrés sous un tombereau de mensonges venant de part et d'autre. C'est pourtant le soulèvement populaire de 1956 en Hongrie qui a fait surgir, pour la dernière fois dans l'histoire contemporaine, des Conseils ouvriers jouant un rôle politique majeur. Et ce rôle est devenu plus important encore après l'intervention armée de la bureaucratie soviétique et sa victoire militaire.L'objectif de ce livre est de réparer ces injustices et cet oubli. - Nombre de page(s) : 361 - Poids : 430g - Genre : Histoire de l'Europe. N° de réf. du vendeur N9782915727302
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