Quatrième de couverture :
D'abord trois hommes sont " embarqués ". Ils ne se connaissent pas. Face à face dans le train de Petersbourg, Rogojine le noiraud et le blond Mychkine, prince à la race abolie, forment un contraste parfait ; bientôt ils s'appelleront " frères " et le seront. Dans la mort. Ou plutôt : auprès de la morte, ayant accompli leur destin, cousu au nom, puis au visage bouleversant de Nastassia Filippovna. Le coryphée est là aussi, sous l'aspect du fonctionnaire Lebedev (...). L'Idiot est une tragédie biblique, un drame coupé d'apologues, commenté par toutes les voix de l'humain concert... Traduire L'Idiot, c'est vivre, pendant un an, dans une tension incessante, avec une respiration particulière : jamais à pleins poumons, toujours à reprendre son souffle, toujours en haletant, à tenir cet élan indescriptible qui fait de presque chaque mouvement de la pensée, de chaque paragraphe, voire de chaque phrase une longue montée, une explosion et une descente brusque (...). Jamais encore auparavant l'image physique d'un auteur écrivant son roman ne m'avait autant suivi. Tous les matins, me mettant au travail avec une sorte de bonheur terrorisé, je le voyais paraître devant moi, et je me demandais : " Mais comment donc un homme peut-il écrire cela ? "
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C'est à partir de L'Idiot que Dostoïevski cherche les contours d'un personnage qu'il nomme le "Christ russe", incarné par l'Aliocha des Frères Karamazov, le Makar de L'Adolescent, il ne prendra sa véritable mesure que sous les traits du prince Muichkine. "Un homme complètement beau...", doté d'une extrême candeur qui le fait passer aux yeux de ses semblables pour un simple d'esprit. Mais plutôt qu'un imbécile, il est l'image de l'innocence qui prodigue le bien. Arrivé de Suisse, autant dire de nulle part, sans parents - il est issu de rien - le prince Muichkine prend place au centre d'un tourbillon de vanité, de passion, de violence et d'orgueil qui se joue sous ses yeux ébahis et dont il sera malgré lui à la fois le sujet et l'acteur. À l'ombre de ses accès de fureur, le Prince perçoit des êtres à l'âme tourmentée en proie à de multiples souffrances dissimulant néanmoins les plus grandes vertus. Ainsi incarnera-t-il le double positif de ces esprits perdus, qui dès lors lui demanderont tout : Nastasie de la sauver, Aglaé de l'aimer, Rogojine d'être son frère... Lui, animé de compassion et de pitié, mais peu enclin à l'amour, finalement impuissant, cristallisera peu à peu leur haine en retour. --Lenaïc Gravis et Jocelyn Blériot
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