Extrait :
Colmar à la Belle Époque, entre tradition et modernité
Mentionnée pour la première fois en 823, Colmar - dont le nom dérive de "colombier" - s'étend au cours du Moyen Âge dans une région agricole prospère. Ville depuis le XIIe siècle, Colmar reste pendant cinq siècles enserrée dans ses murailles. De cette époque, elle conserve la collégiale Saint-Martin et plusieurs couvents à l'architecture remarquable. Au XVIe siècle, Colmar connaît un véritable âge d'or, comme en témoignent les nombreuses maisons bourgeoises qui émaillent les ruelles pittoresques du centre-ville. L'aigle bicéphale sculpté sur la façade du Koïfhus rappelle que Colmar, comme toute l'Alsace, relève du Saint Empire romain germanique jusqu'aux guerres du XVIIe siècle. Dès 1635, la cité se place sous la protection du roi de France. Désormais, elle sera française, chef-lieu de la Haute-Alsace puis du Haut-Rhin, et même capitale judiciaire de la province.
La belle au bois dormant alsacienne semble sortir de sa torpeur au XIXe siècle. Après le traité de Francfort de 1871, Colmar vit dans une Alsace annexée par l'Empire allemand. Intégrée au Reichsland d'Alsace-Lorraine, celle-ci connaît une véritable métamorphose. Sa population s'accroît brutalement, passant de 23 600 habitants en 1866 à 44 000 en 1914. La cité quitte enfin son carcan médiéval et sa superficie double en une génération. Même si la ville conserve un caractère rural, avec son quartier maraîcher et ses canaux urbains, elle subit de profondes transformations. Le centre historique demeure, mais, avec l'essor démographique et économique, de nouveaux quartiers naissent à sa périphérie.
L'industrie textile s'implante dans les faubourgs de la Bleich et de la paroisse Saint-Joseph, qui concentrent une importante population ouvrière. Au sud de la ville, l'influence allemande s'impose dans les nombreux bâtiments publics monumentaux de style wilhelmien, comme la cour d'appel ou la nouvelle gare, reflets de la prospérité retrouvée, mais aussi d'une politique impériale de prestige. Le long des nouveaux axes de circulation surgissent de superbes villas qui rivalisent par leur originalité architecturale. Très tôt, les Colmariens les placeront dans le "quartier des millionnaires".
Au début du XXe siècle, Colmar est un immense chantier. La ville se dote de nouvelles infrastructures. Des écoles sont construites, des bains publics sont inaugurés, des salles de sport et de spectacles apparaissent dans les différents quartiers. La cité se modernise avec la réalisation d'un réseau de distribution des eaux, l'installation du gaz de ville, l'électrification et la création d'un tramway en 1902. La ville se pare aussi des sculptures de son illustre enfant, Auguste Bartholdi, tandis que les caricatures de Hansi dénoncent l'occupation allemande qui se prolonge jusqu'en 1918. Pendant l'Annexion, Colmar devient une importante ville de garnison. À la veille de la Première Guerre mondiale, elle compte plus de 4 000 hommes qui logent dans les différentes casernes qui ont été construites au nord et à l'ouest de la commune.
Loin du cliché traditionnel, Colmar n'apparaît pas à la Belle Époque comme une simple petite ville administrative. L'agriculture, l'industrie et le commerce emploient alors l'essentiel de la population active. Les différentes catégories sociales se retrouvent lors des manifestations culturelles, sportives, patriotiques ou récréatives et les habitants peuvent se réjouir de la variété et de la qualité de ces événements. Ville ouvrière aux allures rurales, cité de garnison, capitale administrative et judiciaire, Colmar est bel et bien une ville où il fait bon vivre.
Présentation de l'éditeur :
Regroupant près de 300 cartes postales anciennes, "Colmar d'antan" invite le lecteur à redécouvrir la ville il y a un peu plus d'un siècle.
L'ouvrage s'articule autour de six parties géographiques : Le quartier des Tanneurs et la Krutenau ; Autour de la cathédrale ; Le quartier de la Sinn ; Le quartier du Champ de Mars ; De la gare à Saint-Joseph ; À l'est du centre-ville. Une dernière partie relate le quotidien et l'art de vivre des Colmariens à la Belle Époque.
L'ensemble de l'iconographie provient de la collection de cartes postales
anciennes de Jean Lampert, le collectionneur le plus important de la ville.
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