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Extrait :
Sur fond d immensité étoilée passe une tortue portant quatre éléphants sur sa carapace. Tortue comme éléphants sont plus grands qu'on ne l'imagine, mais au milieu des étoiles la différence entre immense et minuscule est relativement dérisoire.
Cette tortue et ces éléphants sont pourtant, selon les normes des tortues et des éléphants, franchement grands. Ils soutiennent le Disque-monde et ses vastes continents, formations nuageuses et océans.
L'homme ne vit pas plus sur le Disque qu'il ne vit, dans des secteurs du multivers moins élaborés, sur des boules. Oh, il se peut que son enveloppe charnelle prenne le thé sur des planètes, mais il vit en réalité dans des mondes à part qui orbitent idéalement autour du noyau de son cerveau.
Quand les dieux se réunissent, ils se racontent l'histoire d'une certaine planète dont les habitants ont regardé d'un oeil vaguement intéressé de gigantesques blocs de glace éventreurs de continents percuter un autre monde, le voisin d'à côté aux normes astronomiques, mais n'ont rien fait parce que ces choses-là n'arrivent que dans le cosmos. Une espèce véritablement intelligente aurait au moins trouvé auprès de qui se plaindre. N'importe comment, personne ne croit sérieusement à cette histoire parce qu'une espèce aussi stupide n'aurait jamais même découvert le sloude.
Mais il existe toutes sortes d'autres croyances. Par exemple, certains peuples ont une légende selon laquelle tout l'univers est contenu dans un sac de cuir que transporte un vieillard.
Ils ont aussi raison.
D'aucuns d'objecter : Minute, s'il transporte tout l'univers dans un sac, il s'ensuit qu'il se transporte lui-même dans le sac, ainsi que le sac, parce que l'univers contient tout. Lui y compris. Et le sac, évidemment. Qui le contient déjà avec le sac. Si on veut aller par là.
Et les premiers de répliquer : Et alors ?
Tous les mythes tribaux sont dans le vrai, pour une valeur donnée du «vrai».
On mesure la toute-puissance d'une divinité quand aucun passereau ne tombe au sol à son insu. Mais un seul dieu prend des notes et procède à quelques ajustements afin que l'oiseau tombe la fois suivante plus vite et plus loin.
On peut deviner pourquoi.
On pourrait deviner pourquoi l'humanité vit sur terre, même si la chose est plus compliquée et passe à la trappe la question : «Où devrait-on vivre, alors ?» Ce serait affreux d'imaginer une divinité impatiente qui écarterait les nuages et lancerait : «Merde, vous êtes encore tous là ? Je croyais que vous aviez découvert le sloude il y a dix mille ans ! J'ai dix trillions de tonnes de glace qui arrivent lundi, moi !»
On pourrait même deviner pourquoi l'ornithorynque.
Une neige drue, aqueuse, dégringolait sur les pelouses et les toits de l'Université de l'Invisible, la plus grande faculté de magie du Disque-monde.
C'était une neige collante qui donnait aux lieux l'aspect d'un bibelot coûteux quoique de mauvais goût et qui s'agglutinait autour des souliers de McAbre, le mastard en chef, tandis qu'il cheminait dans le froid de la nuit en furie.
Deux autres mastards quittèrent l'abri d'un pilier pour lui emboîter le pas en une marche solennelle vers les portes principales.
Biographie de l'auteur :
Cette tortue et ces éléphants sont pourtant, selon les normes des tortues et des éléphants, franchement grands. Ils soutiennent le Disque-monde et ses vastes continents, formations nuageuses et océans.
L'homme ne vit pas plus sur le Disque qu'il ne vit, dans des secteurs du multivers moins élaborés, sur des boules. Oh, il se peut que son enveloppe charnelle prenne le thé sur des planètes, mais il vit en réalité dans des mondes à part qui orbitent idéalement autour du noyau de son cerveau.
Quand les dieux se réunissent, ils se racontent l'histoire d'une certaine planète dont les habitants ont regardé d'un oeil vaguement intéressé de gigantesques blocs de glace éventreurs de continents percuter un autre monde, le voisin d'à côté aux normes astronomiques, mais n'ont rien fait parce que ces choses-là n'arrivent que dans le cosmos. Une espèce véritablement intelligente aurait au moins trouvé auprès de qui se plaindre. N'importe comment, personne ne croit sérieusement à cette histoire parce qu'une espèce aussi stupide n'aurait jamais même découvert le sloude.
