Présentation de l'éditeur :
“ Sans les lettres de Cicéron, nous ne connaîtrions pas Brutus. Comme on n’a jamais parlé de lui de sang-froid, et que les partis politiques se sont habitués à placer sous son nom leurs haines ou leurs espérances, les traits véritables de sa physionomie se sont effacés de bonne heure. Au milieu des débats passionnés que son nom seul soulève, tandis que les uns, comme Lucain, le mettent presque dans le ciel, et que les autres, comme Dante, le placent résolument dans l’enfer, il n’a pas tardé à devenir une sorte de personnage légendaire. La lecture de Cicéron nous ramène à la réalité. Grâce à lui, cette figure saisissante, mais confuse, que l’admiration ou la terreur avait grandie outre mesure, se précise et prend des proportions humaines. Si elle perd de sa grandeur à être vue de si près, au moins y gagne-t-elle de devenir vraie et vivante. La liaison de Cicéron et de Brutus dura dix ans. Le recueil des lettres qu’ils s’écrivirent dans cet intervalle devait être volumineux, puisqu’un grammairien en cite le neuvième livre. Elles sont toutes perdues, à l’exception de vingt-cinq, qui ont été écrites après la mort de César. Malgré la perte des autres, Brutus tient encore une si grande place dans les ouvrages qui nous restent de Cicéron, surtout dans sa correspondance, qu’on y trouve tous les éléments nécessaires pour le bien connaître. Je vais les réunir, et refaire non pas le récit de la vie entière de Brutus, ce qui m’obligerait à insister sur des événements trop connus, mais seulement l’histoire de ses relations avec Cicéron...”
Biographie de l'auteur :
Marie Louis Antoine Gaston Boissier, né à Nîmes le 15 août 1823 et mort à Viroflay le 10 juin 1908, est un historien et philologue français.
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