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couverture souple. - Poulet-Malassis & de Broise, Paris 1857, 12,8x19,3cm, broché sous coffret. - | Très rare édition originale brochée, telle que sortie des presses | Édition originale imprimée sur vélin d'Angoulême, exemplaire bien complet des six pièces condamnées et comportant toutes les coquilles des pages 29, 31, 43, 45, 108, 110 et 217 propres à l'édition originale à l'exception de la faute à « s'enhardissant » page 12, corrigée dès le début du tirage. Très rare « premier état » de la couverture (Jean de Schelandre 1385-1636 sur le deuxième plat de couverture et le prix de 3 frs sur le dos). Minuscules déchirures marginales sans gravité sur les plats, discrètes restaurations sur le dos, rares et légères piqûres éparses attestant de l'état originel de l'exemplaire, non lavé ni collé contrairement à la plupart des exemplaires. Notre exemplaire est présenté dans un coffret sur-mesure reproduisant la couverture et le dos du livre broché, ensemble signé Julie Nadot. Exemplaire broché à toute marge tel que paru d'une insigne rareté. En effet, l'importance capitale de cette uvre en fait une des pièces bibliophiliques les plus universellement recherchées et traditionnellement luxueusement reliées, à l'exception des exemplaires modestement reliés à l'époque par les quelques admirateurs contemporains et amis du poète. Les exemplaires conservés dans leur brochure d'origine demeurent une exception dont il conviendrait sans doute d'établir un inventaire détaillé. De nombreuses questions restent en suspens à propos de l'impression et de la diffusion de cette uvre, pourtant majeure dans la littérature française. Ainsi présente-t-on souvent les exemplaires non expurgés comme des exemplaires vendus avant la « ridicule intervention chirurgicale » (pour reprendre l'expression de Baudelaire) opérée par Poulet-Malassis sur les 200 exemplaires encore disponibles. En réalité, la correspondance de Baudelaire, comme celle de Poulet-Malassis, révèle que la vente fut loin d'être aussi fulgurante et que la plupart des exemplaires ont tout simplement été retirés et « mis en lieu sûr » par l'auteur et l'éditeur : « Vite cachez, mais cachez bien toute l'édition ; vous devez avoir 900 exemplaires en feuilles. - Il y en avait encore 100 chez Lanier ; ces messieurs ont paru fort étonnés que je voulusse en sauver 50, je les ai mis en lieu sûr [.]. Restent donc 50 pour nourrir le Cerbère Justice » écrit Baudelaire à Poulet-Malassis le 11 juillet 1857. Son éditeur s'est exécuté immédiatement en répartissant son stock chez divers « complices » dont Asselineau auquel il écrit, le 13 juillet : « Baudelaire m'a écrit une lettre à cheval que j'ai reçue hier et dans laquelle il m'annonce la saisie. J'attends à le voir pour le croire, mais à tout événement nous avons pris nos précautions. Les ex. sont en sûreté et profitant de votre bonne volonté nous mettrons aujourd'hui au chemin de fer. une caisse contenant 200 ex. en feuilles que je vous prie de garder jusqu'à mon prochain voyage. » Nous n'avons pas trouvé de trace du retour à la vente de ces exemplaires mis en réserve. Pourrait-on établir un lien entre ces exemplaires non brochés et les divers tirages de la couverture dont on ne connaît pas véritablement la cause - les corrections étant à peu près insignifiantes ? Ces exemplaires ont-ils d'ailleurs tous été remis en vente intacts, malgré le jugement ? La rareté des exemplaires de l'édition originale des Fleurs du Mal, et plus encore des exemplaires brochés tels que parus, pourrait laisser soupçonner une disparition, au moins partielle, des exemplaires non vendus et soustraits à la censure. Ouvrage fondateur de la poésie moderne, préfigurant les uvres de Lautréamont, Rimbaud et Mallarmé, Les Fleurs du Mal n'est pourtant connu qu'à travers sa seconde version, abondamment corrigée et recomposée en 1861 par le poète. L'édition originale de 1857 est ainsi une uvre unique qui ne sera jamais rééditée sous cette forme princeps. Les quelques exem.
Couverture rigide. Etat : Très bon. Edition originale. LA FONTAINE, Jean de. FABLES CHOISIES, MISES EN VERS PAR M. DE LA FONTAINE. Paris, Claude Barbin, 1668. In-4 de (28) ff., 284 pp., (1) f., (1) f. bl. Maroquin vert, large dentelle dorée encadrant les plats, dos à nerfs orné, double filet or sur les coupes, dentelle intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure de Trautz-Bauzonnet. 232 X 171 mm. « Édition originale des Fables de La Fontaine donnée par La Fontaine lui-même, contenant les six premiers livres. Elle est rare et fort recherchée » (Claudin, n°164). Tchemerzine, III, 865-866 ; Brunet, III, 750 ; En Français dans le texte, n°105. Edition originale des six premiers livres des Fables de La Fontaine, riche de 124 fables. Cette édition originale avait été composée pour le Dauphin, fils de Louis XIV (dont les armes ornent la page de titre). Le fabuliste s y montre fidèle à l esprit de ses modèles, Esope et Phèdre, qu il se contente d égayer par des traits nouveaux ou familiers, mais Les Fables de 1668 marquent une date capitale dans l histoire du genre, dès l Antiquité, l apologue était passé de la prose grecque aux vers latins il appartient à La Fontaine de l avoir annexé véritablement à la poésie (En Français dans le texte). L édition est illustrée de 118 eaux-fortes signées François Chauveau et de bandeaux, lettrines et culs-de-lampe gravés sur bois. Brunet fut l un des premiers bibliographes à souligner l extrême rareté des exemplaires conservés dans leur première reliure, « les Fables de La Fontaine étant passées entre les mains des enfants ». Jules Le Petit et Brunet ne signalent d ailleurs que des exemplaires reliés au XIXe siècle, ceux reliés comme le présent exemplaire par Trautz-Bauzonnet atteignant les plus fortes enchères : Répertoire Morgand et Fatout (1878), mar r. par Trautz, 3 400 Fr. Or ; Vente Guy Pellion (1882), mar. r. doublé de mar. bl. par Trautz 3 600 Fr Or ; Vente J. Renard (1881), mar. r. par Capé, 1 400 Fr. Or ; en maroquin de Duru 495 Fr Or Chedeau. 3 600 Fr Or et 3 400 Fr Or relié par Trautz-Bauzonnet en 1882 et 1878 ; 1 400 Fr Or relié par Capé en 1881 ; 495 Fr Or relié par Duru sont des prix considérables rapportés aux 10 F Or qui marquent à cette époque l entrée des livres dans le domaine de la haute bibliophilie. Précieux et bel exemplaire revêtu d une superbe reliure de Trautz-Bauzonnet en maroquin vert orné d une luxueuse dentelle dorée. Il possède en outre les deux corrections à l encre de l époque aux feuillets H1R (le mot « pas », barré, il sera remplacé par « plus ») et Y4v (le mot « Bien » biffé), présentes dans quelques exemplaires. Le dernier exemplaire passé sur le marché relié en simple vélin de l époque, fut vendu il y a 11 ans 325 000 (le 20 juin 2006 chez Pierre Bergé Livre du Cabinet Bérès, 20 juin 2006, n°46). Il possédait une seule correction manuscrite contemporaine à la page 176 ; le mot « bien » a été barré à la dixième ligne à partir du bas et il a, en effet, été supprimé dans les éditions suivantes. De la bibliothèque Cécile Eluard.
Edité par Michel Lévy frères, 1869
Livre Edition originale
couverture souple. - Michel Lévy frères, Paris 1869, 12,5x18,8cm, broché. - "Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience?" (A Arsène Houssaye, p. 2). Edition originale des Petits poëmes en prose postérieurement intitulés Le Spleen de Paris - Petits poëmes en prose, un des rarissimes exemplaires imprimés sur hollande, seuls grands papiers. Infime restauration en marge du premier plat. Préface de Baudelaire sous forme de lettre à Arsène Houssaye dans laquelle le poète expose cet ambitieux projet littéraire. Les poèmes sont suivis dans ce volume des Paradis Artificiels, en seconde édition. La page de faux-titre porte l'intitulé : "Oeuvres complètes". L'ouvrage, constituant le quatrième volume des uvres complètes de Charles Baudelaire, se vendait séparément, l'édition de ces uvres complètes s'échelonnera sur trois ans. Rarissime exemplaire imprimé sur hollande, seuls grands papiers : il en aurait été tiré moins de dix. Le seul exemplaire broché, tel que paru, que nous avons pu recenser. *** Ouvrage canonique du mouvement littéraire moderniste, les Petits poëmes en prose se présentent comme l'un des exemples les plus anciens et les plus réussis d'une écriture spécifiquement urbaine, l'équivalent textuel des scènes de ville des impressionnistes. Leur influence sur la poésie moderne sera immense et ouvrira la voie aux Illuminations rimbaldiennes, aux Chants de Maldoror de Lautréamont, au Drageoir aux épices de Huysmans - comme le remarque Cheryl Krueger « Le Spleen de Paris a également changé le cours de la poésie au-delà de la France, influençant les futurs poètes en prose : Jorge Luis Borges, T.S. Eliot, Franz Kafka, Rainer Maria Rilke, Walt Whitman et Gertrude Stein, pour n'en citer que quelques-uns ». Parmi les cinquante poèmes originaux assemblés dans ce recueil, cinq n'avaient même pas fait l'objet de parution en revue. Aussi chaotique en apparence que Les Fleurs du Mal étaient architecturalement organisées, cette édition originale reprend le « désordre choisi » par Baudelaire. Il a lui-même considéré ses poèmes en prose comme le pendant contradictoire de ses Fleurs, « mais avec beaucoup plus de liberté, et de détails, et de raillerie » (lettre à Jules Troubat, 16 février 1866). Cette correspondance est établie par la présence de poèmes-miroirs entre les deux recueils, comme « La Chevelure » et « Un hémisphère dans une chevelure ». Le poète opère ainsi un tournant définitif vers la modernité en créant une poésie se délectant de ses propres contradictions, « contenant des multitudes » selon le célèbre vers de Walt Whitman, autre grand peintre de la vie moderne. Baudelaire sera le premier à ouvertement revendiquer le poème en prose, deux termes qui se définissaient en creux - faisant donc s'effondrer une des barrières sémantiques les plus importantes entourant le genre poétique. Il n'est connu que quatre autres exemplaires sur hollande, tous reliés : - L'exemplaire de Charles Asselineau (relié par Capé, Masson-Debonnelle) à la bibliothèque Jacques Doucet, Paris - L'exemplaire des bibliothèques Noilly, Hayoit et Pierre Leroy (relié par Chambolle-Duru) - Un exemplaire en demi-maroquin vert (vente Porquet, 1888) - Un exemplaire en demi-maroquin rouge (vente Teschener, 1891) Une véritable rareté bibliophilique, renfermant les radicales productions d'un poète maudit, qui invita la prose dans sa poésie après en avoir maîtrisé la rime. Vicaire, I, 350. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] "Who among us has not, in his days of ambition, dreamed the miracle of a poetic prose, musical without rhythm or rhyme, supple and agile enough to adapt to the lyrical movements of the soul, to the undulations of daydreams, to the leaps of consciousness?" (A Arsène Houssaye, p. 2). First edition of Baudelaire's Petits poëmes en p.
