Extrait :
En harmonie avec la nature
Un jardin représente un compromis entre la nature et l'art. Mais il implique aussi une lutte entre les deux, entre l'instinct de nature qui laisse les plantes pousser, s'étendre et entrer en compétition entre elles et la volonté du jardinier de garder toutes les choses sous son contrôle, pour les rendre conformes au dessein humain. Traditionnellement, les jardins ont été maîtrisés par l'homme, laissant peu de place à la nature pour improviser. Aujourd'hui cependant, dans de nombreux pays, un nombre croissant de jardiniers développe de nouveaux styles qui donnent davantage libre cours à la nature.
Le jardinage, tel qu'il est pratiqué conventionnellement, peut être une source de gaspillage extraordinaire, dilapidant à la fois le temps et les précieuses ressources de la terre. Ceci est dû en partie à une tendance largement répandue qui consiste à changer l'environnement du jardin pour convenir aux plantes, plutôt que de suivre la nature et cultiver ce qui pousse naturellement. Pourquoi drainer une parcelle de sol détrempé pour pouvoir y cultiver des iris barbus quand tant d'autres iris apprécient l'humidité ? Pourquoi continuer à ajouter de la tourbe à des sols alcalins pour y faire pousser des rhododendrons quand des milliers d'autres arbustes réussiront beaucoup mieux sans avoir besoin d'ajouter quoi que ce soit au sol ? Pourquoi soigner des plantes originaires de climats chauds pour une couleur qui ne durera que deux mois d'été et pour les voir mourir dès les premiers gels ? L'ironie est que cette tentative grandement futile de changer les conditions dominantes dans le jardin détruit largement l'environnement naturel. Il ne s'agit pas seulement de la destruction des tourbières ou de la spoliation des mers, pour fabriquer des amendements pour le sol à base de farines de poisson et d'algues, mais aussi des baisses de niveaux d'eau, dues à l'obsession des vastes étendues de pelouses vert émeraude dans des zones sèches, des tonnes de polluants déversées dans l'air par les tondeuses et des montagnes de déchets en plastique générés par la production de plantes à massifs. Le seul fait de choisir des plantes qui prospèrent dans les conditions données est une façon de réduire massivement les dommages causés à notre environnement ; mais aussi à notre équilibre financier et à notre dos.
Présentation de l'éditeur :
Parce qu'ils veulent réintroduire la nature au jardin, un nombre croissant de jardiniers et de paysagistes se tournent vers les plantes vivaces. Avec leurs feuillages marqués, leurs floraisons originales et leurs étonnantes capsules de graines, ces vivaces qui évoluent d'année en année offrent une gamme suffisamment étendue en termes de structures, de couleurs, de port et d'étalement pour permettre de réaliser des jardins très variés. Elles assurent par ailleurs un large choix quel que soit le type de climat et d'exposition auquel votre terrain est soumis. Que vous vouliez créer un pré fleuri ou simplement introduire quelques vivaces dans des herbes folles, composer un jardin de rocailles ou un massif ouvert, que votre sol soit sec, humide, argileux ou sableux, Entre nature et jardin vous aidera à choisir les vivaces qui conviendront le mieux à votre jardin et à bien connaître leurs exigences. En vous inspirant des nombreux exemples d'associations et de plans de jardins présentés, vous pourrez à votre tour dessiner les contours d'un jardin naturel, écologique, beau, changeant et vivant toute l'année.
Noël Kingsbury est auteur, chercheur, paysagiste et journaliste horticole reconnu pour son travail sur les plantes et les jardins. Il a toujours été à l'avant-garde et a notamment oeuvré à la popularisation du style naturaliste et écologique dans les plantations. Aux Éditions du Rouergue, il a déjà publié Toits et murs végétaux (avec Nigel Dunnett), Jardins d'avenir (avec Piet Oudolf, 2006) et Jardins d'automne et d'hiver (octobre 2006).
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