Des écrits publiés d’Isabelle Rimbaud, celui-ci se distingue particulièrement. Il ne s’agit pas d’une succession de lettres choisies de sa correspondance échangée avec sa mère au sujet de son frère (Rimbaud mourant, 1891), ni des ultimes souvenirs de la fin de vie du poète, couchés sur le papier, qui s’appliquaient à l’évoquer avec une nécessaire précision biographique (Le dernier voyage de Rimbaud, 1897). Ecrites seulement quelques mois après le décès de son frère Arthur, les pages qui suivent font état de la grande profondeur des sentiments qui ont traversé la vie d’Isabelle Rimbaud. Le chagrin, la nostalgie de l’être chéri perdu et le dévouement à l’autre, chaque phrase semble en être imprégnée. Il y a également la grande espérance en la foi, qui grandira sans cesse en elle ; quelques années plus tard, elle évoquera d’ailleurs celle qu’elle crût percevoir chez son frère mourant (Rimbaud catholique, 1914). Ce sont en quelque sorte les premières réflexions, survenues dans le temps du deuil, qu’Isabelle Rimbaud nous livre ici. Dans un ressenti intact, elle nous parle d’une salvatrice expérience d’amour fraternel, et nous rappelle, qu’au-delà du poète qu’était Arthur Rimbaud, il fut aussi ce frère. © Mazeto Square.
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Isabelle Rimbaud (1860-1917) fut la plus jeune sœur du poète Arthur Rimbaud. Son enfance à Charleville, dans les Ardennes, est marquée par la séparation de ses parents ; son père, militaire de carrière, quitte le domicile conjugal juste après sa naissance. Sa mère, devant subvenir seule aux besoins de la famille, s’applique dès lors à inculquer à ses quatre enfants, une éducation stricte, où la foi catholique est très présente. La jeune Isabelle semble très tôt émerveillée par les facultés de son frère Arthur ; c’est un élève brillant, mais fugueur. En 1870, alors qu’Isabelle Rimbaud n’a que 10 ans, Arthur quitte à son tour la maison familiale de Roche, pour vivre sa première vie, celle de poète ; c’est le début de sa relation avec Paul Verlaine. Pour la jeune sœur, ce départ est ressenti comme un nouvel abandon qui la marquera durablement. Dès lors, elle devra se contenter des quelques lettres envoyées par ce frère parti trop loin, menant une vie de vagabond, de mercenaire, puis d’aventurier en Abyssinie. En 1891, en raison de son état de santé préoccupant, Arthur Rimbaud est retourné parmi les siens à Roche. Isabelle le veillera sans compter jusqu’à sa mort quelques mois plus tard. Elle restera terriblement marquée par cette perte, et consacrera le restant de sa vie à maintenir vivant le souvenir de son frère. © Mazeto Square.
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