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Extrait :
Ouverture
Romain Fohr et Guy Freixe
Platon cite le cercle comme la forme parfaite, tout comme Saint-Augustin. L'histoire du stupa de Bouddha, le yin et le yang, la tradition celtique, les contes des Mille et une nuits, la géométrie de La Divine Comédie de Dante, l'île grecque de Cythère, le jardin de Vénus, le mouvement des astres, le nid d'oiseau sont autant d'exemples qui nous montrent la puissance de cette figure primordiale.
Le cercle se définit comme une courbe plane fermée constituée de points situés à égale distance d'un point nommé centre. La valeur de cette distance est appelée rayon du cercle. Celui-ci étant infiniment variable, il existe donc une infinité de cercles pour un centre quelconque, dans chacun des plans de l'espace. Dans le plan euclidien, il s'agit du «rond», associé en français au terme cercle.
Le cercle fait partie des fondements de notre civilisation occidentale. Dès le VIIe siècle avant notre ère, les danses des bacchantes dessinent un cercle qui préfigure le théâtre. Des rondes dionysiaques antiques aux scénographies les plus contemporaines, le cercle spatialise parfaitement la représentation.
Nous avons limité notre étude à la scène circulaire au XXIe siècle, avec quelques références toutefois à des exemples historiques empruntés à la seconde moitié du XXe, en abordant : théâtre en dur, théâtre nomade, théâtre éphémère, scénographie avec spectateurs autour du cercle ou bien dans le cercle. Nous avons veillé à ne pas assimiler le théâtre central au théâtre circulaire. En effet, un ring n'est pas nécessairement rond; une scène quadri-frontale est bien centrale mais pas systématiquement en cercle. Réinscrire un cercle dans un espace rectangulaire (ou carré) ne fait pas l'objet de notre étude. Se circonscrire au cercle pour mieux découvrir les avantages et les contraintes de la scène circulaire contemporaine, tel est notre propos.
Depuis la parution des deux ouvrages d'André Villiers, te Théâtre en rond (1958), et La Scène centrale : esthétique et pratique du théâtre en rond (1977), aucun livre en français n'a été publié sur ce thème. Il apparaissait opportun de faire le point pour interroger les démarches esthétiques des uns et des autres, et s'intéresser au processus même de création lié au cercle, processus secret dont on ne perçoit comme spectateur que le résultat. Nous questionnons ici la place, le rôle, la fonction du scénographe au sein d'un travail d'équipe, puisqu'on ignore (ou oublie) souvent qu'il s'agit quand même d'un travail de collaboration. Qu'en est-il de ce travail commun entre le metteur en scène et le scénographe, mais aussi le dramaturge, les acteurs, le costumier, le créateur son et le créateur lumière ? Fruit du colloque international organisé à la Maison de la culture et au cirque Jules-Verne d'Amiens en mai 2014, les différentes contributions rassemblées ici, le plus souvent liées à des expériences concrètes, apportent un éclairage précis sur l'importance de ce recours à l'espace circulaire aujourd'hui, en Occident, et ouvrent des perspectives pour de futures recherches.
Le premier chapitre de cet ouvrage s'intitule «Fonctions du cercle». Les approches y sont de deux ordres : historiographique avec Marie-Madeleine Mervant-Roux, qui remet en question les réflexions «pro-circulaires» des derniers ouvrages français de référence sur ce sujet - de Villiers, et Rey-Flaud en particulier - en interrogeant «la fonction utopique» de la scène circulaire comme une des alternatives possibles à la scène frontale relevant plus de l'exception qui confirme la règle que d'un modèle dominant; expérimentale avec Philippe Goudard, qui nous fait part de son aventure personnelle dans les arts du cirque mêlant science et art, et Michel Vinaver, qui nous propose de découvrir les raisons qui l'ont poussé et le poussent encore à imaginer son oeuvre dans un dispositif circulaire, depuis sa rencontre avec Gabriel Monnet, en 1954, à Annecy.
