Victorine B. (de son vrai nom Victorine Brocher) : une femme du peuple, une Parisienne. Elle a connu, elle a intensément vécu, deux révolutions : celle de 1848 et celle de 1871. Elle était encore enfant lors de la première. Sous l'Empire elle a, avec son mari, participé dans un milieu très populaire, aux activités des internationalistes. Elle a vécu la Commune comme l'explosion de la colère du peuple contre toutes les trahisons de la bourgeoisie. Les Versaillais ont fait de Victorine B. une « pétroleuse » type : a tel point que durant la semaine sanglante on fusilla, sans vérifications, plusieurs fausses « Victorine B. ». La vraie réussit à s'enfuir, malgré les dénonciations et les haines, grâce à la solidarité et à l'amitié. Elle gagna la Suisse, où elle milita dans l'Internationale. C'est en 1909 qu'elle publia à Lausanne, de façon confidentielle, ces Souvenirs d'une morte vivante, qui n'ont jamais été réédités. Elle voulait, par ce titre, rappeler qu'elle avait été officiellement fusillé en 1871. Ce sont des femmes comme Victorine B. que décrivait, après la Commune, Alexandre Dumas fils, traduisant bien le « sentiment général » de l'intelligentsia et de la bourgeoisie remises de leur grande peur : « Nous ne dirons rien de ces femelles, par respect pour les femmes, à qui elles ressemblent quand elles sont mortes ». On a certes, depuis, publié des histoires de la Commune, et des mémoires de ses acteurs, de personnages qui y ont eu des responsabilités et qui sont soucieux d'exprimer, en historiens ou en hommes politiques, une vision d'ensemble. Ici, c'est différent, une femme du peuple exprime le point de vue du peuple : sa vie quotidienne, ses souffrances, ses colères, ses espoirs.
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