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Ghatak, Ritwik Des films du Bengale ISBN 13 : 9782952930284

Des films du Bengale - Couverture rigide

 
9782952930284: Des films du Bengale
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Présentation de l'éditeur :
«Nous sommes nés dans une époque de dupes. Les jours de notre enfance et de notre adolescence ont vu le plein épanouissement du Bengale : Tagore, avec son génie écrasant, au faîte de sa carrière littéraire ; la vigueur renouvelée de la littérature bengalie dans les oeuvres des jeunes écrivains du groupe Kallol ; l'élan national largement relayé dans les écoles, dans les collèges et dans la jeunesse bengalie ; les villages du Bengale débordant de l'espoir d'une vie nouvelle, avec leurs récits, leurs chants et leurs fêtes populaires. Mais, à ce moment-là, la guerre et la famine sont arrivées. La Ligue musulmane et le parti du Congrès ont conduit le pays à sa ruine en le coupant en deux et en acceptant une indépendance dévastatrice. Les émeutes villageoises ont submergé le pays. Les eaux du Gange et de la Padma sont devenues rouges du sang des frères. Telles ont été nos expériences. Nos rêves évanouis. Nous avons chancelé, nous sommes tombés, nous accrochant désespérément à un Bengale misérable et appauvri. Quel Bengale est-ce, où la pauvreté et l'immoralité sont nos compagnes permanentes, où règnent trafiquants du marché noir et politiciens malhonnêtes, où la peur terrible et le chagrin sont l'inévitable destinée de chacun ? Dans les films que j'ai réalisés ces dernières années, je n'ai pas été capable de me départir de ce thème. Il m'a semblé qu'il était urgent de montrer au peuple bengali ce visage misérable, appauvri du Bengale divisé, de lui faire prendre conscience de sa propre existence, de son passé et de son futur.»

Ritwik Ghatak

Ritwik Ghatak (1925-1976) est, avec Satyajit Ray et Mrinal Sen, l'un des trois grands cinéastes indiens (bengalis) du XXe siècle. Il est également considéré comme une figure majeure de l'histoire du cinéma, un inventeur de formes, un poète dans l'Histoire. Ce livre est le premier qui lui soit consacré en langue française.

En 1947, Ghatak quitte le Bengale oriental, où il est né et où il a grandi, pour Calcutta. Il fait partie de ces dix millions de réfugiés (Bengale et Penjab confondus), pour qui l'indépendance de l'Inde signifia violence, misère et exil. Son oeuvre cinématographique est à raison et à tort associée à cet épisode tragique de l'histoire de l'Inde, la partition du Bengale. Il meurt trente ans plus tard, en 1976, à cinquante ans, ravagé par l'alcool et la maladie, vaincu par trente ans de lutte contre l'establishment postcolonial, contre la décadence et la corruption politique et intellectuelle de la middle class dont il est issu, et contre un monde qui dénie le génie de son peuple.

L'essentiel de son oeuvre tient en huit films. Nagarik (1953) est encore empreint de la théâtralité militante de l'Indian People's Théâtre Association (organe du Parti communiste indien), dont il est un membre actif à l'époque. Ajantrik (1957), son deuxième film, est un chef-d'oeuvre burlesque ou «réaliste fantastique», et une fable sur la modernité. Le Fugitif (1959) est le récit de la fugue d'un enfant et de son expérience de Calcutta dans les années qui suivirent l'Indépendance. Puis vient la «trilogie de la Partition» (L'Étoile cachée, 1960, Komalgandhar, 1961, et Subarnarekha, 1962), dans laquelle il invente une forme de mélodrame critique qui vise à produire des chocs affectifs, le retour d'images rendues inaccessibles par la coupure de l'exil. En 1972 il tourne au Bengale oriental (devenu le Bangladesh), sur les lieux de son enfance, Une rivière nommée Titas, une épopée brechtienne qui met en scène l'extinction d'une communauté de pêcheurs dans les années 1930. Son dernier film, Raison, discussions et un conte (1974), est un essai sur la condition du Bengale contemporain, dans lequel il joue son propre rôle, celui d'un intellectuel marxiste à la dérive et vaincu par l'Histoire.
Extrait :
«Que le temps ne puisse revenir en arrière, c'est là son grief. Le "fait accompli" est le roc qu'il ne peut déplacer. Alors il roule des blocs de dépit et de colère et se venge de tout ce qui ne ressent pas comme lui dépit et colère.»