Edité par Jean de Tournes, Lyon, 1547
Vendeur : Arader Books, New York, NY, Etats-Unis
Edition originale
Hardcover. Etat : Near fine. First. THE de BOURDIGALLE--DOUBLE--QUENTIN-BAUCHART--RAHIR--ODIOT--BURTON COPY. Two volumes. Lyon: Jean de Tournes, 1547. First edition, Mortimer B. Octavo (6 ½" x 4", 161mm x 101mm). [Full collation available.] Bound in later (late-XVIIIc?) polished red morocco with a triple gilt fillet border and corner rosettes. On the spine, five raised bands. Title gilt to the second panel. Gilt fillet to the edges of the boards. Gilt inside dentelle, marbled end-papers. All edges of the text-block gilt. Green silk marking ribbons. A very little rubbing at the extremities. Vol. I bowed. The odd passage of foxing, perhaps based on soiling. Altogether a lovely, unusually tall set (>25mm at the lower edge, with the lower deckle preserved at, e.g., I.F4-6). Book-labels to the front paste-down of vol. I (top-to-bottom): Léopold Double (gilt armorial to oval red morocco, "EX MUSEO L DOUBLE"); Ernest Quentin-Bauchart ("EX/LIBRIS/QUENTIN/BAUCHART" gilt to oval red morocco); paper label of "A.W." (beneath a lion rampant couped atop a torse, within a beveled triple-fillet rectangular frame), completed in ink manuscript "850"; Edouard Rahir ("Ex/Libris//Edouard/RAHIR" on an open book gilt to octagonal red morocco). To the verso of the first free end-paper of vol. I (top-to-bottom): Ernest Odiot (oval paper label with a cipher of two E's reversed around an O), Henri Burton ("EX-LIBRIS/HENRI BURTON/LYON-GENÈVE" gilt to rectangular red morocco). On the title-page, ink-stamps "[?] De Bourdigalle" with the motto "Non est mortale quod opto." flanking the date. Faded inscription to the head of the title-page in an early (XVIc?) hand, perhaps beginning "domus pro." i.e., indicating an institutional ownwerhsip. Labels of Double, Quentin-Bauchard and "A.W" only to the front paste-down of vol. II. Marguerite, Queen of Navarre (1492-1549) was a humanist on the level of Castiglione and Erasmus, with whom she corresponded (he more enthusiastic about her than she him). Born to Charles d'Orléans, Count of Angoulême (a great-grandson of Charles V of France), she married (after an unpleasant and unproductive first marriage) Henry II of Navarre in 1526. Her greater stage was, however, the court of her brother, who ruled as François I, one of France's most celebrated kings. There the brother-and-sister court attracted Leonardo da Vinci and Sebastiano Serlio, Rabelais and Ronsard. The collection of poems she wrote as meditations and as intellectual exercises is in the present set published for the first time, guided through the press by her valet de chambre Symon Silvius, alias Jean de la Haye, who was himself a humanist, having translated Marsilio Ficino's commentary on the Symposium of Plato into French. The title is a play on the author's name; "marguerites" are daisies. Collections of poems have long been referred to as garlands: florilegium and anthology. Thus we might render the title as Flowers of the flower among princesses. The most famous of the works is the first, "Le miroir de l'âme pecheresse" or Mirror of the sinful soul, first published in 1531 after the death of her only son, Jean, at the age of six months. Marguerite's humanism and worldliness are on display in the Suyte (i.e., vol. II). Here she writes a history of nymphs and satyrs in the mode of Ovid, epistles to her brother the King of France, eight portraits of courtiers -- four ladies and four gentlemen, even a comedy and a farce. Perhaps the most consequential is the last long work of the collection, La Coche (The Coach). Marguerite wrote it in 1541 while setting up a marriage for her daughter, and commissioned a series of illustrations from Bernard Salomon (1506-1561), a Lyonnais miniaturist who often worked with de Tournes. A rich and polyvalent expression of the cultivation of a noble lady, printed by one of the great Lyonnais humanist publishers, the Marguerites has long been a bibliographic prize. [Full provenance analysis available.] Brunet III.1414; Tchemerzine VII.1547 (pp. 382-383).
Date d'édition : 1920
Manuscrit / Papier ancien Edition originale Signé
couverture souple. - s.d. (ca 1920), 620 ff. sous trois chemises de 25x33cm, en feuilles sous chemises. - | Un inestimable testament poétique du mentor de Marcel Proust, qui dort à l'abri des regards depuis la mort de son auteur | L'ensemble de poèmes manuscrits autographes en grande partie inédits de Robert de Montesquiou-Fezensac est rassemblé par le comte en un recueil intitulé Le Dernier Pli des neuf voiles, dont la composition s'étend de son tout premier recueil (Les Chauves-Souris, 1892) jusqu'à son dernier triptyque (Offrandes, 1915). Ensemble manuscrit de 620 feuillets. 532 feuillets inédits, de premier jet, manuscrits au recto et numérotés au crayon, conservés dans 3 chemises en demi-maroquin rouge à coins de l'époque, étiquettes de maroquin rouge avec auteur et titre doré?; les poèmes sont ensuite placés dans des chemises avec titre manuscrit et numérotation prévue pour leur parution. Selon une note de l'auteur, «?les différences d'encre n'ont pas de signification, simple hasard de copie?». Rares feuillets de la main de son secrétaire Henri Piniaud?: f. 20 du «?Huitième voile?» et f. 29 du «?Neuvième voile?». 23 feuillets présentent les textes imprimés ou tapuscrits des poèmes et sont enrichis de corrections de la main de Montesquiou. Un jeu d'épreuves imprimées se trouve en tête de la première chemise, ainsi qu'un calque au crayon d'après Aubrey Beardsley réalisé par l'auteur et accompagné de ses indications manuscrites. Sublime ode au dandysme, à l'homosexualité et la beauté, cette promenade mondaine et poétique de Montesquiou plonge le lecteur dans le Paris fin-de-siècle et décadent décrit dans la Recherche du temps perdu de son ami Marcel Proust. Empreint de son enthousiasme légendaire pour l'Art pictural, décoratif, théâtral et floral, le recueil livre également des centaines de vers endeuillés par la disparition de l'amant du comte, Gabriel Yturri. Grâce à ce recueil de poèmes de Robert de Montesquiou-Fezensac dont on avait perdu toute trace depuis 1986, il est désormais possible d'achever la réhabilitation du poète aristocrate qui a longtemps incarné et façonné l'esprit parisien. Montesquiou a laissé en mai 1920 des instructions manuscrites pour la publication posthume du recueil, initialement annoncée en deux volumes, et jamais réalisée. à sa mort un an plus tard, les poèmes seront légués à son secrétaire Henri Pinard, qui les vendra à une date inconnue. Passés aux enchères le 24 novembre 1986, ils sont mentionnés dans le colloque Loire-Littérature en 1989. Ce manuscrit considérable de Montesquiou se construit comme une véritable «?demeure de poésie?» à l'image de ses célèbres appartements d'esthète décrits par Huysmans, où les «?voiles?» en enfilade contiennent des dizaines de poèmes inédits écrits parallèlement à ses précédents recueils. L'auteur a lui-même indiqué la parenté de chaque «?voile?» avec un recueil publié, annonçant ici la complétion totale de son uvre par l'ajout de poèmes qui dormaient encore dans ses papiers. Les trois épaisses chemises renferment des trésors de rareté et de curiosité, parfois tracés sur des feuilles colorées, souvent contrecollés sur de plus grandes feuilles rigoureusement ordonnées en attendant leur parution. Des poèmes écrits sans rature, fluides, à l'écriture galbée et précieuse côtoient de nombreux autres manuscrits de premier jet?: biffures et corrections témoignent également du travail en cours sur les nouveaux poèmes?; elles ont été appliquées dans les épreuves imprimées de l'ouvrage, présentes en tête de la première chemise du manuscrit. Quelques poèmes sont repris tels quels de recueils déjà parus mais sont légèrement modifiés, selon les explications données par l'auteur. Montesquiou ajoute également quelques bandes de notes manuscrites détaillant ses intentions. Le manuscrit renferme un florilège poétique d'art sacré, de fleurs rarissimes et de mobiliers anciens ornant ses célèbres appartements parisiens «?autour desquels s'étaient bâties tant de légendes?» (Jacque.
Vendeur : Mad-Museum, Velleron, France
Livre Edition originale
Couverture rigide. Etat : Très bon. Edition originale. "RARE COLLECTION de 7000 livres, bouquins, B.D., revues littéraires de 1850 à 1980" Soit 3000 livres de 1850 à 1960 + 2500 bouquins de 1960 à 1980 (romans, poésie, théâtre, philosophie, historique, première et seconde guerre mondiale, politique, médecine, agriculture, loisirs, tourisme et voyages, ésotérisme, aventure, policier, + tous thèmes divers) + 300 albums de bandes dessinées originaux (TINTIN, ASTÉRIX, LUCKY LUKE, etc.) + 1200 revues littéraires (LES ANNALES, LA REVUE DE PARIS, LA REVUE DES DEUX MONDES, LA REVUE UNIVERSELLE, LE MOIS, LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE, LES OEUVRES LIBRES, MARGINALE, LA NEF, LES LETTRES NOUVELLES, MERCURE DE FRANCE, A CONTRE-COURANT, LECTURE POUR TOUS, etc., etc., etc.) / Collection visible sur rendez-vous près d'Avignon (Téléphone: 04 90 38 56 82).
Edité par s.d. [mai 1905 à avril-mai 1914], 1905
Edition originale Signé
Etat : Très bon. 1ère édition. 5 LAS au format in-12 formant un ensemble de 24 pp. rédigées à l'encre noire. Cinq lettres autographes signées adressées à Maurice Duplay (1880-1978), ami d'enfance de Marcel Proust et romancier. Les Proust étaient intimement liés avec les Duplay. Tout comme Adrien Proust, le père de Marcel, Simon Duplay (1836-1924), le père de Maurice, était médecin. Chirurgien des hôpitaux, professeur de clinique chirurgicale à l'Hôtel-Dieu, membre de l'Académie de médecine, il devait être un des témoins de Robert Proust au mariage de ce dernier. Marcel se liera plus tard avec leur fils Maurice. A ce jour, on ne connaîtrait que douze lettres de Marcel Proust à Maurice Duplay (onze retranscrites dans Kolb, Correspondance de Marcel Proust et la douzième passée en vente chez Christie's (Vente du 9 décembre 2014, n°104) dans laquelle Proust prodigue des conseils littéraires à la lecture du manuscrit de Léo, roman de Maurice Duplay). Dans les lettres que nous proposons, écrites de mai 1905 (première lettre connue) à avril-mai 1914, Marcel Proust joue le rôle de critique littéraire. Il y fait, à travers une analyse détaillée des textes lui étant soumis, l'éloge de l'oeuvre romanesque de son ami. Y sont commentés La Trempe : L'École des héros (Albin Michel, 1905), Léo (A-Z. Mathot, 1909), Ce qui tua Farget (Arthème Fayard, 1911) et L'Inexorable (Plon-Nourrit, 1913), paru la même année que Du côté de chez Swann. Dans l'importante lettre prodiguant des commentaires sur L Inexorable, Marcel Proust évoque le procédé de scenarii alternatifs utilisé par son ami dans son roman et le rapproche du passage de Du côté de chez Swann, dont il est en train de corriger les épreuves, « où [son] héros [Charles Swann] est à la recherche d'une femme [Odette de Crécy] qu'il a peur de ne pas trouver dans les restaurants où il a le dernier espoir de la rejoindre. Et il voit d'avance sa fin de journée double, selon que son cocher lui aura dit qu'il l'a trouvée, ou le contraire ». Maurice Duplay publiera ses "Souvenirs intimes" de Marcel Proust en 1972 (Mon ami Marcel Proust, Cahiers Marcel Proust, nouvelle série n°5, Gallimard). LAS, 3 pp. in-12, s.d. [seconde quinzaine de mai 1905] à propos du premier livre de Maurice Duplay, La Trempe : L'École des héros, paru chez Albin Michel (Philip Kolb, Correspondance de Marcel Proust, Tome V, pp. 158-159) : "Mon cher Maurice, Cela m'est très difficile de te donner une heure en ce moment je t'écrirai pourquoi mais ce soir j'ai tellement mal aux yeux que je vois à peine les mots que j'écris, je ne veux pas me fatiguer. Je ne te dis qu'un mot que je tiens à t'écrire tout de suite (parce que je suis plus écriveur de lettres que toi (lettres dans le sens correspondance), quoique hélàs moins écrivain ! C'est ce que je viens de lire ton livre [La Trempe : L'École des héros] et que je suis émerveillé, stupéfait. Oui stupéfait. Je connaissais toutes tes "possibilités". Comment avais-je pu soupçonner la maîtrise ? C'est le mot ! Pas une faiblesse, pas une gaucherie, pas une lenteur. La pensée la plus haute mais toujours s'élevant de la vie la plus forte, pas une abstraction. Un paysage admirable, fleuve, maisons de roses et de vignes, couchant des vignes et vendange du ciel, mais adapté, armaturé au sujet, reflet de sang irradié par le livre dans la nature. Des impressions délicieuses (les flamants roses oiseaux d'aurore, etc. vitrage ensoleillé, une merveille). Le sergent qui fait rire et qui punit qu'on ait ri, étonnant. Enfin c'est un beau livre. Il faudrait que je le relise que j'y pense pour le comparer, le situer entre d'autres, savoir son vrai rang, préjuger ceux que tu feras. De cela je n'ai actuellement ni la force, ni le temps, ni le goût tout à admirer ta force aisée, ton beau don de style, ta maîtrise réelle je le répète. C'est épatant. Je vais mettre ce livre dans les mains de tous me amis. Tous vont vouloir te connaître. Et comme je ne pourrai pas facilement vous réunir, je te les enverrai ou t'enverrai à eux. Je te félicite encore et te serre la main. Marcel Proust, Quelle forme ! Quelle éloquence ! Quelle vie !". Longue LAS (8 pp. in-12), s.d. [premiers jours d'avril 1909 à propos de Léo, roman de Maurice Duplay, paru début avril 1909 chez A.-Z. Mathot dont Proust venait de recevoir un exemplaire (Philip Kolb, Correspondance de Marcel Proust, Tome IX, pp. 71-73) : "Mon cher Maurice, En quelques mots car je suis bien incapable d'écrire, je voudrais te dire beaucoup de choses. D'abord ceci : tu m'avais écrit un mot charmant il y a déjà plusieurs mois. J'ai été dans un tel état de santé que ayant un petit objet ayant appartenu à maman (*) à remettre à ta mère, j'ai attendu jour par jour d'être mieux dans l'espoir de passer chez toi. Or jamais ma vie n'a été telle, mangeant une fois par 48 heures, jamais avant 3 heures du matin etc., etc. Et si veux écrire une ligne, une lettre, plusieurs jours de maux de tête. Aussi me disant toujours : "Demain", je ne t'ai pas écrit et quand j'ai reçu Léo aujourd'hui, j'ai pensé avec tristesse à ce que tu devais penser de moi. Mais la curiosité l'a emporté sur la tristesse et j'ai jeté un long, un très long, un presque complet coup d'oeil sur Léo, et je n'ai abandonné ma lecture qu'après les dernières pages finies, ces dernières pages qui me paraissent toutes changées, et à mon avis infiniment supérieures à ce qu'elles étaient. L'écueil du sujet c'était le côté "mélo" qu'accentuait le dénouement. Celui-ci est plus simple, plus émouvant. Et surtout il t'a permis ces superbes pages, cette vieillesse végétante, vitupératrice et casanière où un assassin et une rouleuse vivent avec une régularité de bourgeois et parlent avec une amertume de pamphlétaires, avec une sévérité de sermonnaires. Quel talent mon cher Maurice, quelle belle matière grasse et colorée de lueurs que celle de ton style qui n'expose jamais un fait sans en extraire de poésie, sans le prolonger de sa portée sociologique; qualités qui sont peut être celles qui t'échappent le plus parce qu'el. Signé par l'auteur. Livre d'occasion.
