Articles liés à Les Sept Fils du Derviche: Suivi du Manifeste contrelittérai...

Les Sept Fils du Derviche: Suivi du Manifeste contrelittéraire - Couverture souple

 
9782916492285: Les Sept Fils du Derviche: Suivi du Manifeste contrelittéraire
Afficher les exemplaires de cette édition ISBN
 
 
Extrait :
«Quand un homme meurt, la parole se résorbe dans le sens intérieur-
Chàndoya Upanishad

Les allées de Brienne, qui longent ce canal que fit construire Loménie, sont douces quand s'y mêle un parfum de miel à celui des réglisses.

Au printemps, les platanes que l'autan soûle deviennent les peintres les plus fous, projetant leurs ombres folles sur les murailles rougies des maisons.
En haut de ces vertes rotondes, des hirondelles passent, planant dans le ciel bleu.

- Tu sais pourquoi les hirondelles ne vont jamais à Madagascar ? Il y en a pourtant près de quarante espèces sur la terre, mais cette île du Pacifique indien semble, pour elles, avoir disparu du monde !
- T'as lu ça où ?
- Dans l'encyclopédie Larousse !
- Regarde-les, on dirait qu'elles nous font signe depuis le ciel. Peut-être nous disent-elles d'où elles viennent ?
- Non, c'est d'où nous venons qu'elles nous disent ! En n'allant pas à Madagascar, elles en font un lieu unique, un lieu sacré dont elles sont les messagères.
- Elles sont les messagères d'un lieu où elles ne vont jamais ?
- C'est ça. Regarde-les. Elles nous disent que nous ne sommes pas de ce monde. Elles reviennent de quelque part, messagères de nulle part.»

Par ce bel après-midi de juin mille neuf cent soixante-huit, qui parle à travers toi ? Je ne sais plus mais aujourd'hui restent ces paroles.

Ce sont des mots qui tombent juste, que les années n'ont pu étouffer, restes qui sentent encore l'encre des pupitres ; mots vigiles, ossifiés, qui me tenaient debout, qui ne pouvaient brûler que clans l'air de mon dernier souffle.
Maintenant, ces mots font surgir, sous ma peau, des paysages anciens qui remodèlent mon corps d'une glaise adolescente.

L'instant d'avant, pourtant, j'ai atteint le désespoir, le point du souffle, cet orifice vide de la serrure par où l'oeil ouvre la porte au-delà. Hagard, je m'abandonne à la mort, jetant un dernier coup d'oeil en arrière : la vie me quitte.

Mon bras s'est allongé pour saisir, sur le bureau, ce revolver qui paraît m'observer, de son oeil révulsé, délicatement posé sur la page blanche.
Je l'ai acheté la veille chez un armurier. C'est un vieux coït américain, doté d'une poignée à épaulement et bec-de-corbin, avec des plaquettes quadrillées en ébonite.

Mes doigts effleurent la texture de la crosse criblée de petits points dorés, ainsi que la hanche sablée d'une dune. Le sang hoqueté sous ma tempe.
Je retire ma main. Idiot qui pense pouvoir cesser d'être ! Suis-je seulement né, moi qui voudrais mourir ?

«Tu n'as pas le goût de vivre !» disait ma mère, mais que savent les mères sur l'intériorité de l'enfance, sur cette force qui nous pousse, non pas à fuir le monde, mais à le rêver ?

Enfin, telle une barque levant l'ancre, ma main se pose sur la page. C'est alors que je demeure interdit.
Présentation de l'éditeur :
Quand un homme meurt, disent les Upanishads, sa parole se résorbe dans le sens intérieur. Cette saveur inconnue d'un post mortem de la parole humaine, Les Sept Fils du Derviche nous la restitue dans la tradition retrouvée d'un grand récit visionnaire.

«L'instant d'avant, pourtant, j'ai atteint le désespoir, le point du souffle, cet orifice vide de la serrure par où l'oeil ouvre la porte au-delà. Hagard, je m'abandonne à la mort, jetant un dernier coup d'oeil en arrière : la vie me quitte... Suis-je seulement né, moi qui voudrais mourir ?»

L'action commence à Toulouse pour se poursuivre à Istanbul et en Asie mineure. Mais en apparence seulement, car l'évocation progressive de la «caverne aux Sept Dormants» n'est peut-être pas qu'une lointaine légende du passé... Le voyage a d'abord lieu dans le mouvement même du récit, dans cette façon si singulière­ment simple, quasi imperceptible et musicale d'emporter son lecteur dans le tourbillon vide en lui faisant danser le Nom du souffle de sa vie.

L'auteur ; professeur de lettres, metteur en scène, écrivain à la recherche du sacré, Alain Santacreu a commencé à vivre sa mort dans la vie en écrivant ce roman. Cette expérience existentielle fondamentale sera à l'origine du Manifeste qui figure à la fin de ce livre, puis de la revue Contrelittérature, fondée en 1999, et de La Contrelittérature, un manifeste pour l'esprit, paru en 2005.

Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.

  • ÉditeurLe Grand Souffle Editions
  • Date d'édition2007
  • ISBN 10 2916492283
  • ISBN 13 9782916492285
  • ReliureBroché
  • Nombre de pages169
EUR 11,80

Autre devise

Frais de port : EUR 45
De France vers Etats-Unis

Destinations, frais et délais

Ajouter au panier

Autres éditions populaires du même titre

9782912932075: Les Sept Fils du derviche

Edition présentée

ISBN 10 :  2912932076 ISBN 13 :  9782912932075
Editeur : Curutchet - Harriet, 1999
Livre broché

Meilleurs résultats de recherche sur AbeBooks

Image fournie par le vendeur

Santacreu, Alain
Edité par LE GRAND SOUFFLE (2007)
ISBN 10 : 2916492283 ISBN 13 : 9782916492285
Neuf Paperback Quantité disponible : 1
Evaluation vendeur

Description du livre Paperback. Etat : NEUF. Les sept fils du Derviche - Nombre de page(s) : 1 vol. (169 p.) - Poids : 0g - Langue : fre - Genre : Littérature française Romans Nouvelles Correspondance. N° de réf. du vendeur N9782916492285

Plus d'informations sur ce vendeur | Contacter le vendeur

Acheter neuf
EUR 11,80
Autre devise

Ajouter au panier

Frais de port : EUR 45
De France vers Etats-Unis
Destinations, frais et délais