Quatrième de couverture :
- Vous avez vu une feuille - sur un arbre, une feuille ? - Oui. - J'en ai vu une, l'autre jour, une jaune, encore un peu de vert, un peu moisie déjà sur les bords. Le vent qui la portait. J'avais dix ans, l'hiver, exprès, je fermais les yeux et je m'imaginais une feuille - verte, brillante, avec ses nervures, et le soleil qui brille. J'ouvrais les yeux, je n'y croyais pas, parce que c'était très bien, et je les refermais. - Qu'est-ce que c'est ? une allégorie ? - Non... pourquoi ? Pas une allégorie, non, je dis une feuille, tout simplement, juste une feuille. Une feuille, c'est bien. Tout est bien. (Kirillov et Stavroguine) Veules, médiocres, obscurs, les acteurs de ce drame - une sombre conspiration nihiliste dans une quelconque ville de province - gravitent autour de la figure de Stavroguine, démon baudelairien, " homme de l'orgueil, homme du défi - mais d'un défi dans le vide ". Car ce roman (c'est le traducteur qui souligne) " n'existe finalement que pour semer le trouble, égarer, emporter, faire tournoyer, tournoyer, attraper des éclairs, et, à la fin, après plus de mille pages de cyclone, par une espèce de bouffonnerie indifférente, pas même grinçante, non, grotesque, abandonner le lecteur, essoufflé, avec rien. Possédé. "
Présentation de l'éditeur :
Ce n’est pas seulement sa mère, la générale Stavroguine, ce n’est pas seulement son ancien précepteur, Stépane Trofimovitch, c’ est toute la ville qui attend l’arrivée de Nicolas, ce jeune homme séduisant, fascinant, inquiétant. Il a vécu dans la capitale, il a parcouru l’Europe ; on raconte sur lui d’étranges choses. Il arrive. De quels démons est-il accompagné ? Avant même la parution du roman en 1873, l’éditeur avait refusé de publier un chapitre jugé choquant, « La confession de Stavroguine ». Afin de mieux préserver l’architecture de l’ensemble, on l’a réintégré ici à la place qui était prévue pour lui au coeur du roman. On n’en comprend que mieux à quel point Les Démons est une formidable méditation sur Dieu et le suicide, sur le cabotinage et l’inaccessible authenticité, mais aussi sur le crime et la volonté de domination.Collection Classiques dirigée par Michel Zink et Michel Jarrety.Traduction d’Élisabeth Guertik et Jean-Louis Backès.Édition préfacée, annotée et commentée par Jean-Louis Backès.
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