Vendeur : Le Manuscrit Français, Versailles, France
Membre d'association : ILAB
Manuscrit / Papier ancien Edition originale Signé
Pas de couverture. Etat : Bon. Edition originale. VERLAINE, Paul (1844-1896) Poème autographe signé « Paul Verlaine » Londres, 1873, 1 p. in-8°, sur papier vergé Marge droite légèrement effrangée, infimes manques au centre et aux angles supérieurs Poème capital, évoquant la fuite chaotique et misérable à Londres avec Rimbaud Verlaine fait une entorse au sonnet traditionnel et réalise ici son premier essai en vers de treize syllabes, qu il dédie à Ernest Delahaye « Sonnet boiteux Ah vraiment c est triste, ah, vraiment ça finit trop mal. Il n est pas permis d être à ce point infortuné. Ah ! vraiment c est trop la mort du naïf animal Qui voit tout son sang couler sous son regard fané. Londres fume et crie. O quelle ville de la Bible ! Le gaz flambe et nage et les enseignes sont vermeilles. Et les maisons dans leur ratatinement terrible Épouvantent comme un sénat de petites vieilles. Tout l affreux passé saute, piaule, miaule et glapit Dans le brouillard rose et jaune et sale des Sohos Avec des indeeds et des allrights et des hâos. Non vraiment c est trop un martyre sans espérance, Non vraiment cela finit trop mal, vraiment c est triste : O le feu du ciel sur cette ville de la Bible ! Londres, 1873 Paul Verlaine » Ce sonnet, doublement boiteux, tant par sa formulation que par l emploi de vers de treize syllabes, marque pour la poésie de Verlaine une rupture avec le sonnet classique et de nouvelles perspectives métriques. La période est pour lui propice à ces nouvelles expérimentations, aux côtés de Rimbaud qui, derrière ces vers, apparaît comme une figure spectrale ; tant son influence esthétique sur Verlaine fut forte, et réciproquement. On note à deux reprises l allusion à la ville de Sodome, cette « ville de la Bible », dont le peuple a subi la colère d un Dieu incendiaire. L évocation des « Sohos » par ailleurs désigne ce célèbre quartier de Londres qui, en 1872-1873, était bien connu pour ses m urs libres et sa prostitution, où nombre de communards exilés ont vécu et que les deux poètes ont bien connu. S il est impossible de dater formellement ce sonnet, tout porte à croire que Verlaine le compose dans la prison de Mons, à l automne 1873. Le poète laisse ici transparaître une grande souffrance morale, rongé par l impureté, le blasphème et les plaisirs interdits avec son compagnon d infortune. On connaît à ce jour trois manuscrits de ce poème, et qui présentent plusieurs variantes. Le premier, joint à une lettre à Edmond Lepelletier d octobre 1873, est intitulé Hiver, et clôt la série Mon Almanach pour 1874 (aujourd hui à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet). Le deuxième, qui est une mise au net, figure dans Cellulairement, recueil composé à la prison de Mons entre octobre 1873 et janvier 1875. Notre manuscrit, le troisième, a servi pour la première publication du sonnet dans La Nouvelle Lune du 11 février 1883. Ce poème figure ensuite dans Jadis et naguère, paru chez Vanier en novembre 1884. C est aussi à cette époque que Verlaine lui attribue son titre définitif : Sonnet boiteux. Verlaine ajoutera la dédicace « À Ernest Delahaye » au dernier moment, directement sur la coupure de La Nouvelle Lune préparée pour l impression de Jadis et naguère (Bibliothèque littéraire Jacques Doucet). « Nous nous contenterons de recommander à ceux qui se croient obligés d aimer qu on dépasse les limites permises de l énervement et de la déliquescence de la pensée certaines pièces à cet égard très réussies, dans Jadis et naguère, et de vrais modèles du genre : Sonnet boiteux, À Albert Mérat, Langueur » (Gabriel Sarrazin, La Revue contemporaine, janvier 1885). Nous joignons : Une lettre autographe signée de Verlaine à Philomène Boudin, dite Esther Londres, [25 novembre 1893], 3 p. in-8° Le poète écrit à sa maîtresse une tendre épître depuis Londres tout en faisant allusion à son tumultueux voyage dans la même ville vingt ans plus tôt, aux côtés d Arthur Rimbaud, contribuant à la rupture avec sa première femme, Mathilde Mauté. « Ne crains pas les femmes. D ailleurs Lo. Signé par l'auteur.
Edité par Ole-Lukoie, Moskva,, 1912
Livre Edition originale
Possibly Russia's greatest poetess - in the original velvet --- Very rare first edition of Tsvetaeva's second book of poetry, containing two of her most famous poems. One of only 500 copies An attractive example with the fragile original velvet binding unrestored. When published in 1912, Tsvetaeva was twenty years old and the format of the volume, dedicated to her husband, the writer Sergei Efron, made it look like a small velvet-bound prayer book, hinting at the purity and innocence of childhood scenes described in Part I of the volume. However 'Fonar', despite being largely preoccupied with childhood impressions, is a more mature and bolder book of poetry than Tsvetaeva's first collection, 'Vechernii albom' ('The Evening Album', 1910). It touches on such themes as the fragility of happiness, suicide, feminist rebellion (foreshadowing Tsvetaeva's affair with Sofia Parnok), the slow disappearance of the old Russia. It also establishes one of Tsvetaeva's future leitmotifs the nostalgia for the old noble Moscow ('Domiki staroi Moskvy'). The volume opens with an address to the reader, in which Tsvetaeva, almost apologetically, writes that 'a woman's book of poetry is nothing more than a magic lantern'. However, this address may have been false modesty on Tsvetaeva's part. In 'Fonar' she embraces the feminine stance on life, focusing on her relationship with her mother and sister Asia, challenging at the same time the traditional vision of a woman as a shy 'sheep' ('Tolko devochka'). The dream occupation of Tsvetaeva's speaker is to be a military drummer ('Baraban'). 'Fonar' consists of three parts. Part I is an ode to childhood, with its tragedies, like the mother's sadness and bad marks at school, and joys going ice skating or to the bookshop. It brings to mind Tolstoy's novels and their images of pre-revolutionary Russia: governesses, 'iamshik' (the coachman), an old nanny, the first ball, the diamond shop in Tverskaia Street. The atmosphere of some poems is reminiscent of the style of the Russian artist Alexandre Benois, especially his Rococo paintings: in 'Malchik s rosoi' and in 'Devochka-smert' images of 'a fancy blue shoe', 'a lace scarf', roses and parquet floor evoke a long-gone era. In Part II, the speaker is fifteen and bids farewell to childhood. The section features familiar attributes of teenage years: first kisses, Schiller and Byron, friendship oaths, and the youthful maximalism 'ia i mir' ('I and the world', with 'I' taking the first place). Part III concludes the life cycle structure of the volume, with its nostalgia for the lost innocence. Mature poems appear: a famous dedication to Sergei Efron ('My s toboiu lish dva otgoloska') and lyrical pictures of the Oka river and its environs (Tsvetaeva's family owned a house in Tarusa and she spent many summers there). 'Fonar' received mixed reviews, but the prominent critic Piotr Pertsov praised the volume's modesty, freshness and sincerity. 'The volume's quietness is better than the works of modern male poets, who pat the universe on the shoulder and fraternise with eternity. It is the quiet words that remain forever' ('Golos Moskvy'. 1912. 70, 24 March. P. 5). Provenance: Robert Eden Martin (b. 1940; American lawyer and noted collector of Russian, British and American literature works). Physical description:Small 8vo (11.9 x 9.1 cm). 148 pp including title and dedication leaf. Original blue-green velvet, blue edges, decorative endpapers printed in blue and gold with a repeating floral pattern, blue silk ribbon. Condition:Spine and upper cover slightly faded, a couple of small stains; very few light pencil marks, the title page and the last page very lightly browned. Bibliography:
Date d'édition : 1864
Edition originale Signé
couverture souple. - Biponti (Aux deux ponts) Dimanche matin 14 [août 1864], 13,4x20,6cm, 3 pages sur un feuillet remplié. - Lettre autographe signée, en partie inédite, rédigée à l'encre noire, adressée à sa mère et datée du «?dimanche matin 14?». Quelques soulignements, biffures et corrections de l'auteur. Ancienne collection Armand Godoy, n°188. Baudelaire crépusculaire?: «?L'état de dégoût où je suis me fait trouver toute chose encore plus mauvaise.?» Attiré par la promesse d'une glorieuse renommée, Baudelaire se rend en Belgique en avril 1864 pour quelques conférences et l'espoir d'une rencontre fructueuse avec les éditeurs des Misérables, Lacroix et Verboeckhoven. Ceux-ci ne se déplaceront pas, les conférences seront un échec et Baudelaire nourrira contre la «?Pauvre Belgique?» une ranc ur démesurée. Pourtant, malgré les multiples sollicitations de retour, le poète passera le reste de ses jours dans ce pays honni, menant une vie de bohème mélancolique. Hormis quelques courts séjours à Paris, Baudelaire ne rentrera en France que le 29 juin 1866 - terrassé par une attaque cérébrale qui le laisse hémiplégique - pour une dernière année d'agonie silencieuse en maison de santé. Rédigée seulement quelques mois après son arrivée à Bruxelles et ses premières déceptions, cette lettre laisse transparaître tous les principes de la mystérieuse haine passionnelle qui retiendra définitivement le poète en Belgique. Durant ses dernières années françaises, éreinté par le procès des Fleurs du Mal, humilié par le refus de sa candidature à l'Académie, orphelin littéraire après la faillite de Poulet-Malassis et auteur déshérité par la vente des droits de ses traductions à Michel Lévy, Baudelaire est surtout très affecté sentimentalement par la déchéance inéluctable de Jeanne Duval, son éternel amour, alors que s'est tarie sa passion pour la Présidente, dont la poétique perfection n'a pas résisté au prosaïsme de la possession physique. Aussi, le 24 avril 1864, décide-t-il de fuir ces «?amours décomposés?» dont il n'a su «?garder la forme et l'essence divine?». La Belgique, ce très jeune pays qui semble né d'une révolution romantique francophone contre le joug financier hollandais, s'offre fantasmatiquement aux yeux du poète comme le lieu d'une possible reconnaissance de sa propre modernité. Page vierge sur laquelle il voudrait imprimer la puissance de sa langue en affirmant son indépendance économique, le plat pays est un miroir sur lequel Baudelaire projette son puissant idéal mais qui lui renverra plus violemment encore le spleen de ses ultimes désillusions. Publiée dans la Revue de Paris de novembre 1917, amputée du délicat paragraphe sur ses lavements froids, cette lettre emblématique évoque tous les travaux poétiques, littéraires, artistiques et pamphlétaires de Baudelaire?: d'abord à travers la figure tutélaire et rassurante de l'éditeur des Fleurs du Mal, Poulet-Malassis?: «?Si je ne demeurais pas si loin de lui, je crois vraiment que je lui paierais une pension pour manger chez lui?» ; puis par l'évocation concrète de la «?valeur vénale?» de ses Curiosités esthétiques?: «?tous ces articles que j'ai si douloureusement écrits sur la peinture et la poésie?». Baudelaire confie ensuite à sa mère les espoirs de publication de ses dernières traductions de Poe qui, à son grand dam, «?ne paraissent pas à L'Opinion, à la Vie Parisienne, au Monde illustré?». Il conclut enfin sur ses Lettres belges, dont Jules Hetzel lui fait annoncer qu'après négociation avec le Figaro, «?[s]es lettres sont acceptées avec joie?». Cependant, souligne littéralement Baudelaire, celles-ci sont «?à ne publier que quand je serai revenu en France?». Leitmotiv de sa correspondance belge, ce retour en France sans cesse imminent?: «?Décidément, je crois que j'irai à Paris jeudi?» et sans cesse repoussé («?je retarde mon voyage à Paris jusqu'à la fin du mois?», corrige-t-il, huit jours plus tard), semble exciter la férocité du poète contre ses nouveaux concitoyens auprès desquels il se plaît.
