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Extrait :
L'enfant sous le canapé
Une heureuse coïncidence veut que Vercors naisse le jour même où l'on célèbre le centenaire de Victor Hugo, le 26 février 1902. Pour le plus grand bonheur d'un père comblé d'une telle fortune et qui souhaite aussitôt donner à son fils les prénoms de Victor et d'Hugo, emblèmes d'un pays qu'il a adopté avec ferveur une vingtaine d'années auparavant. Un père nommé Lajos Bruller, né à Budapest le 28 février 1864, dont l'enthousiasme est immédiatement tempéré par sa femme Ernestine Bourbon : elle préfère opter pour le prénom de son père Jean Bourbon. L'enfant s'appellera donc tout simplement Jean Bruller.
De nos jours son véritable nom s'est effacé au profit du pseudonyme «Vercors», choisi sous l'Occupation pour signer l'édition clandestine de sa célèbre nouvelle Le Silence de la mer.
Le mot «Vercors» évoque la puissance altière du massif alpin et symbolise l'esprit de résistance. Il est vrai que ce nom sonne un peu comme «Victor» et semble, après coup, donner raison à ce père qui voulait rendre hommage à Victor Hugo, porte drapeau des idéaux républicains.
Lajos Bruller, à l'aube de la Troisième République, connaît une épopée que son fils ne découvrira que bien des années après. Originaire d'Alsace, une partie de sa famille émigré au XVIIIe siècle vers les rives du Danube, suite à la conversion au catholicisme de l'un des ses membres rejetant son ascendance juive. La famille Bruller fait souche en Hongrie où l'usage de la langue française se transmet de père en fils. Alors qu'il n'a encore que quinze ans, le jeune Lajos, appelé depuis Louis, décide en 1879 de quitter Budapest et de traverser l'Europe à pied pour rejoindre Paris.
Pour quelles raisons cet adolescent accomplit-il un tel périple ?
Son père, Adolphe, armateur sur le Danube, était mort jeune laissant neuf orphelins sans fortune. La nécessité a peut-être été la première cause de ce départ : il fallait soulager la famille. La seconde explication réside sans doute dans l'aversion qu'il éprouvait pour un royaume hongrois encore largement féodal, antisémite, laissant peu d'espoir à la jeunesse. A cela il opposait le prestige de la France, pays des Lumières, et son engouement pour une littérature qu'il appréciait. Enfin certains modèles romanesques pouvaient l'avoir inspiré, tel Gilbert dans Jean Balsamo d'Alexandre Dumas, lui aussi parti à pied pour Paris. La capitale demeure pour le jeune Hongrois un lieu mythique où flotte l'ombre de La Mendiante du pont des Arts imaginée par le poète allemand Wilhelm Hauff. Son baluchon sur le dos, il se laisse ainsi guider par son étoile pour parvenir sur le pont des Arts à Paris, presque sûr d'y serrer une main amicale, ce qui se produit en effet quand il reconnaît, dans la perspective du Louvre, un Hongrois ami de son père qui lui trouve très vite du travail.
Présentation de l'éditeur :
Une heureuse coïncidence veut que Vercors naisse le jour même où l'on célèbre le centenaire de Victor Hugo, le 26 février 1902. Pour le plus grand bonheur d'un père comblé d'une telle fortune et qui souhaite aussitôt donner à son fils les prénoms de Victor et d'Hugo, emblèmes d'un pays qu'il a adopté avec ferveur une vingtaine d'années auparavant. Un père nommé Lajos Bruller, né à Budapest le 28 février 1864, dont l'enthousiasme est immédiatement tempéré par sa femme Ernestine Bourbon : elle préfère opter pour le prénom de son père Jean Bourbon. L'enfant s'appellera donc tout simplement Jean Bruller.
De nos jours son véritable nom s'est effacé au profit du pseudonyme «Vercors», choisi sous l'Occupation pour signer l'édition clandestine de sa célèbre nouvelle Le Silence de la mer.
Le mot «Vercors» évoque la puissance altière du massif alpin et symbolise l'esprit de résistance. Il est vrai que ce nom sonne un peu comme «Victor» et semble, après coup, donner raison à ce père qui voulait rendre hommage à Victor Hugo, porte drapeau des idéaux républicains.
Lajos Bruller, à l'aube de la Troisième République, connaît une épopée que son fils ne découvrira que bien des années après. Originaire d'Alsace, une partie de sa famille émigré au XVIIIe siècle vers les rives du Danube, suite à la conversion au catholicisme de l'un des ses membres rejetant son ascendance juive. La famille Bruller fait souche en Hongrie où l'usage de la langue française se transmet de père en fils. Alors qu'il n'a encore que quinze ans, le jeune Lajos, appelé depuis Louis, décide en 1879 de quitter Budapest et de traverser l'Europe à pied pour rejoindre Paris.
