1810: Le tournant de l'Empire - Couverture souple

Lentz, Thierry

Couverture souple

ISBN 10 : 2847365265 ISBN 13 : 9782847365269

Editeur : Nouveau Monde Editions, 2010

A propos du livre

Présentation de l'éditeur :

1810, le tournant de l'Empire L'année 1810 peut sembler être une année vide, dans le règne foisonnant de Napoléon. Il ne livre pas de grandes batailles, n'engage pas de grandes réformes, ne saisit pas l'importance d'une crise économique naissante. Le seul événement notable est le mariage de l'Empereur et Marie-Louise. Il constitue cependant un tournant bien plus marqué qu'on a bien voulu le dire et Napoléon le laisser croire.
L'union franco-autrichienne alourdit en effet le contentieux entre la France et la Russie. Elle sauve l'Empire des Habsbourg du démembrement envisagé après Wagram. Mais elle augmente aussi l'inquiétude de Murat, roi de Naples. Et, surtout, elle renforce le caractère monarchique d'un régime considéré jusque-là comme une dictature de salut public. Aveuglement ou lassitude : parallèlement, l'Empereur laisse Bernadotte devenir héritier du trône de Suède et ne passe pas en Espagne comme il devait le faire pour reprendre en main la Péninsule. Par son divorce et son remariage, il brave enfin le pape et place au centre de sa nouvelle dynastie une personnalité effacée, sur laquelle pèse le souvenir de Marie-Antoinette.
Telles sont quelques-unes des répercussions du mariage de Napoléon avec la fille de François Ier, évoquées ici, avec d'autres, par les plus grands spécialistes de la période. Ils montrent que toutes les pièces de la machine infernale qui emportera l'Empire en 1814 sont en train de s'ajuster en cette année 1810.

Ouvrage placé sous la direction de Thierry Lentz, avec des textes de : Jean Tulard, Jacques-Olivier Boudon (Paris-Sorbonne), Rafe Blaufarb (Florida State University), Michael Browers (Université d'Oxford), Luigi Mascilli Migliorini (Université orientale de Naples), Marie-Pierre Rey (Paris-Sorbonne), Jean-Paul Bled (Paris-Sorbonne), Emmanuel de Waresquiel (EHESS), Pierre Lascoumes (Sciences Po Paris), Peter Hicks (Université de Bath), Philip Mansell, Pierre Branda, Bernard Chevallier, Jacques Garnier, Alain Pigeard, etc.

Extrait :

Extrait de l'introduction

L'année 1810 semble une année vide, une année creuse, une année de relâche où l'historien de Napoléon emporté jusque-là par le cours impétueux d'un torrent, peut enfin souffler, faire le point, dresser un tableau de l'Empire ou esquisser un portrait de l'Empereur. Au cours de l'année 1810, Napoléon ne livre pas de grandes batailles, n'engage pas de grandes réformes, à l'exception du code pénal, ne saisit pas l'importance d'une crise économique naissante. 1810, c'est Napoléon au ralenti.

Le seul événement de cette année 1810 - mais quel événement ! -, c'est le mariage de l'Empereur et Marie-Louise, fille de François Ier, le Habsbourg. Ce mariage a de graves conséquences, des conséquences telles qu'on a l'impression, à la fin de 1810, que tout est joué, que le sort de Napoléon est scellé.

Première conséquence : le mariage autrichien, ressenti à Saint-Pétersbourg comme un camouflet, précipite l'affrontement entre la France et la Russie. Le tsar a tort de se plaindre : il a hésité, traîné, louvoyé. Il n'en reste pas moins que sa soeur semble avoir été dédaignée au profit d'une Autrichienne. Le contentieux franco-russe s'alourdit.

Deuxième conséquence : par ce mariage Metternich sauve l'Empire des Habsbourg du démembrement que Napoléon, pressé notamment par Davout, avait envisagé après Wagram. Déjà des proclamations avaient été préparées, appelant le peuple hongrois à l'indépendance. Napoléon s'assure-t-il pour autant un allié fiable ? Nullement. On sacrifie provisoirement une archiduchesse mais quand les événements tourneront mal pour Napoléon, on reprendra le gage et Napoléon se retrouvera seul, sur le champ de bataille et dans son lit.

Troisième conséquence : le mariage autrichien renforce le caractère monarchique d'un régime considéré jusque-là comme une dictature militaire de salut public, garante des conquêtes révolutionnaires. Napoléon ne dit-il pas maintenant en priant, de Louis XVI, «mon pauvre oncle» ? De là l'inquiétude des thermidoriens devenus brumairiens, et pour beaucoup anciens régicides. La disgrâce de Fouché, le 3 juin 1810, n'en prend que plus de relief.

À propos de cette édition

• Éditeur: Nouveau Monde Editions
• Date d'édition: 2010
• ISBN 10: 2847365265
• ISBN 13: 9782847365269
• Reliure: Broché
• Nombre de pages: 400