Edité par Iliazd, Le Degré Qua, Paris, 1958
Edition originale Signé
In-4 carré, en feuilles, couverture en peau de vélin. Boîte-étui en maroquin havane dont le plat supérieur est ajouré d'une grande fenêtre oblique au contour irrégulier, laissant apparaître une composition en relief mosaïquée en maroquin bleu sur un rabat en veau blanc, qui évoque un sillage; noms de l'auteur et de l'artiste ainsi que le titre de l'ouvrage poussés à l'oeser blanc sur le dos; intérieur doublé de daim bleu nuit. Etui (Claude Honnelaître, 1980).Edition originale de ce texte dédié à la mémoire de Paul Eluard, illustrée d'une gravure originale hors texte de Picasso. Tirage unique limité à 50 exemplaires numérotés sur vieux japon, signés par l'auteur et l'artiste. Exemplaire portant sur le faux titre un amical envoi autographe signé de l'auteur à Antonin Honnelaître, père de Claude Honnelaître. A figuré aux expositions Relieurs contemporains (Paris, Bibliothèque nationale, 1980, n°31, reproduction en noir et blanc), Picasso, les poètes et la reliure (Paris, Maison de la poésie, 1991, n°73, reproduction en noir et blanc) et Reliures de Claude Honnelaître (Paris, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 1996, n°133, reproduction en couleurs).
Date d'édition : 1861
Vendeur : Le Manuscrit Français, Versailles, France
Membre d'association : ILAB
Manuscrit / Papier ancien Edition originale Signé
Couverture rigide. Etat : Bon. Etat de la jaquette : Satisfaisant. Edition originale. BAUDELAIRE, Charles (1821-1867) [Deuxième notice sur] Pierre Dupont Épreuves corrigée et signée de la main de Baudelaire [Paris] 6 juin 1861 [cachet du composteur], 11 p. in-8vo bradel cartonnage papier marbré (V. Champs) 3 ff. in-8vo paginés [201]-206, + 5 p. sur 3 ff. paginés 132-136 pour les trois chansons de Dupont qui portent des corrections purement typographiques à l encre, vraisemblablement à l intention d un prote Dos légèrement frotté Des anciennes collections de la Baronne Alexandrine de Rothschild et du Colonel Daniel Sickles, provenant de la vente Albert et Monique Kies Célèbres et précieuses épreuves consacrées à Pierre Dupont, abondamment corrigées et signées par Baudelaire Bien qu étant une notice consacrée à son ami Pierre Dupont, Baudelaire évoque d emblée les « infatigables facultés » de Victor Hugo, dont le public est devenu « tellement las ». On observe ainsi toute l ambivalence des sentiments éprouvés par l auteur des Fleurs du mal pour celui des Misérables. Baudelaire hérite de la partie la plus obscure du romantisme mais ne peut toutefois s empêcher de réprimer le pair de France, père de famille à genoux devant une nature que, lui, exècre. Historique de la notice : [Première] épreuve corrigée, plus d un an auparavant, pour l anthologie d Eugène Crépet : Les Poètes français / Recueil des chefs d uvre de la Poésie française // Les Contemporains. P., Hachette (fin juillet) 1862, t. IV pp. [609] 615 suivies de trois chansons pp. 616-620. Crépet en avait autorisé, moyennant finances, la publication anticipée dans la Revue fantaisiste de Mendès du 15 août 1861, parue sous le titre collectif depuis lors retenu : « Réflexions sur quelques-uns de mes contemporains » Aucun doute que notre épreuve du 6 juin 1861 précède la Revue fantaisiste, pour laquelle il existe d ailleurs une épreuve avec de petites corrections, toutes toutes d ordre typographique. Baudelaire aurait-il communiqué à Poupart-Davyl, l imprimeur de la Revue fantaisiste, un jeu de cette seconde épreuve ? Il a en effet demandé à l imprimeur de l anthologie [J. Claye] une seconde épreuve pour entériner ses « retouches » et coupures. Notre première épreuve présente des similitudes avec la Revue fantaisiste de 1861, par exemple : « [ ] cette gloire était trop grande. Mais aujourd hui, ils sont trop bien vengés ; car » (identique à la version de la Revue) que l on retrouve sous cette forme chez Crépet en 1862 : « [ ] grande, mais [ ] vengés, car ». Nous pouvons alors nous demander si Mendès avait connaissance des réticences qui mécontentent le poète. Tout comme dans la Revue deux mois plus tard, la charge contre Ponsard est ôtée dès cette première épreuve : « Cette nuée vomit M. Francis Ponsard [biffé, ajout en interligne :] les néo-classiques, qui valait bien à lui seul [biffé, ajout en interligne :] certes valaient bien plusieurs légions de sauterelles ». Puis : « Le public était tellement las de Victor Hugo, tellement las [biffé] de ses infatigables facultés » De même certaine ferveur nuancée : « Car il serait injuste de croire que tous les hommes, même en France, sont tous et toujours [biffé] également vils, bêtes et ignorants [biffé, ajout en interligne :] bêtes et coupables. Théodore de Banville avait produit les Cariatides ; ( ) » [« Déjà Théodore de Banville avait, mais vainement, produit » (in Revue fantaisiste), oubli Pichois]. L amitié solide entre Pierre Dupont et Charles Baudelaire ne fait aucun doute, en témoignent les concernés eux-mêmes, mais aussi des membres de leur entourage. Nés la même année 1821 , l un à Lyon, l autre à Paris, rien ne semble les prédisposer à se lier de la sorte : milieux d origine, talents et tempéraments différents. De 1842 à 1854 peut-être, ils ne paraissent pas tant partager une lutte commune qu une série de moments privilégiés faits de rencontres et d aventures vécus avec une intensité, implication ou nonchalance à l envi au gré des instants et des désirs de l un et l autre. Particulière. Signé par l'auteur.
Vendeur : Le Manuscrit Français, Versailles, France
Membre d'association : ILAB
Manuscrit / Papier ancien Edition originale Signé
Pas de couverture. Etat : Assez bon. Edition originale. SAND, George (1804-1876) Manuscrit autographe signé « G Sand » pour son roman Consuelo [fragments]
[Nohant et Paris, entre fin 1842 et début 1843] 27 p. in-8° (13,5 x 20,5 cm)
Quelques taches, mouillures et salissures Précieux manuscrit formant la dernière partie de Consuelo, l un des plus grands romans du XIXe siècle Le manuscrit présenté se compose comme suit : Chapitre 105, qui constitue le début de la seizième et dernière partie du roman
Soit 10 p. in-8° [manque une page]
 Chapitre 106
Soit 10 p. in-8° [manque une page et demie]
 Conclusion
Soit 7 p. in-8° [manquent les toutes premières lignes de la conclusion, soit une demi-page] Les pages manquantes mentionnées supra figurent aujourd hui dans une seule et même collection particulière. Consuelo fut publié en livraison dans la Revue indépendante (cofondée par Sand) du 1er février 1842 au 25 mars 1843, en 16 « parties », représentant 105 chapitres (il y eut une erreur de numérotation par la Revue indépendante entre les chapitres 19 et 29) et une conclusion. Le manuscrit du roman fut démembré dès le XIXe siècle. Des fragments existent au musée de La Châtre, à la Bibliothèque de l Université d Ottawa, à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, et dans des collections particulières.
Les manuscrits de Consuelo ne sont que très rarement mis en vente publiquement. On relève celui de la collection Sickles, vendu en avril 1989, puis celui de la collection Cortot, en octobre 2019. Le manuscrit présenté est écrit à l encre brune au recto des feuillets (souvent doubles), très remplis, d une écriture de premier jet, rapide et serrée. Il est jalonné d abondantes ratures, corrections et suppressions. Quelques passages sont ajoutés, laissant constater plusieurs variantes avec le texte définitif. uvre majeure de l écrivaine, Consuelo raconte l ascension sociale d une bohémienne qui deviendra cantatrice et compositrice reconnue. Le personnage se révélera par la force de son talent dans le milieu très masculin de la création musicale, mettant à mal les stéréo types de la féminité et faisant du roman une uvre avant-gardiste, à l image de son autrice. « George Sand est immortelle par Consuelo, uvre pascale. C est notre Meister, plus courant, attachant par l aventure, et qui va au plus profond de la musique, comme fait l autre par la poésie » (Alain, Propos de littérature). Provenance :
Collection Louis Goubert
Puis Jean-Louis Valdez, par descendance. Signé par l'auteur.
