Résumé du roman Sous les ordres du caporal Bertrand, une escouade vit la vie quotidienne des combattants de la Première Guerre mondiale, dans la terre des tranchées d’Artois, depuis les derniers mois de 1914 jusqu’en décembre 1915. Barque, Cocon, Tirette, Volpatte, Marthereau, Lamuse, Tirloir, Eudore: tous connaissent l’horreur des bombardements d’artillerie, des attaques à la baïonnette, de la présence obsédante de la mort. Leurs rêves, leurs frustrations, leur angoisse, mais aussi leur camaraderie et leur solidarité tissent l’interminable temps de la guerre, scandé par les morts, les saisons, où dominent la pluie et la boue. Crasse, obus, marches nocturnes, attentes, frénésie furieuse des assauts: une humanité sacrifiée, déchue, martyre est jetée dans «un effroyable néant de gloire». Malgré quelques scènes particulièrement marquantes, comme les deux messes célébrées simultanément dans les deux camps, l’art du romancier consiste à maintenir le ton de la chronique, relevée par les conversations des soldats et tel ou tel épisode qui se grave dans la mémoire du lecteur, comme celui des bottes que l’on enlève aux cadavres. Seule la foi «brutalement simple» dans «l’entente des démocraties, l’entente des immensités, la levée du peuple du monde» laisse une pauvre lueur d’espoir, telle l’ultime «ligne de lumière» qui «apporte la preuve que le soleil existe». Le roman se clôt alors en reprenant le message du chapitre 1, «la Vision»: «Les trente millions d’esclaves jetés les uns sur les autres par le crime et l’erreur, dans la guerre de la boue, lèvent leurs faces humaines où germe enfin une volonté.»
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