Extrait :
Toulouse au milieu du XIXe siècle
Les premiers transports en commun
Au milieu du XIXe siècle, Toulouse franchit le cap des 100 000 habitants. Depuis l'époque révolutionnaire, sa population a doublé, et le vieux rempart du XIVe siècle qui l'entourait a été démoli dans les années 1820, progressivement remplacé par une ceinture de boulevards. Au coeur de la cité, devant la monumentale façade de l'hôtel de ville réalisée en 1760, le dégagement complet de l'actuelle place du Capitole venait à peine d'être achevé ; cette place s'affirmait alors comme un haut lieu de la vie urbaine, rôle que commençait à lui contester l'actuelle place Wilson, aménagée aux abords d'une porte de l'ancien rempart entre 1807 et 1824. Une majestueuse allée cavalière plantée d'arbres la reliait au canal du Midi, qui datait, lui, de 1681 et dont on venait seulement de célébrer le «génial créateur», Riquet, en érigeant en son honneur une statue (1853). Ces allées, dédiées aujourd'hui à Jean Jaurès, symbolisaient le développement de la ville en cette première moitié du XIXe siècle.
Ne pouvant se loger dans l'ancienne zone intra-muros, de nombreux habitants s'installaient en effet dans les faubourgs, qui s'étiraient le long des grandes routes ou prenaient peu à peu la forme de quartiers nouveaux dans l'espace compris entre boulevards et canal. Sur la rive gauche, par contre, la menace des crues de la Garonne freinait l'expansion urbaine.
Dans un territoire communal très vaste - 12 000 hectares, l'équivalent de la ville de Paris, qui venait d'annexer les communes périphériques et comptait au même moment plus d'un million d'habitants ! -, les terrains disponibles pour la construction ne manquaient pas. Ils permettaient d'accueillir, dans ces faubourgs ou sur leurs marges, ateliers et entrepôts, mais aussi des équipements indispensables à une grande ville : abattoirs, École vétérinaire (Marengo), nouveau cimetière de Terre-Cabade, Halle aux grains, casernes d'artillerie (Compans-Caffarelli) et de gendarmerie (Saint-Michel), palais Niel, prison... Dès 1826, les limites de l'octroi, autrefois matérialisées par le rempart, avaient été modifiées pour tenir compte de la nouvelle configuration géographique du territoire construit, et elles furent encore repoussées dans la partie nord en 1856.
L'économie locale, tributaire pour ses approvisionnements et ses débouchés des grandes voies de circulation, continuait à bénéficier de la voie d'eau qui avait assuré sa prospérité au siècle précédent. Sur les rives du canal du Midi, les ports Saint-Etienne et Saint-Sauveur connaissaient une intense activité, et le creusement du canal latéral à la Garonne permettait d'envisager un accroissement des échanges vers Bordeaux. En aval des Ponts-Jumeaux, où s'effectuait la jonction de tous les canaux, le nouveau port de l'Embouchure attirait des entrepôts et de petites industries de conditionnement ou de transformation des marchandises.
Présentation de l'éditeur :
Embarquez pour un voyage passionnant au coeur des transports en commun toulousains. Des omnibus tractés par des chevaux au futur tramway, en passant par l'épopée glorieuse des tramways électriques, le règne des autobus et le métro sans conducteur, que de chemin parcouru ! Mêlant anecdotes, récit historique et analyses, ce livre vous guidera dans cette histoire riche d'innovations, de rebondissements et de franches réussites. Voyagez à travers les portraits de celles et ceux qui, depuis 150 ans, tissent le lien toujours plus étroit entre la Ville rose et ses transports : responsables politiques, entrepreneurs, gestionnaires, techniciens, receveuses et conducteurs. Tous sont animés par le désir d'améliorer la qualité de vie des Toulousains tout en intégrant ces réseaux d'échanges à la dynamique de la ville.
Robert Marconis est agrégé de géographie et docteur ès lettres et sciences humaines. Professeur des universités, il enseigne à l'université de Toulouse ll-Le Mirail et à l'Institut d'études politiques de Toulouse. Spécialiste des questions d'urbanisme, de transport et d'aménagement du territoire, il est l'auteur de nombreux ouvrages : Introduction à la géographie (Armand Colin, 1996), aux Éditions Privat, Représentations de Midi-Pyrénées, atlas régional'(1995), Toulouse, un métro pour changer de siècle (2008) et, à la Documentation française, Urbanisation et urbanisme en France (2002), France : recompositions territoriales (2006). Ses travaux l'ont conduit à siéger dans de nombreuses instances chargées de réfléchir au développement et à l'aménagement de Toulouse et de sa région.
Julie Vivier, Stéphanoise d'origine, est Toulousaine d'adoption depuis 2002. Diplômée de l'École de Journalisme de Toulouse en 2005, elle a collaboré à de nombreux titres de presse régionale, féminine et de jeunesse. Elle écrit depuis cinq ans pour le mensuel Toulouse Mag.
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