Couverture rigide. - Editions Pétridès, Paris 1947, 28x38cm, relié. - Édition originale, un des 240 exemplaires numérotés sur vélin d'Arches, illustrée de 22 lithographies en couleurs exécutées d'après des gouaches, dont 12 hors-texte, de Maurice Utrillo, tirées par les ateliers de Fernand Mourlot et Lucien Détruit. Reliure doublée à tiges en plein veau aniline blanc, décor peint en nuance de vert opaline et de gris se prolongeant sur les doublures bords à bords, tiges de titane et gardes volantes de papier assorties. Titrage au film gris et vert opaline en long sur le dos. Chemise rigide décorée, titrée sur le dos, étui. Reliure signée de Julie Auzillon, titrages de Geneviève Quarré de Boiry et tranche de tête dorée au palladium par Jean-Luc Bongrain. (2022) Couvertures et dos conservés. Cet ouvrage, présentant toutes les époques de l'artiste montmartrois, fut publié à l'occasion de l'exposition consacrée aux uvres de Maurice Utrillo organisée en 1947 à la galerie de Paul Pétridès. Monté sur onglet en tête de l'ouvrage, un sonnet autographe intitulé "L'Art pictural" signé de Maurice Utrillo adressé à Francisque Poulbot ; deux quatrains et deux tercets rédigés à l'encre noire sur un papier pelure ligné. Précédant ce poème, le peintre a précisé : "Sonnet par Maurice, Utrillo, V, < dédié à son ami et confrère < Georges Kars." En tête du feuillet, se trouve un envoi autographe signé d'Utrillo : "Amicalement à Francisque Poulbot". Quelques taches marginales ne gênant pas la lecture. Le sonnet a été publié dans ART, vol. 2 (octobre 1934-juillet 1935, p. 9). Ce beau poème, véritable chant d'indépendance picturale doublement signé par Utrillo, est adressé à une figure incontournable de la vie montmartroise, le dessinateur Francisque Poulbot. L'exceptionnelle offrande manuscrite réunit des monuments vivants de la Butte, marqués par la bohème et l'ivresse : Utrillo, Poulbot, ainsi que Georges Kars, artiste tchèque installé à Montmartre dont Utrillo célèbre la peinture à travers ce sonnet. Utrillo adresse ces vers en 1928 à Francisque Poulbot, ancien camarade du lycée Rollin devenu dessinateur renommé, goguettier et fondateur de la République de Montmartre. Poulbot croqua le peintre à de nombreuses reprises dans ses chères rues montmartroises, pinceau dans une main et bouteille dans l'autre, la silhouette du Sacré-C ur veillant sur cette âme damnée à l'ascendance incertaine. Ils séjournèrent tous deux à différentes périodes au 12 rue Cortot, mythique adresse de la Butte, devenue musée de Montmartre. L'année de l'envoi de ce sonnet, Utrillo peint une superbe gouache représentant la maison de Poulbot avenue Junot, en plein c ur de ce « bidonville de la Bohème » dont les uvres d'Utrillo capturent le charme aujourd'hui disparu. Connu pour sa peinture, Utrillo trouve cependant dans la poésie une forme de rédemption à ses épisodes de folie éthylique. Considéré par ses amis comme un « bâtisseur de sonnets ou de quatrains dithyrambiques », ses vers feront l'objet d'un article élogieux de Félix Fénéon. Utrillo fait également appel à la poésie pour célébrer ses voisins artistes montmartrois. Il écrit ce poème en l'honneur du peintre tchèque Georges Kars, en remerciement d'un saisissant portrait de lui exposé à la galerie Berthe Weill : « [.] Qu'il me soit donc ici permis en compagnon Sincère et noble et pur, en non troubleur en rond, Sur cet Art pictural, d'émettre un trait austère, Georges Kars, en ce lieu de digne réunion, Rue Laffitte, chez Weill, de l'art porte-fanion, S'affirme en ses tableaux inventif et sincère. » Kars s'était établi à Montmartre en 1908 et passa de nombreux étés à Cadaquès avec sa femme en compagnie d'Utrillo et de sa mère, Suzanne Valadon. A travers ces vers dédiés aux lignes pures de « son ami et confrère » Kars, Utrillo célèbre l'indépendance et la personnalité picturale émancipée de tout mouvement artistique, qui le caractérisent lui-même : peintre autodidacte, il s'affranchit ici de l'académisme et même des avant-gardes d'au.
Date d'édition : 1865
Vendeur : Le Manuscrit Français, Versailles, France
Membre d'association : ILAB
Manuscrit / Papier ancien Edition originale Signé
Pas de couverture. Etat : Bon. Edition originale. BAUDELAIRE, Charles (1821-1867) Lettre autographe signée « C.B. » à sa mère, Madame Aupick [Bruxelles], « Lundi 13 novembre 1865 », 4 p. in-8° d une écriture serrée, à l encre noire sur bifeuillet Ancienne et discrète trace d onglet en marge gauche de la quatrième page Ambitions éditoriales malheureuses et confidences obscures à sa mère, quelques mois seulement avant sa terrible attaque Provenant des collections Godoy et Martin « Ma bonne petite mère, Je ne puis que te répéter les informations que je t ai données déjà. -Du 15 juillet au 12 août, M. Julien Lemer a eu plusieurs pourparlers avec MM. Garnier pour mes cinq volumes [Les Fleurs du mal, Petits poèmes en prose, Les Paradis artificiels et deux volumes de critiques]. Le sixième (Belgique) est exclu du marché. -Le 12 août M. Hippolyte Garnier (qui est le directeur de la librairie) est parti pour ses voyages annuels. Il est rentré à Paris le 25 octobre. Je n ai d ailleurs aucune nouvelle. Je sais seulement, et c est un signe important, que M. Garnier est allé consulter Sainte-Beuve, mais que son frère Auguste est contre moi. Et si l affaire ne se fait pas ? dis-tu. Pourquoi ne pas me dire qu aucun livre de moi ne se vendra plus jamais ? Seulement, je me sens oublié. Je suis triste. Je ne suis plus bon à rien. Je m ennuie mortellement. Je crois que cette affaire se fera, mais ma grande crainte est de devoir alors les 4 ici les 4 000 francs que les frères Garnier auront à me compter ; ces 4 000 francs que je voulais consacrer à payer des dettes françaises. Certainement, le livre sur la Belgique [son pamphlet La Belgique déshabillée, dont les premiers extraits furent publiés à titre posthume en 1887] est très avancé. Il manque peu de choses ; mais la privation totale d argent m empêche de le finir. Je devrais consacrer mon temps mon loisir forcé à retoucher le plus possible mes poèmes en prose, Mes contemporains ; ce serait toujours du temps gagné ; car il faudra bien le faire plus tard. Mais je n ai plus de c ur à rien. Il y a quinze jours, un directeur de journal de Paris m a écrit que si je voulais lui envoyer un choix de ces fragments, pourvu qu ils ne fussent pas de nature à chagriner ses abonnés, il m enverrait tout de suite 3 ou 400 francs. Non seulement je n ai rien fait, mais je ne lui ai même pas répondu [Il n existe pas d autre occurrence de ce « directeur » dans la correspondance du poète, est-ce une fiction ?]. Dans cet état somnolent, qui ressemble beaucoup au spleen, il faut cependant que je me fasse un devoir de t écrire souvent. Car je vois que les ennuis de l hiver commencent cruellement pour toi. L idée de te distraire me donnera peut-être le courage que je n ai pas pour mes intérêts. Tu as voulu la vérité. Je te l ai dite. Je vois tous les jours aux vitres des librairies de Bruxelles toutes les polissonneries et toutes les inutilités journalières qu on imprime à Paris, et j entre en rage quand je pense à mes cinq six volumes, fruit de plusieurs années de travail, et qui, réimprimés seulement une fois par an, me donneraient une jolie rente. Ah ! je peux dire que je n ai jamais été gâté par le destin ! Lemer dit toujours : patience ! Il affirme qu il considère l affaire comme excellente pour les Garnier. Je n en doute pas. Je soupçonne qu il va très lentement pur n avoir pas l air pressé, et que, comme il refuse de rien recevoir de moi, il veut se faire payer par eux ou plutôt, je ne comprends rien. Porte-toi bien autant que tu le pourras. C est tout ce que je te demande et tout ce que je demande au ciel. C.B. » Très endetté en France, c est en partie pour vivre à l écart de ses créanciers que Baudelaire finit par quitter Paris, le 24 avril 1864, pour la Belgique. Cet exil cependant sera pour lui le début d une nouvelle série de déconvenues éditoriales. Il prononce cinq conférences, et espère, à cette occasion, attirer l attention d Albert Lacroix (1834-1903), l éditeur des Misérables, mais elles ne rencontrent pas le succès escompté. Signé par l'auteur.
Edité par P.P. Riabushinskii for Lirika, Moskva,, 1914
Livre Edition originale
First edition of Pasternak's first collection of poetry --- Rare first edition of the Nobel's winner's first book, one of 200 copies. When 'Bliznets v tuchakh' came out on the cusp of 1914, the Russian critics, especially the futurists led by Vladimir Mayakovsky, were sceptical. An ascetic looking cover (Pasternak refused to add any illustrations, which would appear in his later collections), and a preface by the then little known poet and friend of Pasternak Nikolai Aseev: the futurists labelled the whole project as 'sucking on a squeezed out lemon and nibbling on tiny sugar crumbs' ('The First Magazine of the Russian Futurists'). Valerii Briusov, the maître of the Russian poetry, perceived, however, the birth of something big in Pasternak's volume, the promise of the writer's future successes. 'Bliznets' formally opens Pasternak's career in literature: having searched for his true vocation for many years, first training as a musician, and then as a philosopher in Marburg, Germany, he finally accepts his calling as a ground-breaking poet. In his preface to the volume, Aseev presents Pasternak as a knight with a flaming sword, whose poetry will break 'the entranced silence of the Russian Symbolism'. Poems in 'Bliznets' appear without dates of composition, which was unusual for Russian poetry collections of the time. Nevertheless, it is possible to establish that scenes of the countryside (poems II, XVIII) were inspired by Pasternak's life at the estate Molodi outside Moscow during summer 1913 - the last peaceful summer of the tsarist Russia. In August 1913 Pasternak came back to Moscow, where he met Nadezhda Sinyakova and fell in love with her: it is likely that some of the love poems in 'Bliznets' are addressed to her ('Vse nadenut segodnia pal'to'; 'Grust' moya, kak plennaya serbka'). In 1912 Pasternak and his family visited Venice, which inspired his poem about the city, where palaces are torn from the ground 'like a strip of unravelled lace' ('Venetsia'). 'Bliznets' is exploring an array of poetic possibilities and directions. The opening poem, 'Edem', declares an allegiance to the poetic tradition, according to which poetry is a divine matter. The poem that follows, 'Lesnoye', is more innovative, with its naturalistic images of trees, mosses and 'moist grass'. Poem III is probably the first example of Pasternak's unique poetic voice a blend of visual household details seen in the revelatory emotive key: 'Mne snilas' osen' v polusvete stekol'. Accused by the futurists of excessive mannerism, Pasternak, in fact, was attempting the seemingly impossible applying poetry to the modern, increasingly urban and prosaic, life. In some poems in 'Bliznets' he succeeds, for example, when describing the telephone conversation between the two lovers in 'Nochnoe panno': the quiet suburbs by the motorway are able to communicate with the lights of the city centre, as the speaker reaches for his lover through the celluloid of the phone's receiver. In many of the poems in 'Bliznets', it is their opening lines that are most striking: they possess a quality of independent one-line exposures, the power and the beauty of a stand-alone poem. This, and the musicality of Pasternak's first book of poetry, are the main features of 'Bliznets'. An excellent example in fresh original wrappers. It is very rare to find examples of this edition in such a fresh, untouched condition, with the genuine publisher's wrappers and without tears, loss, repairs or added binding. Provenance: A. Levinson (ex libris label to upper wrapper); Robert Eden Martin (b. 1940; American lawyer and noted collector of Russian, British and American literature works). Physical description:Octavo (17 x 127 cm). 48 pp. including title, [8] pp. of publisher's catalogue. Original brown card wrappers printed in black. Condition:Except some very minor wear to the edges and minor internal soiling, a superb example of this fragile production. Bibliography:Okhlopkov, Debiuty 138.