Dans le chapitre suivant, «Un retour aujourd'hui à l'espace des origines», nous mettons l'accent sur quelques productions exemplaires du XXIe siècle. L'expérience du Québécois Robert Lepage, avec son cycle Jeux de Cartes : PIQUE et CŒUR, créé spécialement pour les théâtres en rond adhérant au Réseau 360° (Philippe Bachman), est présentée par son scénographe, Jean Hazel, qui témoigne du processus singulier de leur collaboration face aux contraintes du cercle. Romain Fohr interroge les signes mathématiques présents dans ces deux spectacles et leurs jeux et enjeux signifiants. Du côté de la scène flamande, Véronique Lemaire nous rapporte la tentative circulaire de Raven Ruël, en Belgique, avec son Philoktetes d'après Sophocle et Heiner Müller, recherchant des effets de rupture dans le rapport scène-salle. Enfin, Éric Soyer aborde ses deux expériences circulaires avec Joël Pommerat pour Cercles/Fictions et Ma chambre froide.
(...)
Présentation de l'éditeur :
Romain Fohr et Guy Freixe
Platon cite le cercle comme la forme parfaite, tout comme Saint-Augustin. L'histoire du stupa de Bouddha, le yin et le yang, la tradition celtique, les contes des Mille et une nuits, la géométrie de La Divine Comédie de Dante, l'île grecque de Cythère, le jardin de Vénus, le mouvement des astres, le nid d'oiseau sont autant d'exemples qui nous montrent la puissance de cette figure primordiale.
Le cercle se définit comme une courbe plane fermée constituée de points situés à égale distance d'un point nommé centre. La valeur de cette distance est appelée rayon du cercle. Celui-ci étant infiniment variable, il existe donc une infinité de cercles pour un centre quelconque, dans chacun des plans de l'espace. Dans le plan euclidien, il s'agit du «rond», associé en français au terme cercle.
Le cercle fait partie des fondements de notre civilisation occidentale. Dès le VIIe siècle avant notre ère, les danses des bacchantes dessinent un cercle qui préfigure le théâtre. Des rondes dionysiaques antiques aux scénographies les plus contemporaines, le cercle spatialise parfaitement la représentation.
Nous avons limité notre étude à la scène circulaire au XXIe siècle, avec quelques références toutefois à des exemples historiques empruntés à la seconde moitié du XXe, en abordant : théâtre en dur, théâtre nomade, théâtre éphémère, scénographie avec spectateurs autour du cercle ou bien dans le cercle. Nous avons veillé à ne pas assimiler le théâtre central au théâtre circulaire. En effet, un ring n'est pas nécessairement rond; une scène quadri-frontale est bien centrale mais pas systématiquement en cercle. Réinscrire un cercle dans un espace rectangulaire (ou carré) ne fait pas l'objet de notre étude. Se circonscrire au cercle pour mieux découvrir les avantages et les contraintes de la scène circulaire contemporaine, tel est notre propos.
Depuis la parution des deux ouvrages d'André Villiers, te Théâtre en rond (1958), et La Scène centrale : esthétique et pratique du théâtre en rond (1977), aucun livre en français n'a été publié sur ce thème. Il apparaissait opportun de faire le point pour interroger les démarches esthétiques des uns et des autres, et s'intéresser au processus même de création lié au cercle, processus secret dont on ne perçoit comme spectateur que le résultat. Nous questionnons ici la place, le rôle, la fonction du scénographe au sein d'un travail d'équipe, puisqu'on ignore (ou oublie) souvent qu'il s'agit quand même d'un travail de collaboration. Qu'en est-il de ce travail commun entre le metteur en scène et le scénographe, mais aussi le dramaturge, les acteurs, le costumier, le créateur son et le créateur lumière ? Fruit du colloque international organisé à la Maison de la culture et au cirque Jules-Verne d'Amiens en mai 2014, les différentes contributions rassemblées ici, le plus souvent liées à des expériences concrètes, apportent un éclairage précis sur l'importance de ce recours à l'espace circulaire aujourd'hui, en Occident, et ouvrent des perspectives pour de futures recherches.
