Extrait :
Extrait de la préface d'Antoine Sfeir :
«J'ai toujours aimé Damas, la ville de mes exils, la ville où je mourrai bientôt. Le temps presse. Cette main qui jadis terrassait le lion ou l'ennemi tremble si fort qu'elle ne peut plus écrire. Il faut dicter. Se souvenir.» L'épopée des croisades, le royaume franc de Jérusalem, autant d'événements qui nous sont surtout connus à travers le récit des chevaliers chrétiens, accourus d'Occident ou natifs des États latins. Plus qu'une simple biographie du prince syrien Ousâma ibn Mounqidh (1095-1187), André Miquel livre ici une véritable leçon d'écriture et de réflexion. Ousâma, chose insolite dans la littérature de son temps, a laissé une autobiographie, dont s'inspire ce récit sur la vision arabe des croisés. Sa vie, toute d'amitié, d'amour, d'aventure et d'honneur, fut celle d'un chevalier et d'un sage. Son portrait des Francs, aussi honnis qu'admirables, ennemis dans la foi mais égaux par la valeur, est une magnifique leçon de tolérance. Je suis donc tout particulièrement fier de présenter ce livre.
André Miquel est aujourd'hui administrateur honoraire du Collège de France, où il a longtemps occupé la chaire de langue et littérature arabes classiques. Cet universitaire de haut vol s'est jadis perdu dans les méandres de la diplomatie, prisonnier malgré soi des filets enchevêtrés du Proche-Orient. Miquel le diplomate a même connu les geôles nassériennes. C'était l'époque de la scission de la République arabe unie entre Damas et Le Caire. Aujourd'hui, quand il y repense, il dit simplement : «La meilleure façon de protester était de continuer à m'occuper d'eux.» Et quand Miquel dit «eux», il pense, évidemment «les Arabes», qu'il aura aimés au-delà de la souffrance.
André Miquel s'est occupé des Arabes de la meilleure façon qui soit, en se coulant dans une langue qui lui était naturellement étrangère. Lui, le khâgneux germaniste, l'a adoptée, chérie, pétrie jusqu'à nous livrer les plus beaux exemples de prose poétique qu'il a lui-même traduits dans un français pur et chatoyant, qui résonne et chantonne comme de l'arabe.
Présentation de l'éditeur :
J'ai toujours aimé Damas, la ville de mes exils, la ville où je mourrai bientôt. Le temps presse. Cette main qui jadis terrassait le lion ou l'ennemi tremble si fort qu'elle ne peut plus écrire. Il faut dicter. Se souvenir.» L'épopée des croisades, les seigneuries franques de Terre sainte, autant d'événements et de lieux qui nous sont surtout connus à travers le récit des chevaliers chrétiens, accourus d'Occident ou natifs des États latins. Plus qu'une simple biographie du prince syrien Ousâma ibn Mounqidh (1095-1187), André Miquel livre ici une véritable leçon d'écriture et de réflexion. Ousâma, chose insolite dans la littérature de son temps, a laissé une autobiographie, dont s'inspire ce récit sur la vision arabe des croisés. Il mena la vie d'un chevalier, d'un insoumis et d'un sage. Son portrait des Francs, aussi honnis qu'intriguants, ennemis dans la foi mais égaux par la valeur, est une magnifique leçon de tolérance.
Professeur et administrateur honoraire du Collège de France, André Miquel a également été administrateur général de la Bibliothèque nationale. On lui doit notamment la monumentale traduction, en collaboration avec Jamel Eddine Bencheikh, des Mille et Une Nuits dans la Bibliothèque de la Pléiade
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