Pour quelles raisons cet adolescent accomplit-il un tel périple ?
Son père, Adolphe, armateur sur le Danube, était mort jeune laissant neuf orphelins sans fortune. La nécessité a peut-être été la première cause de ce départ : il fallait soulager la famille. La seconde explication réside sans doute dans l'aversion qu'il éprouvait pour un royaume hongrois encore largement féodal, antisémite, laissant peu d'espoir à la jeunesse. A cela il opposait le prestige de la France, pays des Lumières, et son engouement pour une littérature qu'il appréciait. Enfin certains modèles romanesques pouvaient l'avoir inspiré, tel Gilbert dans Jean Balsamo d'Alexandre Dumas, lui aussi parti à pied pour Paris. La capitale demeure pour le jeune Hongrois un lieu mythique où flotte l'ombre de La Mendiante du pont des Arts imaginée par le poète allemand Wilhelm Hauff. Son baluchon sur le dos, il se laisse ainsi guider par son étoile pour parvenir sur le pont des Arts à Paris, presque sûr d'y serrer une main amicale, ce qui se produit en effet quand il reconnaît, dans la perspective du Louvre, un Hongrois ami de son père qui lui trouve très vite du travail.
Rien n'est encore en mesure de me détacher de l'aventure humaine.
Alain Riffaud est enseignant-chercheur à l'université du Maine. Il a édité plusieurs textes de Vercors et publié une anthologie de l'écrivain ; il est à l'origine du fonds Vercors déposé à la bibliothèque Doucet à Paris. Par ailleurs, il est spécialiste de l'édition théâtrale au XVIIe siècle.
Vercors, l'homme du silence
Tout le monde connaît le nom de l'écrivain Vercors, auteur de la célèbre nouvelle Le Silence de la mer, publiée clandestinement en février 1942 sous l'Occupation allemande. Ce nom est aussi associé à la création des Éditions de Minuit et à la résistance intellectuelle française face à l'oppression nazie. Derrière le pseudonyme mythique se cachait un dessinateur humoriste nommé Jean Bruller, qui avait commencé sa carrière en 1921. Cette biographie invite à mieux connaître l'artiste d'avant guerre, auteur de nombreux albums dessinés, qui se métamorphose en écrivain engagé dans la Résistance, puis après la Seconde Guerre mondiale dans la recherche d'un nouvel humanisme. Le lecteur découvrira le parcours de cet homme dont l'oeuvre est beaucoup plus riche et variée qu'on ne le soupçonne : nouvelles et romans, théâtre et essais, traductions et adaptations. Son travail d'écrivain est toujours animé par la volonté de définir l'homme comme un rebelle affranchi de la nature, solidaire de ses frères humains, toujours tendu par l'exigence morale et la quête intellectuelle.
Dans une Europe à nouveau à la dérive, le message de Vercors redonne sens au refus, au courage, à l'engagement.
Alain Riffaud est enseignant-chercheur à l'université du Maine. Il a édité plusieurs textes de Vercors et publié une anthologie de l'écrivain ; il est à l'origine du fonds Vercors déposé à la bibliothèque Doucet à Paris. Par ailleurs, il est spécialiste de l'édition théâtrale au XVIIe siècle.
Vercors, l'homme du silence
Tout le monde connaît le nom de l'écrivain Vercors, auteur de la célèbre nouvelle Le Silence de la mer, publiée clandestinement en février 1942 sous l'Occupation allemande. Ce nom est aussi associé à la création des Éditions de Minuit et à la résistance intellectuelle française face à l'oppression nazie. Derrière le pseudonyme mythique se cachait un dessinateur humoriste nommé Jean Bruller, qui avait commencé sa carrière en 1921. Cette biographie invite à mieux connaître l'artiste d'avant guerre, auteur de nombreux albums dessinés, qui se métamorphose en écrivain engagé dans la Résistance, puis après la Seconde Guerre mondiale dans la recherche d'un nouvel humanisme. Le lecteur découvrira le parcours de cet homme dont l'oeuvre est beaucoup plus riche et variée qu'on ne le soupçonne : nouvelles et romans, théâtre et essais, traductions et adaptations. Son travail d'écrivain est toujours animé par la volonté de définir l'homme comme un rebelle affranchi de la nature, solidaire de ses frères humains, toujours tendu par l'exigence morale et la quête intellectuelle.
Dans une Europe à nouveau à la dérive, le message de Vercors redonne sens au refus, au courage, à l'engagement.
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- ÉditeurPortaparole
- Date d'édition2014
- ISBN 10 8897539351
- ISBN 13 9788897539353
- ReliureBroché
- Nombre de pages250
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Vercors, l?homme du silence
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PORTAPAROLE
(2014)
ISBN 10 : 8897539351
ISBN 13 : 9788897539353
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Description du livre Etat : new. N° de réf. du vendeur BB6YB8EMWU
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