Quatrième de couverture :
«Les Falaises de Rügen passent communément pour une œuvre représentative du romantisme pictural qui semble privilégier un paysage où la nature est grandiose et l'homme réduit à la dimension d'un simple élément qui, de surcroît, n'y occupe aucune place éminente. En fait, et par-delà cette réception convenue dont le célèbre peintre allemand Caspar David Friedrich (1774-1840) a été l'objet, l'auteur s'attache à retracer l'histoire d'une crise. Certes personnelle - elle affectera les dernières œuvres du peintre -, elle est surtout esthétique, car exemplaire du choc entre la tradition classique de la vue de la nature et la problématique romantique de la vision intérieure. Elle se situe entre deux pôles de l'œuvre friedrichienne : le Moine au bord de la mer (1810), où le paysage élémentaire, dynamique d'une disparition presque totale de la nature, semble signifier à l'homme son éviction, et la Grande Réserve (1832), où l'homme, à l'inverse, peut intérioriser un paysage qui est tout à la fois une méditation sur la nature et l'illustration du «savant chaos» de la philosophie romantique. Entre ces deux bornes de l'évolution du peintre, c'est la progression d'une véritable esthétique de la mélancolie qui est suivie à travers le commentaire d'autres œuvres, telles Brouillard (1808), Femme à la fenêtre (1822), la Mer de glace (1824), le Mont Watzmann (1825), et, surtout, Bateaux au port le soir (1826), contemporain de la crise personnelle de Caspar David Friedrich.»Catherine Lépront.
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Des soirées qui tombent sur la toile illuminées par les teintes jaunes d'un crépuscule de campagne, la place du marché à Greifswald, une jeune fille avec un chandelier, éclairée par une maigre lueur, blafarde, des paysages d'arbres morts survolés par des corbeaux, des navires à l'ancre, d'autres sur la Baltique... Les oeuvres à l'huile de Caspar David Friedrich (1774-1840) ont toujours une part d'irréel, qui porte, transporte le spectateur. Cette monographie, sublime, riche en reproductions, rédigée par Werner Hofmann, historien de l'art et coordonnée par Stéphanie Grégoire, éditrice, donne la pleine mesure de cet artiste allemand, aux allures de Chateaubriand, qui pourrait bien se confondre avec ce Voyageur contemplant une mer de nuages, avec cette même atmosphère d'incertitude et d'étrangeté. Une véritable tragédie du paysage, rehaussée d'une impression de désolation. Tel est le sentiment éprouvé devant la peinture de Freidrich, romantique parmi les romantiques, qui attire cette part commune à tous qui cherche à se noyer. Peintre de l'abîme, et peintre du rêve, des possibles... --Céline Darner
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