Le premier chapitre de cet ouvrage s'intitule «Fonctions du cercle». Les approches y sont de deux ordres : historiographique avec Marie-Madeleine Mervant-Roux, qui remet en question les réflexions «pro-circulaires» des derniers ouvrages français de référence sur ce sujet - de Villiers, et Rey-Flaud en particulier - en interrogeant «la fonction utopique» de la scène circulaire comme une des alternatives possibles à la scène frontale relevant plus de l'exception qui confirme la règle que d'un modèle dominant; expérimentale avec Philippe Goudard, qui nous fait part de son aventure personnelle dans les arts du cirque mêlant science et art, et Michel Vinaver, qui nous propose de découvrir les raisons qui l'ont poussé et le poussent encore à imaginer son oeuvre dans un dispositif circulaire, depuis sa rencontre avec Gabriel Monnet, en 1954, à Annecy.
Dans le chapitre suivant, «Un retour aujourd'hui à l'espace des origines», nous mettons l'accent sur quelques productions exemplaires du XXIe siècle. L'expérience du Québécois Robert Lepage, avec son cycle Jeux de Cartes : PIQUE et CŒUR, créé spécialement pour les théâtres en rond adhérant au Réseau 360° (Philippe Bachman), est présentée par son scénographe, Jean Hazel, qui témoigne du processus singulier de leur collaboration face aux contraintes du cercle. Romain Fohr interroge les signes mathématiques présents dans ces deux spectacles et leurs jeux et enjeux signifiants. Du côté de la scène flamande, Véronique Lemaire nous rapporte la tentative circulaire de Raven Ruël, en Belgique, avec son Philoktetes d'après Sophocle et Heiner Müller, recherchant des effets de rupture dans le rapport scène-salle. Enfin, Éric Soyer aborde ses deux expériences circulaires avec Joël Pommerat pour Cercles/Fictions et Ma chambre froide.
(...)
Platon cite le cercle comme la forme parfaite, tout comme Saint-Augustin. L'histoire du stupa de Bouddha, le yin et le yang, la tradition celtique, les contes des Mille et une nuits, la géométrie de La Divine Comédie de Dante, l'île grecque de Cythère, le jardin de Vénus, le mouvement des astres, le nid d'oiseau sont autant d'exemples qui nous montrent la puissance de cette figure primordiale.
Le cercle fait partie des fondements de notre civilisation occidentale. Dès le VIIe siècle avant notre ère, les danses des bacchantes dessinent un cercle qui préfigure le théâtre. Des rondes dionysiaques antiques aux scénographies les plus contemporaines, le cercle spatialise parfaitement la représentation.
Nous avons limité notre étude à la scène circulaire au XXIe siècle, avec quelques références toutefois à des exemples historiques empruntés à la seconde moitié du XXe, en abordant : théâtre en dur, théâtre nomade, théâtre éphémère, scénographie avec spectateurs autour du cercle ou bien dans le cercle.
Les différentes contributions rassemblées ici, le plus souvent liées à des expériences concrètes, apportent un éclairage précis sur l'importance de ce recours à l'espace circulaire aujourd'hui, et ouvrent des perspectives pour de futures recherches.
Le cercle fait partie des fondements de notre civilisation occidentale. Dès le VIIe siècle avant notre ère, les danses des bacchantes dessinent un cercle qui préfigure le théâtre. Des rondes dionysiaques antiques aux scénographies les plus contemporaines, le cercle spatialise parfaitement la représentation.
Nous avons limité notre étude à la scène circulaire au XXIe siècle, avec quelques références toutefois à des exemples historiques empruntés à la seconde moitié du XXe, en abordant : théâtre en dur, théâtre nomade, théâtre éphémère, scénographie avec spectateurs autour du cercle ou bien dans le cercle.
Les différentes contributions rassemblées ici, le plus souvent liées à des expériences concrètes, apportent un éclairage précis sur l'importance de ce recours à l'espace circulaire aujourd'hui, et ouvrent des perspectives pour de futures recherches.
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- ÉditeurENTRETEMPS ED
- Date d'édition2015
- ISBN 10 2355391947
- ISBN 13 9782355391941
- ReliureBroché
- Nombre de pages174
(Aucun exemplaire disponible)
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