Extrait :
- Je suis innocent, affirma vigoureusement l'industriel Damien Jitrow en soutenant le regard noir du superintendant de première classe Scott Marlow.
- Toutes les preuves sont contre vous, et je n'ai qu'un conseil à vous donner : soyez coopératif lors de cette reconstitution. En général, la justice est clémente à l'égard d'un crime passionnel.
- Je vous jure que je n'ai tué personne !
- L'enquête a démontré le contraire, monsieur Jitrow ; souhaitez-vous collaborer ?
- Si vous y tenez...
Âgé d'une quarantaine d'années, élancé, élégant, sportif, toujours bronzé, Damien Jitrow, brillant scientifique formé à Oxford, était devenu le patron d'une entreprise réputée aux quatre coins de la planète, Find and Progress. Regroupant des ingénieurs et des techniciens de très haut niveau, elle était leader en matière d'innovations concernant le domaine de la sécurité des biens et des individus. A ce titre, elle se posait en interlocutrice obligée des meilleures polices du monde, notamment Scotland Yard et le FBI.
Milliardaire grâce à un travail acharné et des idées géniales, Jitrow était applaudi comme un nouveau Bill Gates, capable de modifier en profondeur le mode de vie des habitants de la planète.
Tout lui souriait, jusqu'à cette nuit tragique où, d'après les expertises de la police scientifique, il avait commis l'un des crimes les plus banals de l'histoire de l'humanité : éliminer l'amant de son épouse.
En raison de la notoriété de l'accusé, le grand patron du Yard avait confié l'affaire au superintendant Marlow, dont la compétence, la rigueur et l'honnêteté étaient des vertus inébranlables. Mal fagoté, bougon, ventripotent et légèrement rougeaud, Marlow pratiquait son métier à la manière d'un sacerdoce. Admirateur de l'époque victorienne, fasciné par Elisabeth II, le superintendant n'avait d'autre morale que celle du fondateur de Scotland Yard, Sir Robert Peel : protéger la vie et la propriété, préserver la tranquillité publique et lutter contre le crime.
La célébrité, l'influence et la richesse de l'assassin n'impressionnaient pas Marlow. Qu'il fut homme de peu ou grand seigneur, un coupable restait un coupable.
Avec l'avènement de la police scientifique, et surtout de l'arme quasiment infaillible que constituait l'identification de l'ADN, peu de criminels passeraient à travers les mailles du filet. Et Scotland Yard avait la chance de disposer des services de deux policiers d'exception, Jamison Broderick et Robert Tabinder, à la pointe du progrès.
Sur une scène de crime, ces deux amis de longue date étaient de redoutables fouineurs auxquels rien n'échappait ; la plupart des assassins ignoraient que le moindre indice les trahissait et, à l'évidence, c'était le cas de Damien Jitrow qui s'était cru à l'abri des soupçons.
- Ne serait-il pas temps d'avouer ? suggéra Scott Marlow.
- Je vous le confirme : je suis innocent.
- Acceptez-vous cependant de participer à une reconstitution ?
L'avocat de l'industriel, un maigrelet à la moustache agressive, agrippa le poignet de son client.
Présentation de l'éditeur :
Le sphinx, un pistolet utilisé lors d'un hypothétique crime passionnel. Le sphinx, manié par le présumé coupable lors de la reconstitution du drame, alors que l'accusé, un richissime industriel, ne cesse de proclamer son innocence, qu'il finira bien par prouver. Et cette reconstitution se termine par... un meurtre ! Jamais Scotland Yard n'a été confronté à une telle situation, et à deux crimes parfaits, puisque le meurtrier, innocent du premier, a forcément été manipulé pour commettre le second et ne peut donc être considéré comme responsable. Au bord du gouffre, le superintendant Marlow voit sa carrière brisée.
À moins que Higgins, au nom de l'amitié, ne parvienne à élucider l'énigme.
Mondialement connu pour ses romans sur l'Égypte ancienne, Christian Jacq nous invite à découvrir les passionnantes investigations d'un inspecteur de Scotland Yard hors du commun.
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