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Jeune poète danois, Malte Laurids Brigge arpente le pavé parisien à la recherche de la réalité. Une réalité crue, qui sent "l'iodoforme, la graisse de pommes frites, la peur". Autour de lui, on meurt dans l'anonymat et le vacarme de la métropole, on se déchire au détour d'une ruelle sans même prêter attention à sa présence. Qu'elle est loin, la douce harmonie d'une enfance passée dans un château bordant la mer Baltique... Chaque visage déformé par la misère s'imprime de façon indélébile dans l'âme de Malte, qui veut tout voir, tout entendre et tout éprouver. Cette terrifiante expérience rend criante une vérité que son éducation avait cherché à occulter : la mort est une chose que chaque être porte en lui. Malte écrit pour conjurer ses angoisses, sans jamais tenter de se détourner de la violence du monde car l'épreuve de l'art ne peut se satisfaire de faux-semblants. Double fantomatique de Rilke, le personnage des Les Cahiers symbolise la difficulté d'écrire et l'aspect potentiellement destructeur d'une telle entreprise. Le poète se doit de recevoir le monde, en a-t-il pour autant la force ? Comme le dira plus tard René Char ;: "La lucidité est la blessure la plus proche du soleil." --Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot
Quatrième de couverture :
«C'est ridicule. Me voilà dans ma petite chambre, moi, Brigge, âgé de vingt-huit ans, que personne ne connaît. Je suis assis ici et je ne suis rien. Et pourtant, ce rien se met à réfléchir ; il réfléchit dans son cinquième étage, par un maussade après-midi parisien, et voici ce qu'il pense : Est-il possible, pense-t-il, qu'on ait encore rien vu, rien su, rien dit qui soit réel et important ? Est-il possible qu'on ait eu des millénaires pour regarder, pour réfléchir, pour enregistrer et qu'on ait laissé passer ces millénaires comme une récréation dans une école, pendant laquelle on mange sa tartine et une pomme ?Oui, c'est possible.»
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