Friedrich Nietzsche, «De la rédemption»,
Ainsi parlait Zarathoustra, trad. Geneviève Bianquis

Dans Ajantrik (1957), l'un des plus beaux films de Ritwik Ghatak, Bimal, chauffeur de taxi, charge sur ses épaules des rochers puis les décharge dans le coffre de Jagaddal, sa vieille Chevrolet 1920, le seul être qu'il aime au monde.
Ils sont sur une route en lacets, dans les collines boisées du Bihar. Jagaddal a calé. Le visage de Bimal égaré par la colère s'encadre dans le pare-brise.
Il s'adresse à elle (la Chevrolet peut à peine répondre; elle émet des sons d'intestin pathétiques) :

- Je ne pourrais pas triompher de toi, même après t'avoir tout donné ? Je vais venir à bout de toi !
-...
- Je t'ai choyée... Maintenant ça suffit !
-...
- Aujourd'hui c'est la fin. Tu vas continuer oui ou non ?
Voilà la charge qu'il te faut... Tu ne mérites même pas mon indulgence.
Bouge ou je te frappe !

Jagaddal ne réagit pas. Elle descend la route à reculons, en roue libre, et s'arrête définitivement. Bimal sanglote de rage.

Ajantrik est le deuxième film de Ghatak, présenté au Festival de Venise en 1958, remarqué par Georges Sadoul par un entrefilet dans Les Lettres françaises. La fameuse «trilogie de la Partition» (L'Étoile cachée, 1960, Komalgandhar, 1961, Subarnarekha, 1962) et les films suivants ne firent que confirmer le «grief» majeur de Ghatak, le moteur de son imagination et le modèle de la structure formelle de ses films : «Que le temps ne puisse revenir en arrière.»

En 1969, il écrit : «Je suis un enfant du Bengale oriental. Très peu de gens aiment mon cinéma. Certains disent : Ritwik Ghatak touche souvent au présent immédiat, parfois même au futur. Mais il n'a pas de passé, pas de tradition. Ces paroles me hantent. Une oeuvre qui est privée de passé et de fondement, une oeuvre qui n'est "rien [que] de l'air", n'est pas une oeuvre. Seulement, qui me rendra mon passé ?»

En 1947, Ghatak quitte le Bengale oriental, où il est né et où il a grandi, pour Calcutta. Il fait partie de ces dix millions de réfugiés (Bengale et Penjab confondus) pour qui l'indépendance de l'Inde signifia violence, misère et exil. Son oeuvre est à raison et à tort associée à cet épisode tragique de l'histoire de l'Inde, la partition du Bengale. Il meurt en 1976, à cinquante ans, ravagé par l'alcool et la maladie, vaincu par trente années de lutte contre l'establishment postcolonial, contre la décadence et la corruption politique et intellectuelle de la middle class dont il est issu, contre un deuil impossible ; et, comme Pier Paolo Pasolini, contre un monde qui dénie le génie de son peuple. Il n'est retourné qu'une fois au pays de son enfance (entre-temps devenu le Pakistan oriental puis le Bangladesh), en 1972, pour y tourner Une rivière nommée Titas. Il n'y a «rien retrouvé».

Les Occidentaux ignorent à peu près tout (à part l'action de Gandhi) de l'Inde à l'époque à laquelle il a vécu (1925-1976) : exacerbation des nationalismes et des communautarismes, dévastations humaines (la famine de 1943, environ trois millions de morts), exils massifs, révoltes de la faim, révolutions ouvrières et paysannes, répression et censure, guerre civile au Bangladesh, proclamation de l'état d'urgence. Ces violences ont donné à Calcutta l'image fascinante qu'on lui connaît, celle d'une ville qui surmonte au jour le jour, physiquement et métaphysiquement, la réalité de la déchéance et de la mort. Ghatak a considéré comme un «devoir sacré» de réagir aux souffrances infligées à son peuple. Le message qu'il lui adresse est celui du danger de l'enfouissement de son passé, de son histoire, de sa grande tradition poétique et musicale, de ses cultures locales, sous la masse amorphe et aliénante de l'oubli; du risque de l'assèchement de la vie et de la pensée, et donc de l'art. Une image revient régulièrement dans ses films : celle d'un homme âgé, apathique, le regard vide, contre-image de la Bharat Mata, l'Inde indépendante triomphante en déesse-mère, une main brandissant un drapeau, l'autre posée sur un lion.

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  • ÉditeurL'Arachnéen
  • Date d'édition2011
  • ISBN 10 2952930287
  • ISBN 13 9782952930284
  • ReliureRelié
  • Numéro d'édition1
  • Nombre de pages412

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