Edition originale Signé
Paris, Seuil, (juin) 1979. 1 vol. (145 x 215 mm) de 123 p. et [2] f. Broché, dans un emboîtage de Julie Nadot. Édition originale.Un des 210 premiers exemplaires sur Sirène de Sainte-Marie (n° 6), seul papier.Envoi signé : « À François Mitterrand, à l'Ecrivain, en hommage d'amicale admiration. L. 26 juin 1979 ». C'est en 1956 que paraissent les Éthiopiques, qui font de Léopold Sédar Senghor un poète majeur. Ministre de Gaulle en 1958, élu en 1960 à la tête de la toute nouvelle République du Sénégal, il devient le chef de file de l'Afrique francophone, nouant une réelle amitié avec Georges Pompidou, ancien condisciple d'Henri IV et agrégé de lettres comme lui. En 1979, lorsqu'il lui offre ces Élégies majeures, François Mitterrand n'est encore que premier secrétaire du parti socialiste (depuis le congrès d'Épinay, en 1971). Et c'est bien l'écrivain Senghor salue. En 1981, au moment où François Mitterrand accède à la plus haute fonction de l'État, le président-poète africain a quitté la vie politique depuis un an. Élu à l'Académie française le 2 juin 1983 au fauteuil du duc de Lévis-Mirepoix, il est reçu sous la Coupole le 29 mars 1984, en présence du Président de la République, François Mitterrand, qui s'y rend pour la première fois ès qualité. Il n'y retournera que deux ans plus tard, pour la célébration du trois cent-cinquantième anniversaire de l'institution.
Edité par Association artistique et caritative de Parly dans l Yonne (ACPY)., 1995
Edition originale Signé
Couverture rigide. Etat : Comme neuf. Edition originale. Le plus beau cadeau (Poésies d enfants non-voyants) Préface de Jean-Clarence Lambert In-plano, sous emboîtage de toile beige d éditeur. Complet de son texte (en français et en braille), justification de tirage, ainsi que de ses 7 gravures originales par ALECHINSKY, Eduardo CHILLIDA, MIOTTE, C-H. PEDERSEN, SUGAÏ, Joan MIRO et TAPIES. Toutes les gravures sont numérotées 1/80 et signées au crayon gris par l artiste. Composition en braille réalisée par l Imprimerie de l association Valentin Haüy. Imprimé au centre d art graphique de la Métairie Bruyère à Parly ; le 8 mars 1995. Edité par l Association artistique et caritative de Parly dans l Yonne (ACPY). Tirage à 103 exemplaires sur vélin d Arches. Exemplaire numéroté 1/80 (Un des 10 exemplaires marqué ACPY réservé à l Association). Dimensions : H63xL45,5 cm (pour les planches et le texte) Dimensions : H70,5xL54 (pour la boîte). Etat de conservation : Légères traces de manipulation pour l emboîtage, l intérieur (planches et texte) en parfait état de conservation. L idée de ce livre remonte à 1968, lorsque Robert et Lydie Dutrou décidèrent de réunir leurs amis artistes autour d un même livre. Robert Dutrou: «Le premier à s être impliqué dans ce projet fut Miró. Un jour, alors qu il travaillait dans notre atelier, notre nièce non-voyante entra dans la pièce et voulut voir la gravure qu il préparait. Grâce au relief laissé par la plaque de cuivre sur le papier, elle a pu reconnaître un oiseau (Le grand duc) que Miró venait de créer. Il fut à la fois très touché et ému que son travail de graveur puisse être vu par quelqu un qui n avait plus l usage de ses yeux. « C est à ce moment qu il a décidé de participer à notre projet. Signé par l'illustrateur.
Couverture rigide. - Librairie de l'Art Indépendant, Paris 1893, 20x20cm, relié. - Édition originale achevée d'imprimée le 25 mai 1893 sur les presses de Paul Schmidt, typographe et de Edw. Ancourt, lithographe et tirée à 300 exemplaires numérotés sur vergé crème plus quelques exemplaires sur Chine et Japon. Reliure en plein maroquin brun, dos à cinq nerfs, date en queue, contreplats doublés de maroquin roux à encadrement d'un filet doré, gardes de soie brunes, double filet sur les coupes, roulettes dorées sur les coiffes, couvertures et dos conservés, toutes tranches dorées, étui bordé de maroquin brun, reliure signée Huser. Quelques rares rousseurs. Ouvrage conçu et réalisé en collaboration avec Maurice Denis qui l'illustra de 31 lithographies originales tirées en deux tons, sur fond tantôt ocre, tantôt vert pâle. Le Nabi est parvenu à se libérer de toute servitude descriptive pour mieux investir le texte en créateur. Précieux envoi autographe signé d'André Gide à Edmond Picard à l'encre sur la page de faux-titre. Le Voyage d'Urien est un des grands livres illustrés dans la tradition du livre de peintre inaugurée par Édouard Manet, Charles Cros et Stéphane Mallarmé en 1874-1875. La collaboration entre le peintre et l'auteur fut des plus étroites. «?Ce livre est la trace la plus accentuée du symbolisme, la ratification par les Nabis du principe du livre de dialogue?» (Yves Peyré). Ce voyage du Rien est une odyssée ironique, écrite «?en réaction contre l'école naturaliste?» où quelques jeunes gens en quête de «?glorieuses destinées?» s'embarquent pour un périple allégorique qui débouche dans les déserts glacés de la stérilité. Très bel exemplaire parfaitement établi par Huser. Naville, Bibliographie des écrits d'André Gide, nº VI.- Chapon, Le Peintre et le Livre, 1870-1970, pp. 38-41. Peyré, Peinture et poésie, le Dialogue par le livre, 1874-2000, n° 4 et pp. 105-106. The Artist and the Book, 1860-1960, Boston, n° 76. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] Le Voyage d'Urien [Urien's Voyage] Librairie de l'Art Indépendant | Paris 1893 | 20 x 20 cm | full morocco and custom slipcase First edition, one of 300 numbered copies on vergé crème paper printed on 25 May 1893, by Paul Schmidt, typographer, and Edw. Ancourt lithographer. A few copies printed on chine and japon paper. Brown morocco by Gruel, spine in six compartments, date at foot, pastedowns lined with red morocco with gilt fillet frame, brown silk endpapers, double fillet to edges of boards, gilt roulettes to head- and tail-pieces, covers and spine preserved, all edges gilt, brown morocco-edged slipcase. Occasional light spotting. This work was conceived and executed in collaboration with Maurice Denis, who illustrated it with 31 original lithographs printed in two tones, the background being now ochre, now light green. That member of the Nabi group managed to free himself of all descriptive servitude in order better to join the text as co-creator. Handsome autograph inscription signed by André Gide to Edouard Picard in ink to half-title. Le Voyage d'Urien is one of the great illustrated books in the tradition of painter's books begun by Édouard Manet, Charles Cros and Stéphane Mallarmé in 1874-1875. The collaboration between the painter and the author proved very close. "This book is the most heightened mark of Symbolism, the ratification by the Nabis of the principle of dialogue inherent to the book" (Yves Peyré). This journey "of nothing" ["du rien"] is an ironic Odyssey written "as a reaction to the naturalist school," where a few young people in search of "glorious destinies" set off on allegorical wanderings, culminating in the frozen wastes of sterility. A fine copy handsomely bound by Gruel. Naville, Bibliographie des écrits d'André Gide, nº VI.- Chapon, Le Peintre et le livre, 1870-1970, pp. 38-41.- Peyré, Peinture et poésie, le dialogue par le livre, 1874-2000, n° 4 et pp. 105-106.- The Artist and the Book, 1860-1960, Boston, n° 76.
couverture souple. - Michel Lévy frères, Paris 1873, 15,5x24cm, broché sous chemise et étui. - Édition originale, mention de deuxième édition. Notre exemplaire est présenté sous étui et chemise avec dos de toile verte et plats de papier marbré, ex-libris H. Bradley Martin encollé en pied du verso du premier plat de la chemise. Nous joignons la couverture du catalogue de la vente de la bibliothèque de George et Maurice Sand en 1890 sur lequel a été encollée la fiche descriptive de notre exemplaire avec son prix d'adjudication au crayon de papier. Exceptionnel envoi autographe signé de Victor Hugo à George Sand. «?Mais que pensaient-ils l'un de l'autre, ces deux personnalités marquantes de la vie littéraire du 19è siècle ?? Parce qu'ils ne se sont jamais rencontrés ces deux-là, pourtant ils étaient parfaitement contemporains?: Victor Hugo (1802-1885), George Sand (1804-1876). Certes il y eu les aléas de la vie?: George Sand ne publie réellement qu'en 1832, à un moment où Victor Hugo est déjà au fait de sa gloire ; et puis il y eut l'exil de Victor Hugo de 1851 à 1870, mais cela n'explique pas tout?! Au début, ils ne font pas vraiment parti de la même coterie?: Victor Hugo, Pair de France, soutien de Louis-Philippe d'un côté, George Sand socialiste de l'autre. Ils ne s'apprécient pas vraiment même si George Sand porte une certaine admiration agacée à Victor Hugo, traité de grandiloquent?: «?le plus bavard des poètes sublimes?» tandis que Hugo lui, trouve carrément que «?Sand ne sait pas écrire?»?! Puis, avec le coup d'état de Napoléon III, Victor Hugo évolue politiquement ; rapidement il déborde George Sand sur sa gauche, s'exile alors que George Sand s'accommode de l'exil intérieur. Leur relation ne se réchauffe que très, très faiblement?: «?George Sand a du talent, c'est tout?». En exil Victor Hugo publie Les Châtiments, uvre très critique qui est évidemment interdite en France. George Sand aimerait bien que Victor Hugo soit moins intransigeant dans ses écrits de façon à être publié. La publication des Contemplations en 1856, nettement moins polémique, est saluée par George Sand et marque une nouvelle phase de leurs relations. En fait, leur premier contact épistolaire ne concerne pas la vie littéraire. Nini la petite fille de George Sand meurt en 1855, Victor Hugo toujours très marqué par le décès de sa fille Léopoldine compatit ; la perte d'un être cher les rapproche. Les voici amis, George Sand devient un «?génie?», elle sera souvent invitée à Guernesey . sans suite, leur relation ne sera jamais familière. Victor Hugo lui apporte son soutien lors de la parution des Beaux Messieurs de Bois Doré (1858), mais George Sand s'énerve quand il refuse l'amnistie de 1859 alors que de son côté elle cherche à adoucir la situation des proscrits. Lors de la publication des Misérables (1862) Victor Hugo cherche le soutien de George Sand mais ce soutien lui fera défaut. Victor Hugo en est attristé, George Sand affirmera préférer la poésie de Victor Hugo à son uvre en prose. Au retour d'exil, avec la Commune, voici une nouvelle incompréhension ; Victor Hugo soutient, George Sand est horrifiée?: légaliste et choquée par la violence, elle condamne avec des termes extrêmement durs cette Commune de Paris. Néanmoins, à partir de là, ces deux-là se soutiennent et se défendent dès que l'un ou l'autre est attaqué. En 1876, c'est Victor Hugo qui prononcera le célèbre éloge funèbre de George Sand?: «?Je pleure une morte, je salue une immortelle .?» Les relations de George Sand et de Victor Hugo ont donc beaucoup évolué au cours de leur vie. C'est sans doute le reflet de leurs évolutions personnelles mais peut-être que leur entourage, les idées politiques ou l'opinion que l'autre avait de sa propre uvre interféraient aussi avec la critique littéraire ; même nos grandes personnalités sont sous influence?! «?Victor Hugo et George Sand, et s'ils s'étaient rencontrés???» Voilà une uvre de théâtre fictionnelle que nous propose Danièle Gasiglia. Mais peut-être que, com.
