Extrait :
Le caporal Mario Vanzetti, du T régiment de Bersaglieri, alluma d'un geste machinal l'énorme projecteur planté en bordure du profond ravin au fond duquel coulait une petite rivière, la Bistrica, qui longeait l'arrière du monastère orthodoxe de Vesaki Decani, un des plus anciens du Kosovo, où vivaient une trentaine de religieux serbes. Le puissant faisceau lumineux illumina aussitôt la faille jusqu'à la petite passerelle de bois franchissant la Bistrica.
Le soldat italien activa ensuite deux projecteurs plus modestes qui éclairaient la langue de terre, coincée entre l'à-pic et les murs de pierre de cinq mètres de hauteur du monastère, où étaient installés le bâtiment préfabriqué et les toilettes transportables du poste de garde de la KFOR, lequel faisait partie de la protection de cet établissement isolé, situé aux confins du Monténégro et du Kosovo, dans les «Alpes shqiptares», où alternaient collines boisées et profonds canyons. Un autre détachement de la KFOR, beaucoup plus important, était installé en face de l'entrée principale du monastère, sur la petite route de terre allant du village de Decani à la frontière du Monténégro, en suivant le lit de la Bistrica. Un check-point précédé de chicanes permettait de filtrer la circulation - réduite à quelques véhicules et des tracteurs - pour éviter les visiteurs indésirables. De gros rouleaux de barbelés couraient le long des fossés et la KFOR avait installé sur les collines se faisant face de part et d'autre du monastère deux postes de veille, occupés ponctuellement.
Bien entendu, en cas de problème, les soldats italiens pouvaient demander des renforts, leur camp étant installé sur les hauteurs du village de Decani, à dix minutes en voiture.
Le monastère faisait partie des enclaves serbes extrêmement sensibles du Kosovo, qu'il fallait protéger de toute incursion hostile. Depuis les émeutes antiserbes de mars 2004, où des meutes de Kosovars déchaînés avaient déferlé sur les villages et les monastères encore occupés par des Serbes dans un Kosovo désormais ethniquement pur - 90% de Kosovars de souche albanaise -, la KFOR voulait absolument éviter tout nouvel incident pouvant faire dérailler le fragile processus d'indépendance prévu pour la fin 2007. En 2004, il y avait eu 28 tués et 600 blessés, le centre de la ville de Prizren avait été incendié, comme le petit monastère féminin de Devic, dans la vallée de la Drenica, où les émeutiers kosovars avaient crevé les yeux des icônes, avant de mettre le feu à l'édifice.
Présentation de l'éditeur :
Derrière Malko, un moustachu prit sous une banquette une kalach à crosse pliante et la braqua sur les trois visiteurs. Plusieurs hommes avaient sorti des armes. On était parti pour un massacre. We don't want the money, précisa calmement Malko.
Il y avait des tas de billets sur toutes les tables. De quoi acheter la moitié des voix du Kosovo. Derrière l'homme tenu en joue par Chris Jones, Malko aperçut le canon de la Kalach se relever lentement. On ne le croyait pas : les Mulliki étaient prêts à déclencher un massacre pour protéger leur cagnotte. Malko baissa les yeux : le canon de la kalach visait son ventre.
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