Extrait :
Introduction d'Alban Massie, directeur de la collection :
Un beau jour de mars 1980, des entrepreneurs écornent un coin de tombe rupestre en creusant les fondations d'un immeuble dans le quartier de Talpiot-Est, à Jérusalem. Vingt-sept ans plus tard, une chaîne de télévision privée française, TF1, nous annonce la nouvelle : la sépulture aurait contenu les ossements du Christ lui-même, dans l'ossuaire qui leur avait servi de réceptacle ! Voilà du moins ce que laisse entendre «Le tombeau perdu de Jésus», un documentaire réalisé par le journaliste israélo-canadien, Simcha Jacobovici, et produit par James Cameron, le célèbre réalisateur américain de Titanic, d'Aliens et autres Terminator. Un livre, co-signé avec Charles Pellegrino sous le titre Le tombeau de Jésus, développe la même thèse. D'après les auteurs, les archéologues auraient en effet trouvé la tombe du Nazaréen, avec l'ossuaire dans lequel il était inhumé, aux côtés des membres de sa nombreuse famille, de son épouse Marie Madeleine et de leur fils Judas ! Pis, cette découverte révolutionnaire, on tenterait de nous la cacher depuis plus de vingt ans...
La nouvelle soulève une tempête médiatique et une ardente polémique au sein d'un public chrétien échauffé par l'affaire du Da Vinci Code et de L'Évangile de Judas ! Le débat est d'autant plus vif que l'enquête, aux dires de ses auteurs, a été menée avec la plus grande rigueur scientifique, sous le contrôle d'éminentes autorités : archéologues, biblistes, statisticiens, biologistes moléculaires, physiciens, etc. Les faits, insiste James Cameron, seraient irréfutables !
Si elle est exacte, cette nouvelle a plusieurs corollaires brûlants : les restes physiques de Jésus remettent-ils en cause sa résurrection, ses apparitions aux disciples et son ascension dans le ciel... ? La foi en Jésus Christ, Fils de Dieu, n'est-elle plus qu'une mystification vieille de deux mille ans ? La mort toute humaine de Jésus signe-t-elle celle de Dieu ?
Oui, mais... doit-on prendre pour argent comptant tout ce que nous disent Jacobovici, Cameron et Pellegrino ? Leur parole serait-elle... d'évangile ? Ces questions sont graves et méritent pour le moins quelques éclaircissements.
Une première partie (chap. 1 et 2), due à la plume d'Estelle Villeneuve, archéologue, qui a en outre assuré la coordination du volume, examinera donc la découverte archéologique elle-même. Après l'avoir resituée dans son contexte et dans la perspective de la recherche sur l'époque de Jésus, nous pourrons alors nous interroger sur le bien-fondé des principales affirmations du Tombeau de Jésus.
Jean Vervier, professeur émérite de physique à l'Université catholique de Louvain, s'est pour sa part intéressé à l'argumentation des auteurs qui repose sur les sciences exactes : l'étude statistique, l'examen de l'ADN et la prise en compte des patines (chap. 3).
Enfin, il faut se demander quelles répercussions peuvent avoir de telles recherches sur la foi chrétienne. Vont-elles contredire les évangiles et, comme le promettent les auteurs du Tombeau de Jésus, réécrire l'Histoire ? La troisième partie de ce livre (chap. 4), rédigée par Jean Radermakers, s.j., professeur à l'Institut d'études théologiques de Bruxelles (IET), tâchera d'y répondre, en s'adressant plus particulièrement au croyant. Repartant des évangiles, il aidera celui-ci à saisir le sens chrétien de la mort et de la résurrection de Jésus ; quelle place occupe la disparition du corps de Jésus dans le témoignage des disciples et comment fonde-t-elle notre foi dans le Christ ? Que dit aussi l'Église de la parenté de Jésus au regard de sa filiation divine et de sa naissance virginale ?
Un tel événement médiatique a le mérite de mettre Jésus à l'honneur. Comme le Da Vinci Code et L'Evangile de Judas, les thèses exposées dans Le tombeau de Jésus sont perçues par beaucoup comme une atteinte aux fondements du christianisme. Chacun aura beau tempêter, crier au complot, dénoncer des argumentations fallacieuses, ni l'archéologie, ni l'histoire, ni aucune science exacte ne pourront jamais sérieusement établir l'identité des défunts de Talpiot. Celle-ci restera in fine une affaire de conviction intime.
Présentation de l'éditeur :
On aurait découvert la tombe et des fragments d'os de Jésus, à Talpiot, près de Jérusalem ! Très habilement monté, un reportage télévisé intitulé «Le tombeau perdu de Jésus» et le livre qui le complète ont de quoi perturber : il y aurait 599 chances sur 600 que ce tombeau abrite la véritable sépulture de Jésus de Nazareth, et ce sont des scientifiques qui l'affirment !
Trois spécialistes font le point. Dans un premier temps, une archéologue et un physicien démontent, pas à pas, toutes les incohérences et les lacunes du raisonnement des tenants de la thèse du «tombeau perdu de Jésus». Mais au-delà des faits matériels, il est une question qui mérite attention : la découverte, si hypothétique soit-elle, des restes physiques de Jésus met-elle en péril le fondement de la foi chrétienne : la résurrection de Jésus Christ ?
Les informations fournies dans la section « A propos du livre » peuvent faire référence à une autre édition de ce titre.