Edité par Sans nom d'éditeur, 1886
Manuscrit / Papier ancien Edition originale Signé
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Ajouter au paniercouverture souple. "Les suites de l'affaire de Lang Son (Tonkin) | Sans nom d'éditeur | Paris Sans lieu d'édition 1886-1887 | 13.7 x 21.2 cm | En feuilles | Ensemble de 59 lettres manuscrites envoyées à sa famille représentant environ 180 pages en majorité in-8, la plupart écrites sur papier de deuil, parfois sur quelques en-têtes notamment du ministère de la Marine. L'ensemble est contenu dans une boîte en pleine toile rouge moderne, pièce de titre noire. Polytechnicien et officier d'artillerie de marine, Gustave Borgnis-Desbordes (1839-1900) est connu pour avoir conduit, de 1880 à 1883, trois colonnes expéditionnaires à travers le Haut-Sénégal et le Haut-Niger, ces opérations ayant permis la construction de plusieurs forts militaires, d'un chemin de fer et d'une ligne télégraphique de plus de sept cents kilomètres reliant Bakel (sur le Sénégal) à Bamako. Il servit ensuite au Tonkin (1884-85) en tant que colonel commandant l'artillerie du corps expéditionnaire. Il participa à plusieurs combats près de la frontière chinoise et dut remplacer le général de Négrier blessé à la bataille de Lang Son le 28 mars 1885. La retraite précipitée des troupes françaises, ordonnée par le colonel Herbinger, donna lieu à une controverse qui fit tomber le ministère Jules Ferry. Borgnis-Desbordes rédigea un rapport qui mettait en cause Herbinger, mais ce dernier bénéficia d'une ordonnance de non-lieu et Borgnis fut accusé de l'avoir calomnié. La présente correspondance, qui s'étend de janvier 1886 à août 1887, évoque l'affaire de Lang Son et la délicate situation dans laquelle il se trouvait : appuyé par les généraux Faidherbe, Brière de l'Isle et de Négrier, Borgnis-Desbordes avait contre lui les généraux d'artillerie Virgile et Dard. Malgré cela, il fut promu général de brigade le 25 juillet 1886. Les lettres évoquent les nombreuses visites qu'il fit à des amis, à des militaires ou à des relations dans la capitale, la recherche d'appuis éventuels, et contiennent des allusions à la vie politique, mentionnant Henri Rochefort, Louise Michel, Clemenceau, le général Boulanger Sur les 59 lettres, 47 sont adressées à sa sur Claire (épouse d'Henry Lethier, ingénieur des Ponts et Chaussées), 11 à son frère Ernest (1843-1925), polytechnicien, officier d'artillerie et futur général, et 1 à sa belle-sur Emilie Lacille, épouse d'Ernest. Elles sont presque toutes écrites de Paris; quelques-unes ne comportent pas de lieu et une lettre est écrite d'Auxerre (1er juillet 1886). Extraits : 1886. "Je mène une vie absurde. Je suis en habit noir tous les soirs. J'ai dîné hier dans une maison où se trouvaient M. Jules Ferry, Jules Réache, etc. Il y avait aussi Mme Jules Ferry, fort jolie femme dans une toilette charmante. Ce soir je dîne au café de la Paix Mardi je dîne à Vincennes, mercredi je déjeune encore en ville, etc." (Paris, janvier 1886, à sa sur). "J'ai vu mon ministre vendredi. Il m'a reçu en me disant : Eh bien ! mon cher colonel, vous voilà revenu de la comédie de St Malo. Puisque vous l'appelez ainsi avec raison, lui ai-je répondu, je n'ai plus rien à vous dire " (Paris, 14 février, à sa sur). "Au Sénégal, tout commence à aller mal; mes prédictions se réalisent : le désordre va augmenter, la situation va devenir inextricable. On a envoyé tout dernièrement un gouvemeur inintelligent et malhonnête; je crains qu'on ne pense à moi pour remettre en état les affaires militaires; je me cache, je fais le mort : je ne veux pas être sous les ordres de ce monsieur Je ne sais pas ce qu'ils veulent faire à la Chambre; cela m'inquiète peu. Mon rapport me semble avoir fini d'occuper les gens. Tous depuis M. de Mun jusqu'à Clemenceau radotent; j'estime autant Baily et Camelinat que Baudry d'Asson ou Cassagnac. Tous ces gens-là sont stupides et méchants, ou ridicules et niais. Je me moque de ce qu'ils peuvent dire sur des affaires militaires dont ils ne sont pas susceptibles de parler" (s.l.n.d., à sa sur). "Je reviens de chez le général Faidherbe auquel il a bien fallu me re".
