Présentation de l'éditeur :
Comprendre les médias interactifs est principalement destiné à accompagner une réflexion critique.
On pense ici aux personnes qui se forment dans le domaine des médias interactifs, les étudiants universitaires, ceux des écoles professionnelles en modélisation, en animation ou en conception sonore. On pense aussi aux non-initiés qui s'interrogent sur ce phénomène. Il s'adresse à ceux qui souhaitent en comprendre les enjeux épistémologiques, historiques, cognitifs et communicationnels pour alimenter leur analyse de productions médiatiques interactives. Il répondra aussi à ceux qui cherchent à enrichir leur démarche de création dans ce genre de production, quelle que soit sa forme.
C'est avant tout le souci pédagogique qui a guidé le plan de l'ouvrage. On a laissé de côté la norme hypothético-déductive qui caractérise habituellement le discours savant, universitaire en particulier, pour des parcours et des discussions plus libres. Les différents chapitres se conçoivent, en quelque sorte, comme des réponses plus ou moins exhaustives aux questions fondamentales que se posent ceux qui veulent mieux Comprendre les médias interactifif.
On y aborde :
La filiation des technologies;
L'automate;
Le spectaculaire;
L'interactivité des machines à contenu;
Les environnements immersifs;
Les particularités de la communication de l'information;
Le concept d'histoire comme représentation de la vie;
L'application de l'activité rhétorique aux médias interactifs;
Le synopsis inachevé d'un opéra médiatique interactif.
Louis-Claude Paquin est un intellectuel, mais aussi un artisan. Après avoir tâté le théâtre, écrit et déclamé de la poésie, il s'est fait ébéniste. À l'université, on lui a présenté la littérature française à travers le prisme structuraliste auquel il a préféré celui de l'histoire des idées, qu'il a appliqué à l'alchimie médiévale de l'occident latin. Son doctorat est une édition critique d'un traité alchimique inédit : Liber secretorum. Puis, il s'est fait chercheur en analyse de textes par ordinateur et en intelligence artificielle. Il a, entre autres, développé des machines à lire. Professeur à l'École des médias de l'Université du Québec à Montréal depuis 1994, il enseigne différents aspects de la création et de l'analyse des médias interactif : rhétorique, algorithmie, épistémologie, et méthodologie.
Extrait :
MARSHALL MCLUHAN ET MOI
Lorsqu'en 1964, Herbert Marshall McLuhan (1911-198o) a publié son livre séminal intitulé Pour comprendre les médias, extensions de l'homme, l'auteur du présent ouvrage a huit ans à peine. Marshall McLuhan était déjà professeur à l'Université de Toronto depuis une vingtaine d'années. Le site Web du Centre de Recherche sur la Culture et les Technologies (qu'il a fondé et qui porte son nom) indique au surfeur que McLuhan a consacré sa vie à étudier les effets des technologies électroniques sur les communautés humaines. Formé en littératures médiévale et renaissante, il va se muer en un sociologue visionnaire. Personnage hors du commun, Marshall McLuhan est un véritable pilier de la réflexion critique sur les médias, et plus généralement, sur la modernité de l'après-guerre. Homme de paradoxes, il deviendra lui-même l'idole des médias ; une entrevue dans Playboy (1969) le sacrera d'ailleurs «grand prêtre de la Pop-culture». Champion de l'expression lapidaire, il condense l'influence des médias sur la culture à travers des expressions-choc : le «village global», «le média c'est le message» (the medium is the message), les médias «chauds» versus les médias «froids». Ces expressions frappent l'imagination, et sont déjà adaptées à des médias discontinus soumis au zapping et à d'autres formes d'interactivité.
J'avais alors huit ans, et depuis plusieurs années déjà, la télévision en noir et blanc, introduite depuis peu dans le logis familial, exerçait une grande fascination sur mon imaginaire. Les appareils de télévision en bakélite, coiffés d'antennes en «oreilles de lapins», ne captaient alors que deux chaînes, la française et l'anglaise. Sur la première, j'écoutais les émissions pour enfant écrites et jouées sur le mode de la Commedia dell'arte par des artisans locaux, et sur la deuxième, j'écoutais les bandes dessinées animées (les cartoons) hollywoodiens : Bugs Bunny, Road Runner et Cie.
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.