Présentation de l'éditeur :
« Ce qu'il pensa, il l'écrivit ; ce qu'il écrivit, il le cacha en grande partie, se taisant... et parlant à la fois. » Edouard Schuré, Les Grands Initiés Et si nous n'avions jamais lu Le Grand Meaulnes pour ce qu'il est réellement ? Multiples sont les œuvres littéraires à avoir puisé dans l’alchimie et l’hermétisme une part importante de leur inspiration. Au XIVème siècle, Guillaume de Lorris puis Jean de Meung composèrent un véritable chef-d’œuvre de la poésie hermétique : le Roman de la Rose ; le Grand Œuvre mystique s’y déroule sous forme symbolique, parallèlement à la quête de la Pierre philosophale. La Divine Comédie a suscité d’infinis commentaires sur l’ésotérisme de Dante. Les œuvres de Rabelais et de Cyrano de Bergerac fourmillent d’allégories hermétiques. Le Faust de Goethe est une véritable somme d’occultisme. Balzac lance son héros, Balthazar Claës, à La recherche de l’Absolu, Rimbaud se livre à l’Alchimie du verbe, Nerval s’enivre jusqu’à la folie de tous les philtres occultes à la fois... Fournier succomba-t-il lui aussi à l’attrait hermétique ? Manifesta-t-il pour l’art d’Hermès un intérêt dont son œuvre majeure, Le Grand Meaulnes, ne cesse de multiplier les indices ? Il ne s’agit assurément pas de se représenter l’auteur du Grand Meaulnes environné de cornues et de grimoires, oeuvrant fiévreusement dans le secret de quelque laboratoire ! Mais, de même que Claudel voyait en Rimbaud un « Mystique à l’état sauvage », n’y eut-il pas en Fournier un « Alchimiste à l’état spontané » ? Nous avons œuvré dans ce livre avec la conviction que les corridors secrets qui traversent le roman, pleins « de chuchotements et de passages étranges », peuvent être ouverts aujourd’hui à de plus nombreux visiteurs - même s’il faut, pour cela, emprunter quelques portes dérobées, voire forcer des ouvertures condamnées... Notre ouvrage fait sienne l’hypothèse que l’art du Grand Œuvre est à même d’éclairer les arcanes du Grand Meaulnes et qu’une lecture ‘alchimique’ peut interroger cette œuvre de façon neuve pour en tirer des réponses jusqu’alors insoupçonnées. Et passionnantes...
Biographie de l'auteur :
Né en 1946, Michel Labussière a commencé à Angoulême une carrière d'enseignant en Lettres modernes qu'il a poursuivie plus de trente ans à Bordeaux. Par curiosité intellectuelle autant que par conviction religieuse, il s'intéresse depuis toujours à la problématique des relations science-foi. Plusieurs décennies de recherches l'ont conduit à penser que ce dialogue essentiel peut être audacieusement renouvelé grâce à la médiation de la tradition hébraïque. Il en a ouvert les voies dans Dieu innombrable (éditions Bastingage, Bordeaux, 2004), puis dans un essai de kabbale chrétienne, Nombre et lumière (éditions JMG, 2013). Ces deux ouvrages expérimentent la possibilité pour le texte biblique et les sciences exactes de parler un même langage, celui des nombres. Toujours soucieux de croiser des regards différents, riches de fécondités inédites, l'auteur décrypte aujourd'hui avec Le grand oeuvre d'Alain-Fournier l'influence jusqu'ici rigoureusement insoupçonnée de l'alchimie dans la genèse du Grand Meaulnes.
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