Couverture rigide. - Mercure de France, Paris 1896, 9,5x15,5cm, relié. - Édition originale illustrée de deux portraits du Père Ubu dessiné par Alfred Jarry. Reliure en demi maroquin fauve à coins, dos quatre nerfs sertis de filets noirs, date dorée en queue, plats, gardes et contreplats de papier marbré, couvertures et dos (comportant des restaurations) conservés, tête dorée, reliure signée G. Gauché. Précieux et rare envoi autographe signé d'Alfred Jarry?: «?Exemplaire de Georges Rodenbach. Alfred Jarry.?» Provenance : de la bibliothèque personnelle du Président Georges Pompidou avec son ex-libris encollé sur un contreplat. « Il a montré qu'on pouvait à la fois aimer Racine et aimer Soulages. Poussin et Max Ernst. Virgile et René Char, et de ce point de vue, il a été exemplaire » (Alain Peyrefitte). Sur les bancs de l'Ecole Normale et dans la haute administration, la banque et enfin la politique, Georges Pompidou a constitué au sein de sa bibliothèque personnelle une "anthologie" de la littérature française. Ce précieux exemplaire d'Ubu Roi est révélateur de son identité d'homme de lettres, entre classicisme et avant-garde. Pompidou, dont la formation littéraire imprégna la pensée et ses discours politiques, manifesta et cultiva aux côtés de son épouse Claude un goût pour l'art moderne, le cinéma, mais aussi le théâtre : on le sait adepte de Jules Romains, lecteur de Beckett et grand admirateur de Louis Jouvet. Les arts de la scène lui sont entre autres redevables pour le soutien sans faille qu'il exprima au Théâtre National Populaire de Jean Vilar, qui monta justement une nouvelle mise en scène d'Ubu Roi en 1958 au palais de Chaillot. Ce chef d' uvre de Jarry porte également la marque de son célèbre et premier propriétaire, le symboliste belge Georges Rodenbach, « l'un des plus parfaits écrivains des Flandres », qui reçut l'ouvrage enrichi d'un envoi signé de l'auteur, son confrère collaborateur de la Revue blanche. Ils firent tous deux partie de la cohorte des disciples de Stéphane Mallarmé se réunissant chaque mardi auprès du Maître dans son salon de la rue de Rome. Egalement affilié au cénacle des Hydropathes auquel Jarry a activement participé, Rodenbach publie la même année que la parution d'Ubu un de ses plus importants recueils de poèmes, Les vies encloses, inspiré par l'occultisme de Novalis et les romantiques allemands. Jarry se réclamant de Pantagruel comme Rodenbach de Baudelaire, l'un lutta contre l'incompréhension publique, l'autre s'en réjouit : ils évoluèrent aux deux extrémités du spectre mallarméen. Admirable témoin du microcosme bohème parisien littéraire, cet ouvrage de provenance et d'appartenance prestigieuse unit entre ses pages deux grands noms du théâtre avant-gardiste et de la poésie fin-de-siècle : Jarry, le mystificateur sans égal et Rodenbach, le nostalgique poète des vies encloses. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] Ubu Roi [Ubu the King] Mercure de France | Paris 1896 | 9.5 x 15.5 cm | half morocco The first edition with two portraits of Père Ubu drawn by Alfred Jarry. Half brown morocco over marbled paper boards by G. Gauché, spine in five compartments, raised bands with blind ruled fillet, gilt date to foot of spine, marbled endpapers and pastedowns, covers and spine (repaired) preserved, top edge gilt. A rare, handsome autograph inscription signed by Alfred Jarry: "Georges Rodenbach's copy. Alfred Jarry." Provenance: from the personal collection of President Georges Pompidou with his ex-libris to endpaper. "He showed that he could, at the same time, love Racine and Soulages. Poussin and Max Ernst. Virgil and René Char, and from that point of view, he was outstanding." (Alain Peyrefitte). From behind a desk in the école Normale and high up in the government administration, in the bank, and finally as a politician, Georges Pompidou put together in the heart of his personal collection an "anthology" of French literature. This handsome copy of Ubu Roi reveals his identity as a man of letters, between c.
Couverture souple. Etat : Très bon. Edition originale. VILLIERS DE L ISLE-ADAM, Auguste de. L EVE FUTURE. Paris, M. de Brunhoff, 1886. In-8 de (2) ff., III pp., (1) f., 379 pp. Exemplaire broché, non rogné, tel que paru, étui chemise beige. ÉDITION ORIGINALE DE CE CHEF-D UVRE DE VILLIERS DE L ISLE-ADAM DEDIE « Aux rêveurs. Aux railleurs ». Carteret, II, 472 ; Clouzot, 277. Exemplaire de première émission, avec la couverture rouge illustrée par Gorguet. Il est enrichi d un envoi autographe signé de l auteur. L Eve future is a metaphysical fantasy in novel form attacking the evils of our mechanized civilization (Anthologie des Conteurs du XIXe siècle). Ce chef-d uvre romanesque de Villiers de L'Isle-Adam est une contribution au genre naissant de la science-fiction. Incarnant l'impossible quête du parfait amour, l'héroïne transfigurée par l'inventeur Thomas Edison est un robot électrifié doté de toutes les apparences humaines. Comment ne pas s'éprendre de l'automate enjôleur, génialement intelligente ? Il lui manque peut-être une âme, mais la source de cette intelligence réside dans deux phonographes en or qu'elle recèle, où sont enregistrées les pensées des plus grands poètes et métaphysiciens du siècle. Les surréalistes ont salué l'ironie du poète maudit, son humour noir et son attention au merveilleux. Alfred Jarry et Raymond Roussel ne sont pas loin. « L Eve future est un conte aux reflets magiques : lyrisme enchanteur et ironie, non sans lourdeur, s y mêlent pour composer, en un jeu savant, un récit fait d ombres et de lumière. uvre étroitement liée aux Contes cruels, et, comme eux, inspirée par un idéalisme métaphysique absolu, elle est de loin l un des meilleurs récits de l auteur, parmi les plus curieux et les plus suggestifs » (Dictionnaire des uvres). « L Eve future, l uvre maîtresse de Villiers de l Isle-Adam, témoigne, avec une extrême finesse, de la vivacité du mythe du savant fou » (P. S.) BEL EXEMPLAIRE CONSERVE BROCHE, NON ROGNE, TEL QUE PARU, ENRICHI D UN ENVOI AUTOGRAPHE SIGNE DE L AUTEUR A RODOLPHE SALIS. Rodolphe Salis (1851-1897) est le créateur du cabaret parisien Le Chat Noir, qu il ouvre en 1881 et qui tire son nom d'une histoire extraordinaire d Edgar Poe. Son ami Villiers de l Isle-Adam fréquente avec assiduité ce lieu, symbole de l esprit montmartrois. L exemplaire est également enrichi d un court passage du roman de la main de l auteur corrigé à maintes reprises.
Edition originale
Couverture rigide. Etat : Comme neuf. Edition originale. Grand in-4 de (1) f. pour le frontispice, (6) ff., 463 pp., (4) ff. Maroquin rouge, triple filet dore encadrant les plats, grandes armoiries royales au centre, dos a nerfs orne de la fameuse roulette de Le Gascon, entre-nerfs ornes d'une fleur de lys couronnee, coupes decorees, roulette interieure, tranches dorees. Reliure armoriee de l'epoque. 288 x 213 mm. Edition originale des Metamorphoses d'Ovide mises en rondeaux par Benserade a la demande expresse du roi Louis XIV. 227 superbes gravures en premier tirage de Chauveau, Seb. LeClerc et Le Pautre. Le frontispice est de Le Brun. Précieux exemplaire royal imprimé sur grand papier. Une des productions importantes de l'imprimerie royale, due a son directeur Sébastien Mabre-Cramoisy. Chaque rondeau occupe une double page, la traduction française en prose du texte d?Ovide est a gauche, en romain, avec les vers latins au-dessous en italiques et l'illustration en haut de la page; les rondeaux français de Benserade occupent la page de droite. L'illustration consiste en un frontispice dessin par Charles Le Brun, 2 culs-de-lampe, et les 226 remarquables figures gravées par Le Clerc, Chauveau et Le Paultre. En Italie, en France, en Allemagne, il fut le manuel d'amour. Il eut une notable influence sur l'Anglais Chaucer, sur toute la poésie humaniste italienne, sur le style savant et sur les po mes des philologues franco-hollandais, sans parler des peintres auxquels du xvi au xx siècle il offrit une multitude de sujets. Les Métamorphoses d'Ovide furent traduites en rondeaux français a la demande du roi Louis xiv et Benserade fut chargé de cette oeuvre littéraire. Isaac de Benserade fut le protégé du cardinal de Richelieu, de Mazarin et de Louis xiv et fut adulé par les milieux mondains de son époque. Précieux exemplaire de présent relié à l'époque pour le roi Louis xiv en maroquin rouge aux armes et symboles du roi.
Couverture souple. Etat : Très bon. 1ère édition. In-8 (20,8 x 14,3 cm), broché, couverture rempliée imprimée, eau-forte de Giacometti, 102 pp., 4 ff. n. ch., étui-chemise en demi-maroquin noir. Edition collective en partie originale de ce recueil qui reçut le prix de la Critique en 1961. Jean-Pierre Richard en donna une critique élogieuse dans Onze études sur la poésie moderne (Seuil, 1964). Au sommaire : Dans la chaleur vacante (PAB, 1959), Sol de la Montagne (Jean Hugues, 1956), Au deuxième étage (Éditions du Dragon, 1956), Le Moteur blanc (GLM, 1956), Face de la chaleur (inédit), Sur le pas (Maeght, 1959) et Cession (inédit). Un des exemplaires de tête sur vergé d'Auvergne comprenant un portrait de l'auteur gravé à l'eau-forte signé par Alberto Giacometti dont le tirage fut limité à 70 ex. num et quelques exemplaires hors commerce destinés aux collaborateurs (le nôtre justifié H. C.). Après avoir donné un premier portrait d'André du Bouchet pour le tirage de tête du Moteur Blanc en 1956, Alberto Giacometti en donne ici un second, plus éthéré et apaisé, figurant parmi ses meilleurs portraits gravés. Envoi autographe signé de l'auteur : "à Pauline / et Gaston Louis Roux / ces paroles d'avant le / début de l'été / leur ami / A. d. B.". Bel exemplaire broché. Gaston-Louis Roux illustrera un ouvrage d'André du Bouchet, L'Avril paru en 1963 chez Janine Hao. Dessinateur et peintre français, Gaston-Louis Roux (1904 - 1988) débuta sa carrière d'illustrateur en 1926 grâce à André Malraux et Pascal Pia qui lui confièrent l'illustration de plusieurs ouvrages dont Les exploits d un jeune Don Juan d Apollinaire. Il fait la connaissance d'Elie Lascaux et d'André Masson qui lui présente Daniel-Henry Kahnweiler, directeur de la galerie Simon, qui le prend sous contrat. Le peintre rencontre de nombreux artistes dont Alberto Giacometti qui réalisera son portrait en 1956. Il côtoie également de nombreux écrivains surréalistes dont Paul Eluard, Raymond Queneau, Jacques Baron, Robert Desnos (dont il illustrera Etat de Veille en 1943), Vicente Huidobro qui deviennent des amis proches. De 1931 à 1933, il est membre permanent da la Mission Dakar-Djibouti dirigée par Marcel Griaule, en compagnie de son ami Michel Leiris qui en rendra compte dans L'Afrique fantôme (Gallimard, 1934). De retour à Paris il se remet à la peinture et épouse Pauline Chenon, qui aura une liaison avec Michel Leiris en 1939 et 1940. Sa dernière exposition personnelle à la galerie Simon, devenue Galerie Louise Leiris, aura lieu en 1947. Gaston-Louis Roux s'oriente ensuite vers une peinture plus figurative qui rencontre moins de succès. Il quitte définitivement la galerie Louise Leiris en 1956. En 1970, alors qu'il est contraint de quitter Paris pour des raisons économiques, André Malraux interviendra pour lui octroyer un atelier dans le 13ème arrondissement. Signé par l'auteur. Livre d'occasion.
Edition originale Signé
Paris, Ed. de la Galerie Simon, (28 avril) 1925.1 vol. (130 x 195 mm) non paginé. Buffle taupe orné d'un décor mosaïqué aux deux plats : pièce de bois d'ébène rehaussées de rivets dorés, tiges d'inox, titre à la chinoise, tranches dorées sur témoins, contreplats et gardes chèvre velours (reliure signée de Renaud Vernier - E. D. Claude Ribal). Édition originale. Un des 90 exemplaires sur vergé d'Arches.Il contient la suite des eaux-fortes tirées en bistre : 9 eaux-fortes originales de Juan Gris - couverture, 4 à pleine page et 4 dans le texte.L'exemplaire est signé par Tzara et Gris à la justification. Pièce inspirée des tragédies classiques et plus particulièrement d'Hamlet dont elle se veut une réinterprétation, Mouchoir de nuages est avant tout un spectacle de la provocation, mettant en relief les mécanismes cachés du jeu théâtral, où même les électriciens et les machinistes sont sur scène. « L'humour, le non-conformisme, voire le lyrisme, dans la mesure où ils constituent une réalité homogène - celle de la poésie de Tristan Tzara - ne se dérobent pas au voisinage puissant des gravures. Gris y a porté sur le cuivre ses expériences de dessin à l'encre. Avec cette sobriété qui caractérise les productions de ses dernières années, l'illustrateur utilise le jeu croisé des tailles sans jamais aucun de ces effets de virtuosité auxquels cèdent parfois les meilleurs aquafortistes. Dominant absolument le métier, la matière, il confère à la silhouette de chacun des personnages une ampleur tranquille, presque monumentale » (François Chapon).Décor de Renaud Vernier, inspiré de la gravure de Juan Gris ornant la couverture.
