Extrait :
Chant I
L'assemblée des dieux
Le poète s'adresse à la Muse, la priant de chanter l'histoire de l'homme aux mille ruses.
À nous aussi, fille de Zeus, conte ses aventures, commence où tu voudras.
Tandis que Poséidon est parti à l'autre bout du monde recevoir une hécatombe de taureaux et de béliers chez les Éthiopiens, ceux du bout du monde, les autres dieux sont rassemblés dans le palais de Zeus l'Olympien. [...] Alors, Athéna, la déesse à l'oeil étincelant, leur dit : - Quand je pense à Ulysse, mon coeur se fend ! Ce malheureux souffre depuis si longtemps loin des siens dans une île isolée, un nombril de la mer, [...] où une déesse, la fille du féroce Atlas [...] le retient prisonnier et l'ensorcelle avec des propos tendres et enjôleurs pour lui faire oublier Ithaque ; mais Ulysse n'a qu'un désir et il en meurt : revoir son sol natal. Maître de l'Olympe, ton coeur est-il donc insensible ? N'est-ce plus le même Ulysse à qui tu accordais ton aide autrefois lorsqu'il t'offrait des sacrifices dans la plaine de Troie près des bateaux des Achéens ? Pourquoi tant de rancune, ô Zeus ?
Et Zeus, celui qui sait rassembler les nuages, réplique :
- Ma fille, quels mots sortent de ta bouche ? Comment pourrais-je oublier le divin Ulysse qui surpasse tous les mortels par son intelligence et qui offre le plus de sacrifices aux dieux ? Mais Poséidon, l'Ébranleur du sol, est toujours en colère parce qu'Ulysse a crevé l'oeil de son fils, Polyphème le Cyclope, né de la nymphe Thoosa que Poséidon a possédée en ses grottes profondes. C'est lui qui le fait errer loin de sa patrie. Mais voyons, réfléchissons tous au moyen de le ramener chez lui ! Poséidon finira par s'apaiser, il ne peut à lui seul lutter contre la volonté de tous les dieux.
Présentation de l'éditeur :
Ne vous dites pas : il est grand. Non, ne vous dites pas cela. Ne vous dites rien. Prenez le texte. Ne vous dites pas : c'est Homère. C'est le plus grand. C'est le plus vieux. C'est le patron. C'est le père. Il est le maître de tout (...) Prenez le texte. Et qu'il n'y ait rien entre vous et le texte. Surtout qu'il n'y ait pas de mémoire (...) Prenez le texte. Lisez-le (...) sans aucune interférence, sans aucun apprêt, sans aucune cérémonie, sans aucune intercalation, car la voilà bien, la véritable interpolation. Comme si chacun de ces chants, chacune de ces rhapsodies était de quinzaine en quinzaine, de semaine en semaine, un cahier que vous viendriez de faire paraître. Comme si ce fût la dernière nouveauté.
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.