Mais il existe toutes sortes d'autres croyances. Par exemple, certains peuples ont une légende selon laquelle tout l'univers est contenu dans un sac de cuir que transporte un vieillard.
Ils ont aussi raison.
D'aucuns d'objecter : Minute, s'il transporte tout l'univers dans un sac, il s'ensuit qu'il se transporte lui-même dans le sac, ainsi que le sac, parce que l'univers contient tout. Lui y compris. Et le sac, évidemment. Qui le contient déjà avec le sac. Si on veut aller par là.
Et les premiers de répliquer : Et alors ?
Tous les mythes tribaux sont dans le vrai, pour une valeur donnée du «vrai».
On mesure la toute-puissance d'une divinité quand aucun passereau ne tombe au sol à son insu. Mais un seul dieu prend des notes et procède à quelques ajustements afin que l'oiseau tombe la fois suivante plus vite et plus loin.
On peut deviner pourquoi.
On pourrait deviner pourquoi l'humanité vit sur terre, même si la chose est plus compliquée et passe à la trappe la question : «Où devrait-on vivre, alors ?» Ce serait affreux d'imaginer une divinité impatiente qui écarterait les nuages et lancerait : «Merde, vous êtes encore tous là ? Je croyais que vous aviez découvert le sloude il y a dix mille ans ! J'ai dix trillions de tonnes de glace qui arrivent lundi, moi !»
On pourrait même deviner pourquoi l'ornithorynque.
Une neige drue, aqueuse, dégringolait sur les pelouses et les toits de l'Université de l'Invisible, la plus grande faculté de magie du Disque-monde.
C'était une neige collante qui donnait aux lieux l'aspect d'un bibelot coûteux quoique de mauvais goût et qui s'agglutinait autour des souliers de McAbre, le mastard en chef, tandis qu'il cheminait dans le froid de la nuit en furie.
Deux autres mastards quittèrent l'abri d'un pilier pour lui emboîter le pas en une marche solennelle vers les portes principales.
Le plus grand humoriste anglais depuis P. G. Wodehouse est un auteur de fantasy : est-ce l'effet du hasard ? Terry Pratchett est né en 1948 dans le Buckinghamshire ; nous n'en savons pas davantage. Son hobby, prétendait-il, était la culture des plantes carnivores. Que dire encore de son programme politique ? Il s'était engagé sur un point crucial : augmenter le nombre des orangs-outans à la surface du globe, et les grands équilibres seraient restaurés. Sa vocation fut précoce : il publia sa première nouvelle en 1963 et son premier roman en 1971. D'emblée, il s'affirma comme un grand parodiste : La Face obscure du soleil (1976) tourne en dérision L'Univers connu de Larry Niven ; Strate-à-gemmes (1981) ridiculise une fois de plus la hard SF en partant de l'idée que la Terre est effectivement plate.
Mais le grand tournant est pris en 1983. Pratchett publie alors le premier roman de la série du Disque-Monde, brillant pastiche héroïcomique de Tolkien et de ses imitateurs. Traduites dans plus de 30 langues, Les Annales du Disque-Monde ont donné lieu à nombre de produits dérivés ainsi qu'à des adaptations télévisées. Terry Pratchett a également coécrit une série avec Stephen Baxter, composée de La Longue Terre (2013), La Longue Guerre (2014), La Longue Mars (2015), La Longue Utopie (2016) et Le Long Cosmos (2017), publiée aux Éditions de L'Atalante. Terry Pratchett est décédé en mars 2015.
Retrouvez le site consacré à l'auteur sur : www.terrypratchett.co.uk
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- ÉditeurPocket
- Date d'édition2011
- ISBN 10 2266212028
- ISBN 13 9782266212021
- ReliurePoche
- Nombre de pages416
- IllustrateurKirby Josh
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Le dernier continent (Livre 22) [FRENCH LANGUAGE - Soft Cover ]
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Pocket
(2011)
ISBN 10 : 2266212028
ISBN 13 : 9782266212021
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Description du livre Soft Cover. Etat : new. Kirby, Josh (illustrateur). N° de réf. du vendeur 9782266212021
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