Edité par G. Charpentier, Paris, 1878
Vendeur : Karol Krysik Books ABAC/ILAB, IOBA, PBFA, Toronto, ON, Canada
Edition originale Signé
Leather. Etat : Very Good. First Edition. Octavo. No. 47 of 50 numbered copies on papier de Hollande. Pp. [vi], 326, [1], includes half-title. Bound by Stikeman & Co. in full green morocco with thin triple-ruled border in gilt, surrounding a gilt inner quad-ruled frame with a sprig of leaves to upper frame corner, gilt panelled spine with five raised bands, top edge gilt, others deckled, wide inside gilt dentelles on all margins of the pastedowns, serpentine on turkish marbled endpapers, ribbon bookmark. Gentle sunning to the spine, light rubbing to upper joint, deckled fore-edge very slightly dusty, occasional offsetting from the paintings, minor unobtrusive spotting, otherwise a magnificent, rare and unique copy, housed in a very good slipcase with suede interior and marbled exterior. Contains 107 original watercolour and ink (and/or gouache) paintings by French artist Emile Delphes Chabod, primarily margin illustrations, with approximately half signed or initialed by the artist.
Edité par Armand Henneuse, 1952
Livre Edition originale Signé
Couverture rigide. - Armand Henneuse, Paris 1952, 14x19,5cm, relié sous chemise et étui. - Un des 15 ex de tête dans une sompteuse reliure de Pierre-Lucien Martin et enrichi de poèmes autographes Édition originale, un des 15 exemplaires numérotés sur chiffon Auvergne, tirage de tête. Reliure en plein box noir, dos lisse, plats comportant une importante plaque de box blanc et gris décorée d'un jeu géométrique de filets dorés créant des perspectives, gardes et contreplats de papier Auvergne, fines couvertures et dos de papier Auvergne conservés, tête dorée sur témoins ; étui à rabats de papier noir doublé de feutrine grise et dos de rhodoïd qui comporte une légère fente en tête, étui bordé de box noir et intérieur de papier marron, spectaculaire reliure signée Pierre-Lucien Martin. Notre exemplaire est enrichi d'un feuillet manuscrit comportant six fragments de poèmes choisis et recopiés par Paul Eluard qui parurent dans Poésie et vérité dix ans plus tôt. Magnifique exemplaire remarquablement établi dans une reliure en plein box à décor de Pierre-Lucien Martin. [ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] First edition, one of 15 numbered copies on chiffon Auvergne paper, tirage de tête. Spectacularly bound in black calf by Pierre-Lucien Martin, the covers inlaid with white and grey calf with a geometric decoration of gilt fillets making perspective shapes, endpapers and pastedowns of Auvergne paper, the delicate Auvergne paper covers and back preserved, top edge gilt. Slipcase with black paper flaps, lined with grey felt and with a spine of rhodoid plastic (small crack to head), trimmed with black calf and with a brown paper interior. This copy is enriched with a manuscript sheet bearing six fragments of poems chosen and copied out by Paul Eluard, which had appeared in Poésie et vérité [Poetry and Truth] ten years before. A magnificent copy remarkably bound in decorated black calf by Pierre-Lucien Martin.
Edité par Par la Veusve Mamert Patisson Imprimeur ordinaire du Roy, A Paris, 1602
Edition originale
Petit in-8 (156 x 96 mm) de (4)-87 ff. 1 f.bl., maroquin rouge, dos lisse orné d'un double filet doré d'encadrement, double filet répété sur les plats, tranches dorées (reliure de l'époque). Édition originale très rare. Marque de Mamert Patisson au titre.Recueil des poésies galantes de Jean Bertaut publié par son frère Pierre en vertu d'un privilège du 25 février 1602 où le nom de l'auteur n'apparaît pas « omission, remarque Picot, naturelle en tête d'un recueil de vers amoureux assez compromettants pour un abbé ». Jean Bertaut (1552-1661) fut aimé des poètes de la Pléiade qui louaient son désinteressement et sa noblesse d'âme : Henri IV lui marqua sa faveur en le nommant aumônier de Marie de Médicis et évêque de Seez. C'est dans ce recueil capital du poète, comprenant stances, chansons, élégies et mascarades, que l'on trouve les poèmes les plus passionnés, les plus tendres et les plus harmonieux de ce disciple de Desportes et de Ronsard que Mademoiselle de Scudéry mettait au premier rang de ses modèles. A la fin, des mascarades s'adressent au chevalier de la Baleine, aux douze dames toutes couvertes d'étoiles, aux princes vêtus de fleurs en broderies, aux dames couronnées de myrthe, aux seize dames représentant les vertus, dont la reine était l'une, aux princes de la Chine, etc. Un premier recueil poétique de discours, épigrammes et hymnes, avait paru l'année précédente. Ex-libris manuscrit à l'encre du temps sur la garde supérieure Madame Seuil (?).Provenance : César de Cadenet ; ex-libris couronné au taureau ailé d'or de la famille provençale de Cadenet qui porte la devise « nec timeas nec optes ». La bibliothèque importante de Paul-François-César-Alphonse de Cadenet, marquis de Charleval, ancien garde du corps de Louis XVI, en particulier riche en ouvrages sur la Provence, fut léguée au marquis de Jessé-Charleval, suivant son testament du 21 avril 1824.Bel exemplaire. Quelques menues restaurations à la reliure.Brunet, I, 815 ; Renouard, 193 ; Catalogue Viollet-le-Duc, 1552 (pour l'édition de 1606) ; Frère, I, 98 ; Olivier-Hermal-Roton, pl. 2425 ; E. Perrier, Les Bibliophiles et les collectionneurs provençaux anciens, p. 258).
Vendeur : Le Manuscrit Français, Versailles, France
Membre d'association : ILAB
Manuscrit / Papier ancien Edition originale Signé
Pas de couverture. Etat : Bon. Edition originale. ÉLUARD, Paul (1895-1952) Poème autographe signé « Paul Eluard »
S.l.n.d, 2 p. in-folio sur papier vélin fin vert pâle
Encadrement sur mesure (63,8 x 43,5 cm)
Légères brunissures aux marges Manuscrit complet de l un des quatre poèmes publiés dans Facile, chef-d uvre du surréalisme témoignant de l émulation artistique entre Paul Éluard, son épouse Nusch et Man Ray, à qui elle sert de modèle A LA FIN DE L ANNÉE, DE JOUR EN JOUR PLUS BAS, IL ENFOUIT SA CHALEUR COMME UNE GRAINE. « I
Nous avançons toujours
Un fleuve plus épais qu une grasse prairie
Nous vivons d un seul jet
Nous sommes du bon port

Le bois qui va sur l eau l arbre qui file droit
Tout marché de raison bâclé conclu s oublie
Où nous arrêterons-nous
Notre poids immobile creuse notre chemin

Au loin les fleurs fanées des vacances d autrui
Un rien de paysage suffisant
Les prisons de la liberté s effacent
Nous avons à jamais
Laissé derrière nous l espoir qui se consume
Dans une ville pétrie de chair et de misère
De tyrannie

La paupière du soleil s abaisse sur ton visage
Un rideau doux comme ta peau
Une aile salubre une végétation
Plus transparente que la lune du matin

Nos baisers et nos mains au niveau de nous-mêmes
Tout au-delà ruiné
La jeunesse en amande se dénude et rêve
L herbe se relève en sourdine
Sur d innocentes nappes de petite terre
Premier dernière ardoise et craie
Fer et rouille seul à seule
Enlacés au rayon debout
Qui va comme un aveu
Écorce et source redressée
L un à l autre dans le présent
Toute brume chassée
Deux autour de leur ardeur
Joints par des lieues et des années

Notre ombre n éteint pas le feu
Nous nous perpétuons. » « II
Au-dessous des sommets
Nos yeux ferment les fenêtres
Nous ne craignons pas la paix de l hiver

Les quatre murs éteints par notre intimité
Quatre murs sur la terre
Le plancher le plafond
Sont des cibles faciles et rompues
À ton image alerte que j ai dispersée
Et qui m est toujours revenue

Un monotone abri
Un décor de partout

Mais c est ici qu en ce moment
Commencent et finissent nos voyages
Les meilleures folies
C est ici que nous défendons notre vie
Que nous cherchons le monde

Un pic écervelé aux nuages fuyants au sourire éternel
Dans leurs cages les lacs au fond des trous la pluie
Le vent sa longue langue et les anneaux de la fraîcheur
La verdure et la chair des femmes au printemps
La plus belle est un baume elle incline au repos
Dans des jardins tout neufs amortis d ombres tendres
Leur mère est une feuille
Luisante et nue comme un linge mouillé

Les plaines et les toits de neige et les tropiques luxueux
Les façons d être du ciel changeant
Au fil des chevelures
Et toujours un seul couple uni par un seul vêtement
Par le même désir
Couché aux pieds de son reflet

Un couple illimité.
Paul Eluard » Ce poème, titré À la fin de l année, de jour en jour plus bas, il enfouit sa chaleur comme une graine, long de 66 vers et en deux parties, figure entre L Entente et Facile et bien. Livre d art icône publié pour la première fois le 24 octobre 1935 par l imprimeur-éditeur Guy Levis Mano, Facile est tiré en 24 exemplaires sur Japon Impérial. S en suivront 200 exemplaires hors commerce sur vélin puis un tirage limité à 1250 exemplaires.
Né d une collaboration artistique entre Man Ray, Paul Eluard et son épouse Nusch, l ouvrage magnifie le corps de cette dernière par le verbe du poète et la lumière du photographe. Après son recueil Au défaut du silence, où Gala était omniprésente, Éluard compose ces quatre poèmes évoquant Nusch, auxquels font écho, par un subtil jeu de mise en page, douze photographies de Man Ray représentant Nusch entièrement nue. Son corps n y apparaît jamais dans sa totalité selon un procédé propre à l Homme-Lumière. L ouvrage contribua au réveil de l érotisme dans l art des années 30. À propos de Facile, Pierre Emmanuel écrit dans Le Je universel chez Paul Éluard (G.L.M, 1948) : « Identique à soi-même dans son intarissable création de soi, la femme est aussi comme le signe ou, mieux : la condition de l identité de t. Signé par l'auteur.
Couverture rigide. Etat : Très bon. Edition originale. BAÏF, Jean Antoine de. UVRES EN RIME de Ian Antoine de Baïf, secrétaire de la chambre du Roy. Paris, Lucas Breyer, 1573. In-8 de (10) ff. et 272 ff. Vélin souple à recouvrement, restes d attache, titre calligraphié au dos, tranches bleues. Reliure de l époque. 174 x 113 mm. ÉDITION ORIGINALE DES UVRES EN RIME DE BAÏF, MEMBRE EMINENT DE LA PLEIADE, AMI INTIME DE RONSARD, CONSERVEE DANS SON TRES SEDUISANT VELIN A RECOUVREMENT DE L EPOQUE. Tchémerzine, I, 266 ; Deschamps Supplément au Manuel de Brunet, I, 86 ; J. P. Barbier, Bibliothèque poétique « La Pléiade », p. 291 et suivantes. « Ouvrage édité seul et en recueil. Il contient 57 poèmes divisés en neuf livres » (Tchémerzine). PRECIEUX EXEMPLAIRE, TRES GRAND DE MARGES (hauteur 174 mm contre 160 mm pour les exemplaires courants et 168 mm pour l exemplaire de Backer), L UN DES RARES CONSERVES DANS SON TRES SEDUISANT VELIN A RECOUVREMENT DE L EPOQUE. Provenance : ex-libris manuscrit sur la page de titre et André Gutzwiller, avec ex-libris.