Présentation de l'éditeur :
Asher Lev, juif orthodoxe de la communauté hassidique de Brooklyn, est devenu, contre toute attente, un peintre de renommée internationale. En France, où il habite depuis vingt ans, il vit partagé entre sa foi hassidique et la création artistique. À Brooklyn, son attitude est toujours considérée comme " incompréhensible " et " aberrante ". A la mort de l'un de ses oncles, il doit, avec sa femme et ses deux enfants, retourner dans sa famille. Ce retour au pays s'accompagne, chez Asher Lev, d'une étrange impression de perte de son libre arbitre. Des événements inattendus vont remettre en cause son choix et menacer de prolonger à l'infini son séjour en lui imposant de trancher entre le sacré et le profane. Cette décision sera lourde de conséquences, non seulement sur un plan personnel, mais également pour la communauté ladovérienne, l'intégrité de sa famille, et surtout - et c'est là le plus douloureux - le destin de son jeune fils. Le Don d'Asher Lev étant la suite de l'histoire du héros artiste rencontré dans je m'appelle Asher Lev, ce livre témoigne du même style dépouillé que le New York Times Book Review qualifia de " quasiment génial ".
Extrait :
Par la suite, j'habitai à Paris, dans l'appartement même où j'avais peint La Crucifixion de Brooklyn. J'épousai Devorah. Nous emménageâmes rue des Rosiers. Quelques années plus tard, Devorah donna naissance à une fille, que nous appelâmes Rochel, comme la mère de Devorah, bénie soit sa mémoire. Elle avait disparu dans la rafle des Juifs de juillet 1942. Nous surnommions notre fille Rocheleh, petite Rochel chérie.
Je fis un grand nombre de croquis et de tableaux de Devorah et Rocheleh. J'en gardai la plus grande partie pour ma propre collection et je n'avais aucunement l'intention de les montrer ou de les vendre. Je fis de nombreux dessins et tableaux de Paris, de quelques vieux de notre quartier, de gens attablés à la terrasse du café en face de notre immeuble de la rue des Rosiers, de Lucien Lacamp, un Gentil, mais un juste, et de Max Lobe, le cousin de Devorah, qui venait souvent nous rendre visite.
Puis Max alla habiter dans le Sud, et Jacob Kahn, qui avait presque quatre-vingt-dix ans, vint vivre en France. Je fis alors des croquis de Jacob Kahn. «Tu es bien meilleur aujourd'hui que lorsque j'ai commencé à te donner des cours, me dit un jour Jacob Kahn, mais tu dessines avec trop de facilité, Asher Lev, tu évites la difficulté. Il n'y a pas de sueur sur ton front.»
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