Extrait :
Avant-propos
L'Essonne est l'un des berceaux historiques de la géologie en tant que science : les naturalistes Jean-Étienne Guettard et Antoine-Laurent de Lavoisier y ont en effet dessiné les premières cartes minéralogiques dès le XVIIIe siècle. Ce territoire abrite aujourd'hui près de 250 hectares de carrières et sites fossilifères. Révélant la grande géodiversité du substratum essonnien, ces lieux permettent de retracer près de 80 millions d'années d'histoire des paysages locaux.
Au-delà des enjeux géologiques, les carrières présentent également un fort intérêt écologique en abritant des espèces végétales et animales originales. S'y ajoutent souvent des éléments du patrimoine industriel, témoins d'anciens modes d'exploitation des ressources locales. Les sites géologiques contribuent donc fortement à l'identité territoriale et paysagère de l'Essonne.
Exceptionnel mais fragile, ce géopatrimoine mérite d'être préservé et valorisé dans le cadre d'une approche écoculturelle et écotouristique durable. Le Conseil général de l'Essonne s'y emploie depuis plus de 20 ans au travers des compétences qui lui sont conférées par la loi du 18 juillet 1985 relative aux Espaces Naturels Sensibles (ENS).
Dès 1998, un inventaire des richesses géologiques de l'Essonne avait permis d'identifier 117 géosites à préserver. À ce jour, plus de 200 hectares de sites géologiques et carrières ont été inscrits au recensement départemental des ENS, 64 hectares ont été intégrés à des zones de préemption ENS et 20 hectares ont été acquis dans ce cadre.
En décembre 2012, le Conseil général a adopté son nouveau Schéma départemental des ENS pour les 10 années à venir. Intégrant des objectifs ambitieux en matière de connaissance et de conservation du patrimoine naturel, ce document ambitionne notamment de bâtir un réseau de géosites représentatif de toute la diversité du sous-sol essonnien.
Conscient de la très grande valeur des couches stratotypiques du Stampien, le Conseil général vient par ailleurs de proposer à l'État d'assurer pleinement la gestion et la promotion de la Réserve naturelle nationale des Sites géologiques de l'Essonne, dont il avait encouragé la création aux côtés des scientifiques durant les années 1970.
En soutenant l'édition de cet ouvrage remarquable, issu une nouvelle fois d'une collaboration fructueuse avec le Muséum national d'Histoire naturelle, le Conseil général entend contribuer à mieux faire connaître au grand public, et notamment aux jeunes générations, ces trésors que la nature nous révèle après 30 millions d'années d'enfouissement dans les entrailles de la Terre.
Le Conseil général de l'Essonne
Présentation de l'éditeur :
Le temps du géologue est divisé en étages définis par les fossiles qu'ils contiennent. Afin d'établir des références universelles, certains sites où les couches géologiques correspondant à ces étages affleurent ont été qualifiés de «stratotypes».
La collection Patrimoine géologique a pour objet de publier des synthèses sur chacun des stratotypes situés en France.
Avec les épais sables blancs, les grès de Fontainebleau qui ont pavé les rues parisiennes, les meulières de couleur rouille - une des principales sources de matériau de construction aux XIXe et XXe siècles en Île-de-France -, les roches du Stampien ont durablement influencé les paysages et la vie urbaine du bassin de Paris. Situé idéalement entre les domaines nordique et méridional, riche d'une grande variété de fossiles parfaitement préservés, le Stampien est, depuis sa lointaine création en 1852, l'objet de nombreuses études scientifiques. Il est aussi reconnu comme patrimoine national et ses sites les plus précieux sont, depuis 1989, intégrés dans la Réserve naturelle nationale des sites géologiques du département de l'Essonne.
Cet ouvrage très richement illustré et complété par de nombreux documents inédits sur CD-ROM, propose une synthèse de nos connaissances actuelles sur le Stampien.
Pierre Lozouet est Ingénieur de recherche au Muséum national d'Histoire naturelle, responsable d'un service de la Direction des Collections. Il participe depuis 25 ans aux missions d'exploration de la biodiversité marine et contribue à la valorisation des collections exceptionnelles qui en sont issues. C'est un spécialiste des mollusques du Cénozoïque et particulièrement de l'étage Stampien. Ses travaux concernent aussi bien les faunes actuelles que fossiles.
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