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Ajouter au panierà sa famille. Versailles, Toulon, Saïgon, 1868-1871, in-8 (pour la plupart), conservé dans une boîte moderne de papier gris foncé, pièce de titre noire. Environ 550 pp. Dictionnaire de biographie française, VI, 1104-1105. Numa Broc, Dictionnaire illustré des explorateurs français du XIXe siècle, Afrique, pp. 40-41. Né à Provins en 1839, Gustave Borgnis-Desbordes fut admis à l'École polytechnique en 1859, puis à l'École d'application de Metz d'où il sortit, en 1863, lieutenant d'artillerie de marine. Il fut alors affecté à Toulon. Promu capitaine en 1867, il servit à Paris avant de faire campagne en Cochinchine de février 1868 à mars 1871. Il revint ensuite à Toulon, à l'École de pyrotechnie, avant de servir à la direction de l'artillerie, puis à l'inspection générale de l'arme. Il effectua par la suite trois importantes campagnes dans le Haut-Sénégal et le Haut-Niger (1880-1883), prit part à la campagne du Tonkin (1884-1885), fut nommé, en 1890, général de division et inspecteur général de l'artillerie de marine, puis commandant supérieur des troupes françaises en Indochine en 1899. Il mourut à Hanoï en 1900. Ces lettres ont été écrites pendant la campagne de Cochinchine (1868-71) : appareillage de Toulon le 16 février 1868 à bord de la Seine, arrivée à Alexandrie le 28, visite de la ville puis du Caire, excursion aux Pyramides le 10 mars, départ pour Suez le 17 puis embarquement le lendemain sur la Sarthe, traversée de la mer Rouge, du golfe d'Aden et de l'océan Indien, arrivée à Saigon le 4 mai : installation, adaptation à la chaleur et à l'humidité, vie militaire, évocation de soulèvements en Cochinchine en juin 1868, inspection et man?uvres des troupes, rapports avec ses supérieurs, condamnation d'Annamites par un conseil de guerre, problèmes de santé (dysenterie), retour en France en septembre 1869, puis nouveau départ pour l'Indochine en décembre, avant de revenir à Saïgon le 27 février 1870. Le mois suivant, son colonel le met aux arrêts; sa maison est cambriolée, malgré la présence de six officiers, puis il est témoin, au mois de mai, d'actes d'insubordination chez les canonniers et évoque, en août, la guerre qui vient d'éclater entre la France et la Prusse. Parmi cette importante correspondance, 40 lettres sont adressées à sa mère, Louise Borgnis-Desbordes, 25 à sa s?ur Claire (épouse d'Henry Lethier, ingénieur des Ponts et Chaussées), et 20 à ses frères, Ernest, Alexandre et Paul. Si la première lettre est datée de Toulon, du 19 janvier 1868, la plupart ont été écrites à Saigon entre mai 1868 et octobre 1870. Quelques-unes ont été écrites pendant la traversée, ou à Versailles, et la dernière est de Toulon, du 19 mars 1871. On joint une photographie le représentant à l'âge de 28 ans, au moment de son départ pour la Cochinchine (par Camille Rensch, photographe, 19 rue Royale à Paris), avec une carte de visite annotée, l'ensemble sous enveloppe de deuil, ainsi qu'une lettre autographe signée de son frère Ernest (Versailles, 12 décembre 1868, 2 pp. in-16). Extraits : 1868 : "J'ai été faire une excursion au Caire. J'ai parcouru les bazars célèbres de cette grande ville, j'ai visité la citadelle et sa grande mosquée, le puits de Joseph, le fossé où les Mamelouks ont été traîtreusement engagés et égorgés. J'étais accompagné d'un docteur de la Marine et du Substitut du Procureur Impérial, tous les deux aimables et joyeux compagnons. Nous quittions notre hôtel à six heures du matin et à dix heures nous étions aux pieds des Pyramides. Nous avons trouvé des Arabes qui sont là aux pieds de ces singuliers monuments, et qui vous empoignent pour vous faire monter absolument comme le feraient nos sergents de ville pour conduire un coupable récalcitrant; un Arabe vous prend la main gauche, un autre la main droite, un troisième pousse derrière, et un quatrième monte avec une gargoulette pour vous donner une goutte d'eau quand la fatigue et la sueur vous ont rendu le palais sec comme un four à plâtre. Nous avons gravi la plus haute des Pyramides, la pyramide de Chéops, qui a à peu près 152 mètres de haut. Enfin j'arrivai au sommet avec mes quatre Arabes, et après avoir aperçu gros comme des enfants mes deux compagnons qui étaient encore au 1/3 de la route, je me couchai ou plutôt je me laissai tomber par terre, épuisé par cette course fantastique faite trop rapidement?" (lettre 117-5, 14 mars, en rade d'Alexandrie). "Nous sommes au milieu de la Mer Rouge, la chaleur est étouffante, nous avons vent debout et nous remuons assez pour que la man?uvre du porte-plume soit assez difficile" (lettre 117-8, 29 mars, à bord de la Sarthe). "Le lundi 23 je vais avec un évêque, passager à bord, et un colonel d'infanterie, visiter un transport anglais, l'Euphrate. On ne peut imaginer comme les Anglais ont plus que nous le respect de la vie de leurs soldats et le sentiment du confortable? A bord de l'Euphrate on voit des infirmeries, des hôpitaux, des chambres à bains, installés avec luxe, propreté et beaucoup d'air. A bord de la Sarthe l'hôpital est dans la batterie, et les hommes malades asphyxiés par la chaleur et l'odeur de la machine et des cuisines sont dans les meilleures conditions possibles pour crever comme des chiens." (lettre 117-9, 30 mars, Aden, à bord de la Sarthe). Saigon : "Je monte mon ménage un peu tous les jours, et j'espère arriver bientôt à être très convenablement installé. Je suis forcé d'avoir à faire aux Annamites et surtout aux Chinois qui accaparent presque tout le commerce. Les Chinois sont les Juifs de I'Asie. Le dialogue est quelquefois très amusant, le nombre de mots très limité, et par suite les nuances du langage disparaissent complètement. Ainsi, quand un Chinois veut vous faire payer un prix exagéré, pour lui dire qu'il n'est pas raisonnable, on lui parle ainsi : toi, voleur; et il répond : moi, pas voleur. Ils savent aussi le mot filou, et ils connaissent parfaitement la chose que ça veut dire." (lettre 117-12, 11 mai, à la suite de la lettre du 12 avril). "Je me lève à 4h 1/.