Présentation de l'éditeur :
Quentin Tarantino est devenu un symbole immédiatement reconnaissable de la culture de masse contemporaine : le nouveau wonder boy de l'industrie de l'entertainment, cinéaste caractéristique entre tous, plébiscité par le grand public, mais aussi par l'élite, tant son aptitude est grande à concilier l'art et le record absolu des recettes. Cette j passionnante monographie retrace la carrière de cet artiste polymorphe - à la fois m acteur, scénariste, producteur, et même distributeur - de ses débuts difficiles, à son extraordinaire affirmation internationale, grâce à des films tels que Réservoir Dogs et surtout Pulp Fiction. Chaque film, y compris le tout dernier Kill Bill 1 et 2, est dûment analysé et illustré de photos à l'apport essentiel. Une filmographie détaillée et une bibliographie sans faille font également valoir la "nouveauté" absolue que représente l'art de Tarantino dans le panorama cinématographique international.
Alberto Morsiani est directeur artistique de l'Association Circuito Cinéma de Modène, pour laquelle il organise des séminaires et des manifestations culturelles. Il est également directeur de salles de cinéma publiques et privées et critique cinématographique au quotidien «Nuova Cazzetta di Modena», et collabore à des organismes et des revues cinématographiques, parmi lesquelles «Cineforum». Il a écrit de nombreux essais, en particulier sur le cinéma américain. Il a publié plusieurs ouvrages parmi lesquels Anthony Mann (Florence, 1986), Joseph L. Mankiewicz (Florence, 1990). Il travaille actuellement à une monographie consacrée à Gus Van Sant.
Extrait :
QT, pour une mythographie du quotidien
Techniquement, Quentin Tarantino appartient incontestablement à la génération dite "X", dont il partage l'âge et ta familiarité avec la culture de masse actuelle, mais en réalité, son regard d'artiste se porte beaucoup plus loin dans le temps, embrassant la période qui va des années quarante aux années soixante-dix, le cinéma, la musique et les histoires pulp de papa et même de grand-papa. Le profil d'un véritable post-moderne s'en dégage, un croisement intéressant d'ancien et de nouveau, un cinéaste d'un millésime exceptionnel, avec un faible pour les courts-circuits temporels, qui s'immerge dans l'ère contemporaine mais réutilise la vieille, l'éternelle panoplie et lui rend hommage tout en cherchant à lui redonner du lustre et à lui conférer une nouvelle essence. C'est un metteur en scène novateur mais aussi quelqu'un qui fait l'éloge du passé et dont l'ambition profonde est de se réconcilier avec la tradition. Au même titre que des artistes du pop'art américain tels que Jim Dine, Claes Oldenburg ou Robert Raushenberg, Tarantino essaie d'élever à la dignité artistique les objets quelconques de la vie quotidienne et les icônes de la consommation de masse. La serveuse, sosie de Marilyn Monroe, qui figure dans une des scènes de Pulp Fiction [Id. 1994], rappelle de manière irrésistible la Marilyn revue et corrigée par Andy Warhol dans ses célèbres toiles. De même, le répertoire fétichiste d'aliments hyperréalistes qui apparaît dans les sculptures d'Oldenburg s'apparente à l'obsession tarantinienne des plats de junk food, le hamburger d'un quart de livre ou le pancake servi au petit-déjeuner avec du sirop d'érable.
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