Quatrième de couverture :
«Peut-être le temps est-il très proche où l'on s'avisera que la pierre angulaire des édifices sublimes et inconditionnés que les philosophes dogmatiques se sont plu à élever n'était au fond que superstition populaire venue d'un temps immémorial (comme la supersitition de l'âme qui, devenue superstition du sujet et du moi, ne cesse aujourd'hui encore d'engendrer des méfaits), quelconque jeu de mots peut-être, suggestion aberrante de la grammaire, ou encore généralisation téméraire de quelques faits limités, très personnels, d'un caractère très humain, trop humain. Il semble que pour se graver, avec leurs exigences éternelles dans le cœur de l'humanité, toutes les grandes choses doivent d'abord errer à travers le monde sous la forme de masques monstrueux et effrayants ; l'un de ces masques fut la philosophie dogmatique, par exemple, l'invention platonicienne de l'esprit pur et du Bien en soi. Mais à présent qu'on en est venu à bout, que l'Europe respire et sort de ce cauchemar et qu'il lui est permis de jouir au moins... d'un sommeil plus sain, nous, dont la tâche même est de veiller, avons hérité toute l'énergie qu'a grandement disciplinée le combat contre cette erreur.»Friedrich Nietzsche.
Présentation de l'éditeur :
Le livre paraît après Ainsi parla Zarathoustra et avant la Généalogie de la morale, « qui complète et éclaire » Par-delà le bien et le mal. Il comporte une préface, neuf parties et un postlude, Du haut des monts, qui est un poème. Les neuf parties sont composées de 296 aphorismes, une forme que Nietzsche privilégie habituellement. Le titre se place dans une perspective immoraliste de la morale et des préjugés moraux. Il s'agit de dépasser « la croyance aux oppositions des valeurs » (aphorisme 2) qui, selon lui, n'est qu'un préjugé de métaphysicien.
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